La Commission du développement a adopté le rapport de Mme Eleni THEOCHAROUS (PPE, CY) sur la réduction de la pauvreté et la création d'emploi dans les pays en développement: la voie du progrès.
Les députés notent en premier lieu que la faim, la malnutrition et l'exclusion de millions de personnes de l'accès à l'alimentation et aux services publics fondamentaux sont les conséquences des politiques économiques, agricoles et commerciales menées aux niveaux national et international. Les députés se concentrent dès lors sur les principaux défis à relever pour contrer les conséquences de la faim dans le monde :
Défis à relever par les pays en développement :
Défis partagés : les députés réitèrent leur demande pour que les budgets nationaux et les aides au développement de l'Union des pays en développement consacrent au moins 20% de leurs dépenses à la santé et à l'éducation de base. Ils appellent à la refonte des politiques de privatisation, notamment en ce qui concerne les services publics tels que l'eau, l'assainissement et les services d'intérêt général. Le rapport rappelle également le rôle crucial des systèmes de protection sociale afin de prévenir l'aggravation de la pauvreté et de résoudre les difficultés sociales. Les députés réclament en particulier un accès libre et entier pour tous aux systèmes éducatifs en accordant une attention particulière aux plus vulnérables et aux personnes marginalisées, en particulier aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Les députés se penchent tout particulièrement sur le travail des enfants qui constitue l'un des principaux obstacles à l'instauration d'un enseignement primaire universel et à la réduction de la pauvreté.
Parallèlement, les députés soutiennent toutes les mesures destinées à l'emploi et à la formation. Ils appellent l'UE et les pays en développement à analyser les besoins en matière d'emploi et le marché du travail, à établir des prévisions et à anticiper les principaux défis liés à l'adaptation de la formation professionnelle à l'emploi. Les députés soutiennent en particulier les emplois dans les petites exploitations agricoles ainsi que les "emplois verts" dans le secteur des énergies renouvelables.
Défis pour les donateurs :
Les députés soulignent que l'Union doit revoir sa politique de subventions, notamment dans le secteur agricole afin de favoriser l'établissement de conditions commerciales équitables à l'égard des pays en développement. Une fois de plus, les députés demandent à tous les donateurs de respecter plus fidèlement l'agenda de l'efficacité de l'aide, en particulier sur le plan de la coordination et de la responsabilité des donateurs. Les députés insistent en outre pour que la Commission veille à ce que la dimension extérieure de l'actuelle réforme de la politique commune de pêche soit alignée sur la politique de développement de l'Union. Dans ce secteur, notamment, les députés estiment qu’il est essentiel que les pays en développement reçoivent un soutien sectoriel de l'Union afin de pouvoir développer leurs propres industrie et lutter contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée.
Sachant que la cohérence politique en matière de développement constitue à présent une exigence du traité, que les politiques de l'UE dans des domaines tels que l'exploitation agricole, le commerce, l'immigration et la pêche ne réduisent d'aucune manière les efforts de développement, les députés indiquent qu’ils surveilleront de près la manière dont l'Union respecte cette obligation ;
Les députés soulignent encore la nécessité d’utiliser le soutien budgétaire uniquement quand il existe des garanties à toute épreuve que les fonds atteindront leur destination première et rempliront leur objectif d'origine et quand les bénéficiaires respectent les droits de l'homme et les critères de gouvernance démocratique. Ils attendent en particulier un audit du soutien budgétaire afin de déterminer si l'objectif d'origine est atteint et si le gouvernement des pays bénéficiaires respecte les critères susmentionnés. Dans la foulée, les députés invitent la Commission à établir un tableau de bord informatique sous le contrôle du Parlement européen afin d'évaluer l'efficacité de l'aide européenne dans le domaine de la réduction de la pauvreté, de l'éducation et de la création d'emplois.
Les députés demandent encore : i) une proposition cohérente et crédible sur la politique postélectorale de l'Union européenne qui respecte la liberté de choix de la population d'un pays donné, ii) la révision des politiques de prêt des institutions internationales afin de soutenir les choix des pays en développement en matière de développement économique démocratique ; iii) des mesures en faveur de l’éradication des abus des paradis fiscaux, de la fraude fiscale et la fuite des capitaux depuis les pays en développement. Ils appellent également à un nouvel accord financier mondial contraignant sur la divulgation automatique par les sociétés transnationales des bénéfices qu'elles réalisent et des impôts qu'elles paient pays par pays.
Défis en matière d'éducation : les députés invitent l'UE à instaurer des programmes d'assistance destinés aux parents dans différents domaines où la pauvreté débouche sur un manque de connaissances en matière d'éducation des enfants afin de garantir que les enfants des pays en développement aient de vraies chances. Ils appellent également l'Union à concentrer ses efforts sur l'identification des secteurs dans lesquels les pays en développement présentent un avantage concurrentiel, et à faire dès lors de l'établissement d'apprentissages pratiques dans ces secteurs l'une des principales priorités de l'aide au développement de l'Union.
Accès au marché : enfin, les députés invitent la Commission et les États membres à élaborer une approche cohérente qui respecte les fondements du marché libre et garantisse la réciprocité dans le domaine du commerce.