En adoptant le rapport
d’initiative de Mme Maria Eleni KOPPA (PSE, EL), la commission des
affaires étrangères fait une série de recommandations au Conseil sur le
partenariat stratégique UE-Brésil. L’ensemble de ces recommandations
s’appuient sur une proposition de recommandation au Conseil de Mme Véronique DE
KEYSER (B) au nom du Groupe PSE.
Les principales recommandations
faites au Conseil peuvent se résumer comme suit :
- le partenariat stratégique
devrait être axé sur une approche bi-régionale et une vision globale des
relations entre l’Union, l’Amérique latine et les Caraïbes, tel que
décidé dans le cadre des sommets UE-Amérique latine et Caraïbes (ALC) ;
- le partenariat devrait
fournir un nouvel élan pour la conclusion d'un accord d'association
UE-Mercosur ;
- il devrait apporter une
réelle plus-value par rapport à l’actuel accord-cadre de coopération avec
le Brésil, à l’actuel accord-cadre de coopération avec le Mercosur et au
futur accord d’association avec le Mercosur ;
- l'agenda politique du
partenariat stratégique devrait se concentrer sur la promotion de
stratégies communes pour relever les défis mondiaux, notamment, la paix
et la sécurité, la démocratie et les droits de l'homme, le changement
climatique, la crise financière, la diversité biologique, la sécurité
énergétique, le développement durable et la lutte contre la pauvreté et
l'exclusion;
- le partenariat devrait se
fonder sur les principes du multilatéralisme (dans ce contexte, les
députés suggèrent que les partenaires alignent leurs positions sur base
d'une étroite coopération et d’une consultation systématique - par
exemple via des consultations préalables de l’OMC ou du G20) ;
- les partenaires devraient
s'efforcer de renforcer la capacité de prévention des conflits et de
gestion des crises dans le cadre des Nations unies, et permettre de
promouvoir la démocratie et les droits de l'homme dans le monde;
- le partenariat devrait être
utilisé pour promouvoir la coopération entre les partenaires dans
d'autres forums internationaux, tels que la Banque mondiale, le Fonds
monétaire international et le G20, en vue, entre autre, de trouver des
solutions à la crise financière mondiale actuelle;
- les partenaires devraient
travailler conjointement pour relever les défis mondiaux les plus
importants en matière de paix et de sécurité (désarmement,
non-prolifération et contrôle des armes,…) ainsi que dans d’autres
matières telles que la lutte contre la corruption, la criminalité
organisée, le trafic de drogue, le blanchiment des capitaux, le trafic
d'armes de petit calibre et d’armes légères et de munitions, le trafic
d'êtres humains et le terrorisme (les députés insistent sur la nécessité
pour les partenaires de démontrer leur total engagement en faveur du
mécanisme de coordination et de coopération en matière de drogue entre
l'UE, l'Amérique latine et les Caraïbes) ;
- les partenaires doivent
également coopérer pour promouvoir et mettre en œuvre les objectifs de
développement du millénaire (OMD) pour éradiquer la pauvreté (dans ce
contexte, les députés saluent les efforts entrepris par le Brésil pour
la réalisation des OMD, même si les députés observent qu'en dépit de son
développement économique, le Brésil compte toujours un nombre élevé de
personnes pauvres, rappelant au passage que 65% des Brésiliens les plus
pauvres sont noirs ou métis, alors que 86% des personnes appartenant aux
catégories les plus favorisées sont blanches);
- le partenariat devrait
inclure un large dialogue sur les migrations ;
- il devrait permettre de faire
progresser les débats dans les forums internationaux en vue de conclure
en 2009 un accord global sur le changement climatique pour l'après 2012;
- les partenaires devraient
renforcer la coopération internationale sur la conservation et la
gestion durable de tous types de forêts, notamment la forêt tropicale
amazonienne; les députés insistent également pour favoriser la
coopération dans le domaine de la biodiversité et de la production
d’énergie à faible émission de composés carbonés ;
- la coopération devrait être
renforcée de sorte que le Brésil puisse par exemple participer au projet
ITER (Réacteur thermonucléaire expérimental international) sur la
production d'énergie thermonucléaire;
- les partenaires devraient en
outre développer leur dialogue dans les domaines suivants : lutte
contre le sida, environnement et développement durable, énergie,
transports, sécurité alimentaire, sciences et technologies, société de
l’information, emploi et questions sociales, finance, développement
régional, culture et éducation ;
- le partenariat stratégique
devrait enfin encourager les contacts entre les organisations de la
société civile, renforcer toutes les mesures destinées à améliorer la
compréhension réciproque des populations et permettre de favoriser
l'instauration d'un dialogue structuré régulier entre les membres du
Congrès national brésilien et les membres du Parlement européen (les
députés demandent dans ce contexte que les institutions européennes et
le Brésil procurent au Parlement européen et à EuroLat des informations
régulières et détaillées sur l'état d'avancement du partenariat stratégique).