A la suite du débat qui a eu lieu en séance le 11 mars 2009, le Parlement européen a adopté par 550 voix pour, 37 voix contre et 6 abstentions, une résolution sur l'eau dans la perspective du cinquième Forum mondial de l'eau à Istanbul, du 16 au 22 mars 2009.
La résolution rappelle que le manque d'eau et d'assainissement provoque 8 millions de morts par an, que plus d'un milliard de personnes n'ont pas d'accès commode et à un prix acceptable à l'eau potable, et que près de deux milliards et demi de personnes ne disposent d'aucun moyen d'assainissement. Aujourd’hui, 2,8 milliards de personnes vivent dans des endroits affectés par le stress hydrique, un chiffre qui augmentera à 3,9 milliards d'ici 2030.
Le Parlement déclare que l'eau est un bien commun de l'humanité et que l'accès à l'eau potable devrait être un droit fondamental et universel. Il demande que tous les efforts nécessaires soient déployés pour garantir, d'ici 2015, l'accès à l'eau potable aux populations les plus démunies. L'eau doit être considérée comme un bien public et être placée sous contrôle public, qu'elle soit ou non gérée, en partie ou en totalité, par le secteur privé.
En conséquence, le Parlement demande à la présidence en exercice de représenter l'Union au Forum d' Istanbul avec pour mandat de considérer l'accès à l'eau potable comme un droit vital, fondamental de l'être humain et non uniquement comme un bien économique soumis aux seules règles du marché. Il lui demande également de défendre les orientations suivantes :
Le Parlement invite les États membres à augmenter leur contribution à l'APD pour atteindre l'objectif du Millénaire pour le développement relatif à l'approvisionnement en eau potable, dont les besoins d'investissement s'élèvent annuellement à 180 milliards USD. Il demande que les moyens du « Fonds européen pour l'eau » en faveur des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) soient renforcés dans le cadre du dixième fonds européen de développement et que soient développés de nouveaux modes de financement, y compris privés, ainsi que des partenariats novateurs, notamment le financement solidaire.
La Commission et les Etats membres sont invités à :
Le Parlement demande que la problématique de la gestion de l'eau, des ressources hydriques ainsi que du droit à l'accès à l'eau pour tous soit incluse dans l'agenda des accords qui seront définis à la COP 15 à Copenhague (7-18 décembre 2009) sur le futur du protocole de Kyoto. Il souhaite également que des négociations soient engagées dans le cadre des Nations unies pour aboutir à un traité international reconnaissant ce droit d'accès à l'eau potable. Les États membres et la présidence de l'Union sont invités à prendre des initiatives politiques et diplomatiques en ce sens, au sein de l'Assemblée générale ainsi que du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.