RAPPORT DE SYNTHÈSE DE LA COMMISSION : RÉPONSES DES ÉTATS MEMBRES AU RAPPORT 2006 DE LA COUR DES COMPTES
Remarque liminaire : chaque année, la Cour des comptes fournit sa déclaration d'assurance (DAS) concernant la fiabilité des comptes des Communautés européennes ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes. Cette DAS est essentiellement fondée sur les résultats des audits de la Cour. Une grande partie de ces audits a lieu dans les États membres, puisque dans les faits, ceux-ci mettent en œuvre plus de trois quart du total des paiements effectués au titre du budget des Communautés.
Après la publication du rapport annuel de la Cour des comptes relatif à l'exercice 2006 (se reporter au résumé du rapport de la Cour à la date du 15/11/2007), la Commission – conformément au règlement financier – communique aux États membres une liste des observations formulées et des erreurs relevées par la Cour les concernant. Les États membres sont alors invités à remplir un questionnaire sur la manière dont ils ont assuré le suivi des observations/constatations de la Cour. Ils ont également été priés d'indiquer quels étaient, selon eux, les principaux motifs des erreurs les plus courantes dans le domaine des actions structurelles.
Le présent rapport est une synthèse des réponses données par les États membres à la Commission. Il ne porte que sur les domaines dans lesquels la gestion est partagée entre la Commission et les États membres, à savoir l'encaissement des recettes et le paiement des dépenses pour la politique agricole commune et les actions structurelles.
La Commission doit soumettre le présent rapport de synthèse au Conseil, à la Cour des comptes et au Parlement européen pour le 28 février 2008. Compte tenu du délai imparti, la Commission n'a pas la possibilité de contrôler la teneur des réponses des États membres, qui doivent dès lors être considérées comme représentant leur seul point de vue.
Le rapport est accompagné d’un document de travail (voir Sec(2008)0269) qui contient des informations complémentaires sur les réponses des États membres.
Constatations de la DAS 2006 de la Cour des Comptes en matière de gestion partagée : dans le rapport annuel 2006, la Cour a constaté qu'en 2006, les systèmes de contrôle et de surveillance étaient satisfaisants pour les recettes et pour près de 70% des dépenses de la politique agricole commune contrôlées dans le cadre du système intégré de gestion et de contrôle (SIGC). Pour les dépenses agricoles restantes, les systèmes de contrôle et de surveillance n'ont été jugés que partiellement satisfaisants.
La Cour a estimé que les systèmes de contrôle dans le cadre des actions structurelles étaient généralement inefficaces ou seulement moyennement efficaces dans les États membres ; elle a également considéré que la surveillance assurée par la Commission en vue d'atténuer le risque que les systèmes de contrôle dans les États membres n'évitent pas, n'était que moyennement efficace.
Les erreurs substantielles différaient quelque peu entre la politique agricole commune et les actions structurelles en 2006 :
- en matière d'agriculture, la Cour a estimé que les mesures de marché et les aides directes, qui couvrent conjointement 85% des dépenses du FEOGA, section «garantie» (SIGC compris), étaient au-dessous du seuil de 2%. En ce qui concerne les paiements aux régimes de développement rural, la Cour a souligné que les mesures agro-environnementales étaient exposées à un niveau élevé d'erreur, car les exploitants agricoles ne satisfaisaient pas aux conditions (souvent compliquées) d'éligibilité. Le niveau global d'erreur affectant les paiements agricoles a cependant été jugé à peine supérieur à 2% ;
- les erreurs affectant les actions structurelles ont, en général, eu une incidence financière nettement plus importante que celles affectant la politique agricole. La Cour a indiqué qu'elle pouvait raisonnablement affirmer que pour l'exercice 2006, 12% au moins du montant total remboursé dans le cadre de projets relevant des politiques structurelles n'auraient pas dû l'être. Les constatations de la Cour étaient fondées sur l'audit d'un échantillon de 177 projets ayant bénéficié de paiements intermédiaires de la Commission en 2006.
Tant la Commission que la Cour ont jugé que les actions structurelles constituaient un secteur du budget communautaire dans lequel les erreurs semblent demeurer fréquentes et ont une incidence financière plus importante que dans d'autres secteurs. Les mêmes types d'erreurs se répètent d'année en année – même si leur importance relative peut varier –, ce qui laisse à penser que les systèmes de contrôle ne fonctionnent pas correctement.
La Cour a également présenté son évaluation de 19 systèmes de contrôle dans 9 États membres dans le rapport annuel 2006. Dans chaque cas, la Cour a évalué si le niveau de la structure de contrôle était satisfaisant, partiellement satisfaisant ou insatisfaisant. Les principaux problèmes se posaient aux premiers niveaux de contrôle des États membres (un peu plus de la moitié des autorités de gestion et de paiement examinées ont été jugées insatisfaisantes), alors que le niveau de contrôle final fonctionnait relativement bien (aucun organisme de clôture n'a été considéré comme insatisfaisant).
Conclusions opérationnelles : presque tous les États membres ont répondu au questionnaire de la Commission relatif au rapport annuel 2006 de la Cour des comptes, même si certaines étaient partielles.
Les réponses indiquent que:
La Commission accueille favorablement les nombreuses réponses rapides reçues des États membres. Elles constituent une contribution importante au suivi des constatations de la Cour par la Commission. Lorsque les États membres sont d'accord avec les constatations de la Cour, ils semblent assurer un suivi approprié, notamment en récupérant les fonds. Il convient néanmoins d'améliorer la prévention des erreurs en veillant à ce que les personnes chargées de la gestion quotidienne connaissent les règles et procédures à suivre et disposent des ressources adéquates.