La commission de l'emploi et des affaires sociales a adopté le rapport de Marije CORNELISSEN (Verts/ALE, NL) sur l'emploi et les aspects sociaux dans le cadre de l'examen annuel de la croissance 2012.
Les députés rappellent que le chômage a considérablement augmenté depuis 2008 et que le nombre de personnes sans emploi s'élève aujourd'hui à 23 millions de personnes pour l'ensemble de l'Union, soit 10% de la population en âge de travailler. Or, pour réaliser ses objectifs, l'Union devrait créer 17,6 millions d'emplois supplémentaires d'ici 2020.
Les députés rappellent également qu'une seule des cinq actions prioritaires recommandées au titre de l'examen annuel de la croissance aborde l'emploi et les aspects sociaux alors qu'ils figurent dans trois des cinq objectifs de la stratégie Europe 2020. Cest la raison pour laquelle ils envoient au Conseil des messages clés dans la perspective du Conseil européen de printemps. Ces messages sont appelés à être insérés dans les orientations politiques des États membres pour le semestre européen 2012 et le Président du Parlement est appelé à défendre cette position lors du Conseil européen de printemps des 1er et 2 mars prochain.
Messages clés :
1) assurer la cohérence et montrer davantage d'ambition pour atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020 : les députés invitent le Conseil européen à :
2) soutenir la création d'emplois durables par l'investissement et la réforme fiscale : en cette matière, le Conseil européen est appelé à :
3) améliorer la qualité de l'emploi et les conditions d'un taux d'activité accru : le Conseil européen est appelé à :
4) lutter contre le chômage des jeunes : le Conseil européen est invité à inscrire la lutte contre le chômage des jeunes au rang des priorités. Á cet effet, les États membres sont appelés à :
5) lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale en mettant l'accent sur les groupes dont les liens avec le marché du travail sont limités ou inexistants : le Conseil européen est également appelé à inscrire la lutte contre la pauvreté au rang de ses priorités via des mesures d'insertion sur le marché du travail et d'intégration active des groupes les plus vulnérables.
6) renforcer la légitimité démocratique, la responsabilité et la participation : les députés insistent sur la nécessité de renforcer la légitimité démocratique et de la responsabilité vis-à-vis du Parlement européen et des parlements nationaux de leuropéanisation des politiques économiques des États membres. En effet, en l'absence de base juridique permettant de recourir à la procédure législative ordinaire dans le cadre de l'examen annuel de la croissance, le Conseil européen se doit tout particulièrement de prendre en compte les observations du Parlement. La Commission est également appelée à convertir, en 2013, l'examen annuel de la croissance en lignes directrices annuelles pour la croissance durable, sous une forme permettant au Parlement d'y déposer des amendements.
Poursuivre et intensifier les efforts dans les domaines de l'emploi et des affaires sociales : les députés proposent une série de mesures pour renforcer les politiques de lemploi. Ils suggèrent notamment de :
1) améliorer le taux d'emploi et la qualité de l'emploi : les députés invitent les États membres à soutenir les initiatives qui facilitent le développement des secteurs au potentiel d'emploi le plus élevé, notamment ceux qui relèvent du passage à une économie durable (emplois verts), des services sociaux et de santé (emplois blancs) et de l'économie numérique. Il convient également daméliorer l'environnement pour les entreprises, en particulier les PME.
Les États membres sont notamment appelés à :
2) investir dans l'éducation et la formation : les États membres sont invités à adapter et à accroître les investissements dans l'éducation, la formation, la promotion des compétences entrepreneuriales et l'apprentissage tout au long de la vie de chacun, via également le développement de l'apprentissage non formel et de l'apprentissage informel. Parmi les mesures les plus emblématiques proposées à cet égard, on compte:
3) lutter contre la pauvreté, promouvoir l'intégration sociale et la qualité des services publics : rappelant que selon l'Eurobaromètre de novembre 2011, 49% des citoyens européens ont indiqué que la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale était la priorité politique qu'ils souhaitaient voir encouragée par le Parlement européen, les députés invitent les États membres à :
4) consentir des efforts supplémentaires pour améliorer la gouvernance, l'engagement et la légitimité démocratique : préoccupé par le fait que le rôle du Parlement européen et des parlements nationaux dans le semestre européen restait somme toute limité, les députés regrettent le manque de participation parlementaire, et donc de légitimité démocratique, des orientations politiques proposées par la Commission au titre de l'examen annuel de la croissance et adoptées par le Conseil européen. Ils invitent encore le Conseil européen à donner aux États membres les moyens d'encourager l'investissement dans la création d'emplois durables, l'éducation et la formation ainsi que la réduction de la pauvreté. Ils invitent enfin les États membres, face à la crise économique la plus grave que l'Union européenne ait connue, à mettre en uvre sans retard les programmes nationaux de réforme nécessaires.