Lors de sa session du 7 mai 2009, le Parlement européen s’est prononcé sur la proposition de refonte du système « EURODAC », en présentant un certain nombre d’amendements.
La Commission présente maintenant une proposition modifiée de règlement qui tient compte tout à la fois des amendements présentés par le Parlement européen en 1ère lecture et du résultat des négociations menées au Conseil dans ce cadre. La proposition introduit en outre de nouvelles dispositions spécifiques relatives à l’extension de l’accès à EURODAC à des fins de la lutte contre le terrorisme ou d’autres infractions pénales graves.
Objectif des nouvelles dispositions proposées : lorsqu’une personne soupçonnée d’avoir commis un acte de terrorisme ou une autre infraction pénale grave a été enregistrée dans le passé comme demandeur d’asile, mais qu’on ne trouve, dans aucune autre base de données, des données la concernant, ou bien seulement des données de caractère alphanumérique (lesquelles peuvent être inexactes, par exemple si la personne en question s’est présentée sous une fausse identité ou qu’elle a produit des documents falsifiés), les informations biométriques contenues dans EURODAC constituent peut-être les seules informations disponibles pour l’identifier. L’intention est donc désormais d’autoriser la consultation d’EURODAC par les services répressifs, aux fins de la prévention et de la détection des infractions terroristes et autres infractions pénales graves ainsi que des enquêtes en la matière. À cet effet, la proposition modifiée ajoute au règlement EURODAC un certain nombre de nouvelles dispositions allant dans ce sens.
La proposition modifiée introduit en outre une série de dispositions d’accompagnement dont notamment une clause passerelle afin d’autoriser l’accès à des fins répressives en instaurant un lien entre un instrument du troisième pilier présenté parallèlement (décision […/…]JAI du Conseil relative à l’accès des services répressifs à EURODAC) et le présent règlement qui relève du premier pilier. Les autres modifications touchent à : i) la désignation des autorités qui seront autorisées à accéder à EURODAC à des fins répressives et le respect par ces autorités des dispositions relatives à l’utilisation et à la sécurité des données ; ii) l’instauration d’une obligation d’établir des statistiques sur le nombre de recherches effectuées à des fins répressives et le nombre de résultats positifs auxquels celles-ci ont abouti ; iii) la prévision d’une modification technique au système central d’EURODAC afin de faciliter l’accès à des fins répressives (en particulier, ajout d’une nouvelle fonctionnalité permettant d’effectuer des recherches sur la base d’empreintes latentes) ; iv) la garantie que les personnes concernées soient également informées, lorsque leurs empreintes digitales sont relevées, de la possibilité que leurs données fassent l’objet d’un accès à des fins répressives ; v) la prévision d’une évaluation globale du règlement EURODAC étendue également au mécanisme d’accès à des fins répressives.
Nécessité d’une reconsultation du Parlement européen en 1ère lecture : le Parlement européen ayant émis son avis en 1ère lecture le 7 mai 2009, il est nécessaire d’autoriser ce dernier à se prononcer une nouvelle fois sur le texte modifié. La reconsultation du Parlement se limiterait aux seules nouvelles dispositions.
Modifications introduites suite à l’avis du Parlement européen en 1ère lecture : globalement, la Commission considère que les amendements du Parlement européen sont acceptables ou partiellement acceptables, à quelques exceptions près.
Sont notamment ainsi partiellement acceptés les amendements suivants :
Sont rejetés les principaux amendements suivants :
Principales modifications introduites compte tenu du résultat des négociations menées au Conseil : parmi les modifications issues des négociations interinstitutionnelles sur ce texte, on retiendra :
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : la présente proposition suppose qu’une modification technique soit apportée au système central d’EURODAC afin de rendre possibles les comparaisons à des fins répressives. Une nouvelle fonctionnalité permettant d’effectuer des recherches sur la base d’empreintes latentes est également proposée. Le coût de cet ajout est estimé à 2,415 millions EUR. Sont couverts à ce titre 3 ans de maintenance technique (services informatiques, matériel et logiciels informatiques), une mise à jour et une adaptation destinées à permettre les recherches à des fins répressives, ainsi que les modifications liées à la finalité originale du système, relative à l’asile, sans rapport avec l’accès à des fins répressives.