OBJECTIF : mettre en lumière
les activités du Forum européen pour le dialogue université-entreprise dans
le cadre du nouveau partenariat pour la modernisation des universités.
CONTEXTE : l’Europe aspire à
devenir la première économie et société de la connaissance du monde et les
universités sont, en puissance, les moteurs de cette ambition. Dans sa
communication de 2006 intitulée «Faire réussir le projet de modernisation
pour les universités: formation, recherche et innovation» (COM(2006)0208),
la Commission avait mis en évidence plusieurs domaines d’intervention, dont
en particulier l’urgente nécessité de mieux faire coopérer universités et
entreprises.
C’est sur cette base que la
Commission a créé le Forum université-entreprise, espace européen de dialogue
entre ces deux mondes. Le succès du Forum a montré à cet égard la nécessité
de resserrer encore les liens entre ces deux partenaires, notamment dans la
situation actuelle de récession.
La présente communication a
pour but de répondre à cette nécessité en proposant un état des lieux des
activités du Forum en 2008-2009 et en esquissant les actions futures à
envisager dans ce domaine.
CONTENU : la présente communication
a pour objectifs de:
- de faire le point sur les
enseignements de la 1ère année du forum et d’autres activités
pertinentes organisées au niveau européen concernant les problèmes et
les obstacles rencontrés dans la coopération entre les universités et
les entreprises;
- de formuler des propositions
pour les prochains travaux du forum;
- de définir des actions de
suivi concrètes pour renforcer la coopération entre les universités et
les entreprises.
1ère année
d’activité du Forum et principales conclusions : à ce jour, les
réflexions menées par le forum peuvent être rattachées à 6 grands thèmes :
- nouveaux programmes pour
l’employabilité : l’employabilité peut être considérée comme le
thème central du forum. Un consensus s’est ainsi largement dégagé sur la
nécessité d’un remaniement global des programmes en la matière, de même
que sur la nécessité: i) d’inclure dans les cursus universitaires des
compétences transversales et aisément transférables ; ii)
d’améliorer les méthodes d’examen en les axant sur les apprentissages et
les compétences; iii) de diversifier les méthodes d’apprentissage en vue
de mettre à profit les talents issus d'environnements moins
conventionnels ; iv) de renforcer l’interdisciplinarité et la
transdisciplinarité des programmes de recherche. Pour parvenir à
modifier les programmes d’employabilité de cette manière, la Commission
estime qu’il faut renforcer l’assurance de la qualité interne et les
systèmes externes d’accréditation des programmes d’études (en accueillant
notamment des apprenants du monde des affaires);
- promotion de
l'entrepreneuriat : selon la communication, l'envoi régulier
d’étudiants et de membres des facultés dans les entreprises et une
présence permanente d’hommes et de femmes d’affaires sur les campus
aideraient à modifier la culture de l’entreprenariat. Il conviendrait
dès lors de développer les formes actuelles de coopération avec les
entreprises, en: i) modifiant la gouvernance et la direction des
universités; ii) renforçant la formation à l’entrepreneuriat pour tous
les étudiants intéressés ; iii) associant les chefs d'entreprise et
les hommes et femmes d’affaires à l’enseignement de l’entrepreneuriat
dans les universités ; iv) amenant les professeurs et les
enseignants à se former à enseigner les techniques entrepreneuriales et à
être confrontés au monde des affaires ;
- transfert de connaissances:
pour favoriser le transfert de connaissances, la Commission estime qu’il
est nécessaire que les universités : i) coopèrent mieux avec les
entreprises dans un cadre amélioré et de compréhension mutuelle; ii)
assurent l’interdisciplinarité des connaissances ; iii) coopèrent
avec les organismes publics de recherche dans le cadre d’une stratégie
claire, pour la gestion des droits de propriété intellectuelle; iv)
s’ouvrent au monde des PME ;
- mobilité: les stages,
les programmes de mobilité pour les chercheurs et les projets communs,
qui permettent aux étudiants de travailler avec ou dans une entreprise,
devraient désormais faire partie intégrante des programmes d’études dans
toutes les disciplines. Pour progresser dans cette voie, il serait
nécessaire que: i) la mobilité, sous toutes ses formes et à tous les
niveaux, soit mise en valeur et reconnue par le monde universitaire et
le monde des affaires (dont les PME) ; ii) les cadres juridiques
soient adaptés pour soutenir et faciliter la mobilité entre les
universités et les entreprises; iii) la mobilité des universitaires, des
chercheurs et des étudiants vers les entreprises soit reconnue et
accréditée ;
- ouvrir les universités à
l’éducation et à la formation tout au long de la vie : à une
époque où le nombre d’étudiants risque de commencer à décliner pour des
raisons démographiques, la formation continue devient un défi essentiel.
