OBJECTIF : proposer un cadre
pour mettre en place une enquête européenne sur les compétences
linguistiques.
CONTEXTE : dans sa
communication de 2005 intitulée «L’indicateur européen des compétences
linguistiques» (voir INI/2005/2213),
la Commission présentait une stratégie détaillée menant à la réalisation
d’une enquête européenne sur les compétences linguistiques, outil devant
permettre de recueillir les données nécessaires à l’élaboration d’un
indicateur au niveau européen. Sur cette base, le Conseil avait demandé, dès
mai 2006, la réalisation d’une enquête dans les meilleurs délais. Pour mettre
en place cette enquête, le Conseil avait invité la Commission à mettre en
place comité spécifique destiné à conseiller la Commission pour l’élaboration
et la réalisation de l’enquête. C’est sur base des travaux de ce comité qu’est
rédigée la présente communication qui fait le bilan d’avancement des travaux
en cours dans ce domaine.
CONTENU : l’enquête
européenne visera à fournir aux États membres, aux décideurs, aux enseignants
et aux praticiens des données fiables et comparables décrivant les
compétences en langues étrangères dans l’UE. L’enquête permettra de connaître
les capacités des jeunes en langues, de savoir où trouver bonnes pratiques et
résultats de qualité et d’évaluer les progrès accomplis pour atteindre
l’objectif poursuivi, à savoir l’amélioration de l’apprentissage des
langues.
L’objectif de la Commission est
de réaliser cette enquête en étroite collaboration avec les États membres,
sur base des travaux du comité.
Avec la présente communication,
la Commission établit le cadre général dans lequel devra s’effectuer cette
enquête.
Celle-ci devra se concentrer
sur les éléments suivants :
- aptitudes linguistiques à
tester : la 1ère opération de collecte des données
nécessitera la mise au point de tests portant sur 3 compétences
linguistiques: lire, écouter et écrire. La Commission prendra
l’initiative d’élaborer des instruments permettant d’évaluer la 4ème
compétence : à savoir, parler ;
- langues à tester :
l’enquête devrait tester les compétences dans les 1ère et 2ème
langues européennes officielles de l’Union les plus enseignées, en
l’occurrence l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol et
l’italien. L’outil de test sera toutefois mis à la disposition des États
membres qui pourront, s’ils le souhaitent, l’utiliser pour évaluer les
compétences dans d’autres langues que les 2 les plus enseignées parmi
les 5 sélectionnées ;
- cadre de référence :
l’enquête devrait s’appuyer sur un instrument mesurant une progression
continue des compétences, exprimée par des niveaux de compétences allant
de A1 à B2 sur les échelles du Cadre européen commun de référence pour
les langues (CECR) ;
- données contextuelles à
recueillir : un questionnaire destiné aux élèves, aux
enseignants, aux directeurs d’établissements et aux administrations sera
élaboré afin de recueillir des informations contextuelles permettant
d’analyser les facteurs susceptibles d’influencer les compétences
linguistiques des élèves. L’objectif poursuivi n’est pas seulement
d’entreprendre une enquête sur les compétences linguistiques, mais
également, d’obtenir des informations sur l’apprentissage des langues,
la pédagogie et les programmes d’études. Les informations contextuelles
permettront d’établir le lien éventuel entre le niveau des compétences
linguistiques des élèves et certains facteurs déterminants ;
- population à tester lors
de l’enquête : la «population totale» de l’enquête, au sens
statistique du terme, devrait correspondre au nombre total d’élèves
inscrits en dernière année du 1er cycle de l’enseignement
secondaire (niveau 2 de la CITÉ), ou en 2ème année du 2ème cycle de l’enseignement secondaire (niveau 3 de la classification),
si une 2ème langue étrangère n’est pas étudiée dans le 1er
cycle. Les «populations cibles» regroupent les élèves inscrits dans des
écoles, qui font partie de la population totale des élèves qui apprenant
la langue sur laquelle porte l’évaluation. L’âge des élèves en fin de
niveau 2 et en 2ème année du niveau 3 varie d’un État membre
à l’autre. En fin de niveau 2, les élèves peuvent avoir entre 14 et 16
ans ;
- instruments de test :
les pays participant à l’enquête devraient se voir proposer des tests
informatisés, programmés en logiciel (libre et) ouvert, et des tests
classiques sur papier. L’instrument du test devrait permettre le test
adaptatif (permettant d’accorder le choix des questions posées aux
personnes évaluées à leur niveau de compétence individuel) ;
- coûts de l’enquête :
le volet «national» du coût de réalisation de l’enquête dépendra de la
structure finale de celle-ci ; l’enquête s’appuiera sur des
réalisations nationales pour bénéficier d’économies d’échelle. Le volet
«international» des coûts sera pris en charge par l’UE. Ce volet
comprendra les coûts liés à la mise au point des tests, à la
coordination et au suivi des tests-pilotes, à la détermination de
l’échantillon et des méthodes d’échantillonnage, à la mise au point et à
la coordination de l’ensemble des tests complets ainsi qu’à l’analyse
des résultats et à l’élaboration des différents rapports ;
- structures
organisationnelles nationales pour la réalisation de l’enquête :
les pays participant devront veiller à disposer des structures
organisationnelles nécessaires à la réalisation de l’enquête. L’expérience
acquise lors d’études telles que PISA et TIMSS peut servir de base pour
planifier les structures organisationnelles nationales et, dans de
nombreux cas, les experts nationaux ayant pris part à ce type d’enquêtes
disposent des compétences et de l’expérience nécessaires. Il convient
par conséquent de faire appel à aux compétences et à l’organisation de
services existants ;
- réalisation de l’enquête :
la Commission prendra les mesures nécessaires pour élaborer l’enquête
sur les compétences linguistiques. Les travaux techniques devraient être
lancés en mars 2007 pour permettre l’administration des tests début
2009. Ces travaux seront menés en étroite coordination avec le comité et
les États membres.
Conclusions : la
Commission invite le Conseil à prendre acte de la proposition de cadre de
l’enquête telle que présentée ci-avant de façon à permettre la réalisation de
l’enquête au début de 2009.