Éducation, formation: programme d'action communautaire Socrates, 2ème phase 2000-2004

1998/0195(COD)

Le présent rapport a été élaboré pour répondre aux obligations définies dans les décisions du Parlement européen et du Conseil établissant les programmes d’action communautaire en matière d'éducation (Socrates 2000-2006), de formation professionnelle (Leonardo da Vinci 2000-2006) et d'intégration des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les systèmes d'éducation et de formation en Europe (Apprendre en ligne 2004-2006).

Pour rappel, ces programmes ont reçu plus de 3 milliards EUR de fonds communautaires.

Pour la période 2007-2013, les diverses initiatives au titre de ces 3 programmes ont été regroupées dans un seul cadre, le nouveau programme Éducation et formation tout au long de la vie (Lifelong Learning Programme). La décision de réaliser une évaluation commune et de présenter le présent rapport commun s’inscrit dans la logique de cette intégration.

Pour rappel, le programme Socrates était doté d’un budget total de 2,093 milliards EUR et poursuivait 4 objectifs spécifiques: i) renforcer la dimension européenne de l'éducation, ii) promouvoir la connaissance des langues de l'Union européenne, iii) promouvoir la coopération et la mobilité dans le domaine de l'éducation, et iv) encourager l’innovation dans l’éducation.

Le programme était subdivisé en 3 grandes actions, Comenius, Erasmus and Grundtvig, qui concernaient respectivement l’enseignement scolaire, l’enseignement supérieur et l’éducation des adultes.

Résultats de l’évaluation : l’évaluation a démontré que les programmes examinés répondaient aux besoins des secteurs concernés et que bon nombre d’activités n’auraient pas été organisées sans leur concours financier.

  • au niveau de l’enseignement scolaire, les principales mesures qui ont eu une incidence sur les écoles sont Comenius et le jumelage électronique. Les partenariats ont donné une dimension et une perspective plus européennes aux écoles et amélioré le climat des écoles, en termes de coopération entre enseignants et élèves et entre les différentes matières dans les établissements participants. Ils ont contribué à clarifier le sens de l’identité européenne en permettant aux écoles de coopérer avec des écoles d’autres pays de l’Union. Grâce aux partenariats entre écoles, les enseignants ont pu améliorer leurs compétences pédagogiques tandis que les élèves comme les professeurs ont pu améliorer leurs compétences linguistiques et dans le domaine des TIC, vivre des projets de coopération européens et tisser des liens durables avec leurs homologues d’autres pays. Quelque 85% des répondants ayant participé au programme Comenius ont estimé que leur activité n’aurait pas eu lieu sans le financement de la Commission. Parmi les activités du programme, l’amélioration de la mobilité dans l’enseignement scolaire a eu l’impact le plus significatif ;
  • au niveau des pratiques pédagogiques, les projets, les partenariats et les mécanismes de mobilité individuelle ont influé sur les pratiques pédagogiques des personnes directement concernées. En particulier, 64% des bénéficiaires ont indiqué une progression de leurs connaissances et de leurs compétences et 50% ont jugé que le principal avantage résidait dans le partage de bonnes pratiques à travers l’Europe ;
  • au niveau de l’enseignement supérieur, l’impact positif majeur a été d’accroître la capacité de mobilité, ce qui a influencé l’évolution personnelle et professionnelle des participants et contribué à une attitude plus ouverte et à une perspective plus claire et plus éclairée pour leurs études ultérieures ou leur vie professionnelle et à améliorer leur compréhension de l’Europe et de «l’appartenance à une famille européenne». La connaissance des langues de l’Union s’est améliorée et des contacts plus étroits ont été établis avec des collègues européens. Les participants aux programmes de mobilité ont accru leur capacité d’insertion professionnelle grâce à leur expérience internationale et à de meilleures compétences linguistiques. Erasmus a également eu une influence considérable sur les établissements, à l’échelon national et international. Selon 94% des participants à l’enquête, Erasmus a intensifié et soutenu la coopération entre les établissements. L’incidence sur les stratégies d’internationalisation des universités et le développement des services d’assistance internationaux est significative tandis que l’effet sur l’enseignement et la recherche au niveau des facultés semble plus indirect, par exemple à travers les réseaux internationaux créés. Erasmus a également eu un rôle moteur dans l’évolution des politiques nationales et européennes en matière d’enseignement supérieur puisqu’il a inspiré 5 des 6 axes d’action de la Déclaration de Bologne ;
  • au niveau de l’éducation des adultes, les répercussions les plus marquées mentionnées pour l’éducation des adultes ont été une coopération plus étroite et durable entre les établissements (93% des organismes participants), des possibilités de mobilité plus nombreuses et une optique davantage européenne chez les personnes concernées et dans les établissements participants (90%). Le programme Grundtvig a donc clairement réussi à jeter les bases d’une dimension européenne de l'éducation des adultes, secteur qui ne possédait quasiment aucune tradition de coopération européenne. Selon l’évaluation, un impact significatif a été observé au niveau de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, des programmes et des modalités d’apprentissage et de gestion (74%). L’amélioration des compétences professionnelles et l’intensification des contacts au niveau du personnel en charge de l’éducation des adultes en Europe ont constitué d’autres avantages, et plus de la moitié des répondants (56%) ont estimé que leur participation au programme Grundtvig avait accru leur capacité d’insertion professionnelle et leur capacité d’adaptation. Enfin, Grundtvig a eu une influence relativement forte sur l’amélioration des possibilités d’éducation pour les groupes sociaux défavorisés:

Plus globalement, le rapport estime que la création d’un «espace européen de l’éducation» instaurant une culture durable de coopération européenne constitue le résultat le plus significatif de ce programme. En particulier, Erasmus a créé une infrastructure à laquelle participe aujourd’hui la quasi-totalité des universités européennes.