Pourtant, les universités ne s’ouvrent qu’à une part très restreinte du
marché de la formation continue. Celle-ci requiert une collaboration
étroite entre le monde universitaire et celui des affaires pour
permettre aux universités de cerner la demande de compétences nouvelles
ou actualisées. Il est donc fondamental que : i) l’éducation et la
formation tout au long de la vie fassent partie intégrante des missions
et des stratégies des universités; ii) l’actualisation ou la mise à
niveau des compétences soient valorisées et reconnues par les employeurs;
iii) l’offre d'éducation et de formation tout au long de la vie soit
développée;
- meilleure gouvernance des
universités : le forum s’est penché sur la gouvernance aux
niveaux national, régional et institutionnel comme condition préalable à
une collaboration efficace entre les universités et les entreprises.
Selon la communication, au niveau national, des changements sont requis
dans la législation, les modalités de financement et les structures
incitatives, perçus comme peu favorables, voire défavorables dans
certains cas, à la coopération entre les universités et les entreprises.
Une coopération efficace entre les universités et les entreprises est
perçue comme un élément particulièrement important pour le développement
régional. Il importe donc de : i) fixer des conditions-cadres
nationales et régionales pour favoriser la coopération entre les
universités et les entreprises; ii) d’inscrire la coopération
universités-entreprises dans des stratégies institutionnelles ;
iii) garantir la mise en place de systèmes d’incitation et d’évaluation
adaptés à la mission, au rôle et à la stratégie des universités.
2. Actions futures :
la Commission propose deux types d'actions de suivi. Premièrement, pour
répondre au souhait des participants du forum de poursuivre et d’approfondir
les travaux. Deuxièmement, le forum a circonscrit un certain nombre de
questions et de voies d’action envisageables qui devraient être abordées
aussi rapidement que possible. Dans ce contexte, une série d’initiatives
concrètes sont proposées :
Poursuivre le dialogue :
- le forum maintiendra son
activité sous forme de réunions plénières et de séminaires
thématiques ; un site web sera développé ;
- il faudra associer l'État et
des autorités régionales au dialogue ;
- il sera nécessaire d’aborder
de nouvelles thématiques : i) la nécessité de veiller à ce que
l’université réagisse avec efficacité au programme «Des compétences
nouvelles pour des emplois nouveaux» et aux problèmes posés par la
récession économique; ii) les partenariats pour le développement régional;
iii) les partenariats avec les PME; iv) la diversification des méthodes
d’apprentissage et le rapprochement entre les divers types
d’enseignement supérieur; iv) l’assurance de la qualité et
l’accréditation à l’appui de la coopération entre les universités et les
entreprises.
- le forum devra s’ouvrir plus
explicitement aux intervenants extracommunautaires.
Nouvelles formes de
partenariats : le forum a appelé à l'instauration de nouvelles
formes de partenariat structuré entre les entreprises et les universités pour
la conception et l’organisation de cursus. La Commission propose d’examiner
le soutien que ces partenariats pourraient obtenir des programmes
communautaires pertinents, en vue de publier en 2010 des appels à
propositions pour la réalisation d'actions exploratoires au titre du
programme d’éducation et de formation tout au long de la vie. La Commission
examinera également comment les programmes existants – Leonardo da Vinci et
Comenius par exemple – et les initiatives en cours, telles que European
Schoolnet, peuvent être mis à profit pour rassembler les entreprises et les
écoles dans des partenariats éducatifs, et comment encourager la coopération
à travers un organisme européen de coordination. La Commission a en outre
l’intention d’inviter les parties prenantes à étudier les futures
possibilités de coopération entre les entreprises et les écoles et
établissements de formation professionnelle lors d’une conférence. La
Commission renforcera en outre le dialogue aux échelons national et régional (en
mobilisant au besoin les Fonds structurels). Enfin, elle lancera une étude
afin de dresser l’inventaire des bonnes pratiques utilisées en matière de
coopération entre les universités et les entreprises.