OBJECTIF : assurer la réalisation de l'objectif fixé par l’Union de 20% d'économies d'énergie primaire d’ici à 2020 et préparer la voie pour de nouvelles améliorations de l’efficacité énergétique au-delà de cette date.
ACTE PROPOSÉ : Directive du Parlement européen et du Conseil.
CONTEXTE : l’efficacité énergétique est l’un des principaux aspects de l’initiative phare «Une Europe efficace dans l’utilisation des ressources» énoncée dans la stratégie Europe 2020. L’efficacité énergétique est le moyen le plus rentable et le plus rapide d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement, et une manière efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Comme l’indique la communication de la Commission intitulée «Feuille de route vers une économie compétitive à faible intensité de carbone à l’horizon 2050», l’efficacité énergétique peut aider l’UE à atteindre son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, voire à le dépasser.
L’UE s’est fixé l’objectif d’obtenir 20% d’économies d’énergie primaire en 2020. Les estimations les plus récentes de la Commission suggèrent que l’UE parviendra à la moitié seulement de l’objectif de 20% pour cette date. Le cadre actuel qui régit l’efficacité énergétique, notamment la directive 2006/32/CE sur les services énergétiques et la directive 2004/8/CE sur la cogénération, n'a pas permis d'exploiter le potentiel d’économies d'énergie existant. Les mesures déjà adoptées au niveau des États membres sont également insuffisantes pour surmonter les obstacles qui restent sur les marchés et dans la réglementation.
Le Conseil européen et le Parlement européen ont demandé à la Commission d’adopter une nouvelle stratégie ambitieuse en matière d’efficacité énergétique en vue d’agir de manière résolue pour exploiter le potentiel considérable qui existe. Pour insuffler un nouvel élan, la Commission a présenté, le 8 mars 2011, un nouveau Plan pour l'efficacité énergétique (PEE) qui définit des mesures visant à réaliser des économies supplémentaires au niveau de la fourniture et de l'utilisation de l'énergie.
La présente proposition de législation transforme certains aspects du PEE en mesures à caractère contraignant. Elle se projette également au-delà de l’objectif de 20% et cherche à établir un cadre commun pour promouvoir l’efficacité énergétique dans l’Union après 2020.
ANALYSE D’IMPACT : l’analyse d’impact explore une série d’options réparties en trois niveaux :
BASE JURIDIQUE : article 194, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE).
CONTENU : la directive proposée établit un cadre commun pour la promotion de l’efficacité énergétique dans l’Union en vue d’assurer la réalisation de l'objectif de 20% d'économies d'énergie primaire d’ici à 2020 et de préparer la voie pour de nouvelles améliorations de l’efficacité énergétique au-delà de cette date. Elle fixe des règles destinées à lever les obstacles et à surmonter les défaillances du marché qui nuisent à l’efficacité au niveau de l’approvisionnement énergétique et de l’utilisation de l’énergie.
Secteurs d’utilisation finale : la proposition est axée sur des mesures fixant des exigences pour le secteur public qui portent sur la rénovation des bâtiments qui lui appartiennent et sur l’application de normes d’efficacité énergétique élevées pour l’acquisition de bâtiments, de produits et de services. La proposition :
Secteur de l’approvisionnement énergétique : la proposition demande aux États membres :
La proposition fixe également des exigences portant sur l'accès prioritaire/garanti au réseau, sur l’appel en priorité à l’électricité issue de la cogénération à haut rendement et sur le raccordement des nouvelles installations industrielles génératrices de chaleur perdue aux réseaux de chauffage et de refroidissement urbains.
D’autres mesures proposent d’inclure des exigences d’efficacité pour les autorités nationales de régulation de l’énergie, des actions d'information et de sensibilisation, des exigences relatives à l’existence de systèmes de certification, des actions visant à promouvoir le développement de services énergétiques et une obligation pour les États membres de lever les obstacles à l’efficacité énergétique, notamment le fractionnement des incitations entre le propriétaire et le locataire d'un bâtiment, ou entre les propriétaires de l’immeuble.
Enfin, la proposition prévoit l’établissement d’objectifs nationaux d’efficacité énergétique pour 2020 et demande à la Commission d’évaluer, en 2014, si l’Union peut atteindre son objectif de 20% d’économies d'énergie primaire pour 2020. La Commission est invitée à présenter son évaluation au Parlement européen et au Conseil et à la faire suivre, le cas échéant, d’une proposition de législation fixant des objectifs nationaux obligatoires.
Il faut noter que la proposition chevauche le champ d’application de deux directives: la directive 2004/8/CE sur la cogénération et la directive 2006/32/CE sur les services énergétiques. Il est proposé d’abroger ces deux directives à la date d’entrée en vigueur de la nouvelle directive, à l’exception de l’article 4, paragraphes 1 à 4, et des annexes I, III et IV de la directive sur les services énergétiques. Les dispositions en question concernent la réalisation, d’ici à 2017, d’un objectif indicatif d’économies d'énergie correspondant à 9% de la consommation énergétique finale de chaque État membre au cours des cinq années précédant la mise en œuvre de la directive sur les services énergétiques. Cet objectif devrait demeurer applicable jusqu'en 2017.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : la directive sera mise en œuvre à l’aide du budget existant et n’aura pas d’incidence sur le cadre financier pluriannuel.
ACTES DÉLÉGUÉS: la proposition contient des dispositions habilitant la Commission à adopter des actes délégués conformément à l’article 290 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.