AVIS DE LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE sur une proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant les directives 2003/71/CE et 2009/138/CE en ce qui concerne les compétences de l’autorité européenne des marchés financiers et de l’autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP).
Le présent avis analyse la directive proposée du point de vue de la stabilité financière. Les observations et les suggestions de rédaction qu’il contient se concentrent sur les aspects liés à la réforme du cadre de surveillance, à l’intervention de la BCE, du Système européen de banques centrales (SEBC) et du Comité européen du risque systémique (CERS), ainsi qu’à la coopération et aux dispositifs en matière d’échange d’informations entre les Autorités européennes de surveillance (AES) et les autorités nationales compétentes. Il accorde également une attention particulière à la nécessité d’assurer, s’il y a lieu, des approches cohérentes dans l’ensemble des secteurs des services financiers, afin de garantir l’égalité des conditions de concurrence et comme outil de convergence prudentielle.
La BCE formule les observations suivantes :
Règlement uniforme européen pour le secteur financier : l’élaboration d’un règlement uniforme européen applicable à tous les établissements financiers exerçant des activités sur le marché unique, que la BCE soutient pleinement, exige: i) une détermination appropriée des domaines pertinents pour l’adoption d’actes délégués et d’actes d’exécution; ii) une association adéquate des AES à la préparation de ces actes qui tienne compte de leur nature technique et de la nécessité d’avoir recours à l’expertise hautement spécialisée des autorités de contrôle; et iii) une approche cohérente et coordonnée entre les différents secteurs lors de l’adoption de ces mesures d’exécution.
Rôle consultatif de la BCE en ce qui concerne les projets d’actes délégués et les projets d’actes d’exécution : eu égard à l’importance de la fonction que sont appelés à remplir les actes délégués et les actes d’exécution en tant que composante essentielle du règlement uniforme, il convient que la BCE soit consultée en temps voulu sur tout projet d’acte de l’Union qui relève de son champ de compétence, y compris sur les projets d’actes délégués et les projets d’actes d’exécution.
Dispositifs en matière d’échange d’informations : la BCE souligne l’importance de veiller à ce que des canaux adaptés pour l’échange des informations soient inclus dans la législation pertinente applicable au secteur financier. La BCE suggère par conséquent de modifier la directive 2009/138/CE d’une manière qui s’inscrive dans la suite logique des dispositions correspondantes de la directive 2006/48/CE, aux termes desquelles il n’est pas interdit aux autorités compétentes et à l’AEAPP de transmettre des informations aux banques centrales du SEBC, y compris la BCE, le cas échéant, aux autres autorités nationales chargées de la surveillance des systèmes de paiement et au CERS, lorsque ces informations se rapportent à l’exercice de leurs missions respectives. Il convient de prévoir également des dispositifs appropriés en matière d’échange d’informations pour les situations d’urgence.
Convergence entre les secteurs des services financiers : la BCE estime que le cadre législatif de l’Union devrait être cohérent, le cas échéant, dans l’ensemble des secteurs des services financiers, afin d’éviter un arbitrage réglementaire. La BCE suggère, par exemple, de favoriser la convergence intersectorielle de la manière suivante:
Dispositions transitoires : la BCE estime qu’il pourrait s’avérer judicieux de réduire de manière significative, dans certains cas, les périodes maximales de dix ans prévues pour l’adoption de certaines dispositions transitoires, afin de disposer de mesures d’incitation appropriées permettant d’appliquer en temps voulu la réforme Solvabilité II.