Santé publique: réseau de surveillance épidémiologique et de contrôle des maladies transmissibles dans la Communauté européenne EWRS
Le présent rapport a pour but d’informer le Conseil et le Parlement européen des événements liés aux maladies transmissibles d’importance communautaire qui ont été notifiés en 2006 et 2007 par l’intermédiaire du système d’alerte précoce et de réaction (EWRS), en application de la décision 2119/98/CE du Parlement européen et du conseil et de la décision 2000/57/CE de la Commission.
Au cours de l’année 2006, 138 messages ont été envoyés au total (soit 2,6 messages par semaine), ainsi que 223 commentaires : 43 événements concernaient la grippe et 18 la diarrhée aiguë; la diarrhée et la salmonellose ont chacune été à l’origine de 8 événements; 7 événements étaient liés à la rougeole, 6 à la légionellose et 5 à la tuberculose; 2 événements concernaient respectivement le choléra, des décès pour cause inconnue, la fièvre, des intoxications alimentaires, la fièvre hémorragique, l’hépatite, le syndrome hémolytique et urémique, les oreillons et la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jacob, et un événement la campylobactériose, la leptospirose, la listériose, une septicémie, la shigellose, une infection des tissus mous, une infection sexuellement transmissible et la fièvre typhoïde. Huit messages relevaient de la catégorie «non applicable» et cinq de la catégorie «non classé».
Au cours de l’année 2007, 85 messages ont été envoyés au total (soit 1,6 message par semaine), ainsi que 300 commentaires. La tuberculose et la grippe ont chacune provoqué 10 événements, la légionellose 7, la diarrhée et la salmonellose chacune 5; 4 événements concernaient respectivement le choléra et la rougeole, 3 la diarrhée aiguë, 2 la fièvre, des intoxications alimentaires, la fièvre hémorragique et la tuberculose multirésistante, et un événement la cryptosporidiose, la laryngite, la mélioïdose, la méningite, les oreillons, la pneumonie, la rage, une septicémie, la shigellose, la syphilis, la trichinose et la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jacob. Seize messages relevaient de la catégorie «non applicable» et un de la catégorie «non classé».
La Commission fait ensuite le suivi des différentes réponses dans son rapport et précise les mesures de suivi effectuées depuis 2007. Elle note ainsi que les chiffres de 2006 et de 2007 relatifs à l’EWRS confirment les tendances des années précédentes. Le nombre et la typologie des messages envoyés étaient comparables à ceux des années 2004 et 2005. Les messages de «type informatif» représentaient la majorité des messages envoyés dans le cadre de l’EWRS. Le nombre total de messages transmis en 2007 était inférieur à celui de 2006. Cette situation résulte probablement davantage du plus grand nombre de messages portant sur des événements associés à l’influenza aviaire notifiés en 2006 que d’un changement dans le processus de notification. Il est prévu d’analyser plus en détail les messages envoyés depuis le lancement de l’outil informatique de l’EWRS (en 1999) afin de mieux illustrer l’évolution de l’utilisation de l’EWRS dans le temps et de contribuer à rationaliser l’utilisation de ce système, en se concentrant plus sur les questions de gestion que sur l’évaluation.
Comme les années précédentes, seul un nombre limité d’événements notifiés en 2006 et en 2007 a nécessité une coordination à l’échelle communautaire. Le rapport s’est concentré sur les événements qui ont déclenché de telles réponses à différents niveaux et qui ont mis en relief certains points spécifiques nécessitant plus d’attention.
L’apparition du Chikungunya en Italie a souligné le rôle potentiel du changement climatique dans la modification de l’épidémiologie des maladies vectorielles dans l’Union européenne et la nécessité d’une approche régionale de la surveillance de ces maladies (comme le virus du Nil occidental) et de la lutte contre celles-ci. En particulier, le Chikungunya a démontré qu’une maladie qui n’a jamais été signalée dans l’Union européenne peut toujours défier les capacités de réaction et de coordination de la Communauté.
La recrudescence des cas de rougeole signalée par plusieurs États membres met en relief l’importance d’une approche coordonnée pour atteindre et maintenir un haut niveau de couverture vaccinale dans toute l’Europe, en vue de faire disparaître la rougeole à l’horizon 2010, conformément aux objectifs.
Des procédures de recherche des contacts ont été appliquées à plusieurs occasions. Il en ressort que, si des procédures de coordination ont été mises en place rapidement, les mécanismes devraient toutefois être renforcés pour permettre de retrouver sans tarder les personnes concernées, dans le respect de la législation actuelle en matière de protection des données à caractère personnel. Par ailleurs, l’obtention de données auprès des compagnies aériennes se heurte toujours à des difficultés majeures.
Plusieurs événements ont nécessité que l’on s’accorde sur les messages médiatiques adressés à un large public. Les réunions de coordination des autorités de l’EWRS dans les États membres se sont avérées particulièrement utiles à la définition d’une ligne commune à l’égard des médias. Il est toutefois évident que, pour définir une forme plus structurée de réponse, des efforts supplémentaires s’imposent.
La Commission et les États membres, assistés du CEPCM, se sont rapidement adaptés au nouveau RSI. La législation en vigueur sur les maladies transmissibles a déjà été adaptée et sera complétée en 2010 par une proposition pour un ensemble d’instruments juridiques couvrant les risques sanitaires liés aux maladies non transmissibles. À court terme, des instruments spécifiques seront proposés pour renforcer la recherche des contacts à des fins de santé publique. Lorsque cela s’est avéré nécessaire, l’activation de divers mécanismes a permis de faire face à la dimension internationale de certains événements rapportés en dehors de l’Union européenne, mais susceptibles d’avoir des répercussions au niveau communautaire. Le but était de faciliter et d’améliorer la gestion de ces événements en mettant à profit les ressources disponibles, telles que le programme européen de formation en épidémiologie d’intervention (EPIET), qui est maintenant coordonné par le CEPCM en étroite collaboration avec l’OMS.
Une mise à jour substantielle de l’application informatique de l’EWRS est prévue pour assurer une concordance avec les nouvelles structures de communication que la Commission et le CEPCM sont en train de développer. En particulier, le lien avec le portail EPIS du CEPCM fournira une base solide pour l’échange d’informations épidémiologiques sur des événements spécifiques. Les outils de la Commission aidant les États membres à partager leurs données et leurs informations dans les situations de crise faciliteront le bon fonctionnement de l’EWRS lorsqu’un grand nombre de messages seront envoyés dans le système.
Enfin, quelques modifications mineures de l’application de «recherche simple» s’imposent (clôture des événements, contenu du message, syndrome/maladie, agent pathogène, motif de la notification et pays d’occurrence) et seront bientôt introduites. La nécessité de ces modifications «mineures» avait déjà été évoquée dans le rapport précédent, mais la phase de transfert de l’EWRS a empêché ce genre de mise à jour.