Le Parlement européen a adopté une résolution sur le rapport annuel sur la fiscalité.
Soulignant qu'une fiscalité performante revêt une importance capitale pour les pouvoirs publics, notamment en Europe, le Parlement juge nécessaire de consolider le système fiscal et de répartir de manière plus ciblée et plus équitable la charge fiscale pour garantir la crédibilité fiscale. Il estime que, pour réduire la dette, il y a lieu de limiter les dépenses et d'augmenter les impôts, en accordant la priorité aux réformes fiscales orientées sur la croissance.
Le Parlement fait observer que la fiscalité relève toujours de la souveraineté nationale et parfois locale, et que les différentes structures des systèmes fiscaux des États membres doivent, dès lors, être respectées. Selon les députés, il faudrait modifier le traité pour transférer les compétences décisionnelles des États membres en matière de politique fiscale vers l'Union. Dans ces conditions, un contrôle renforcé des procédures budgétaires par la Commission doit aller de pair avec un contrôle démocratique accru du Parlement européen.
La résolution formule un certain nombre de recommandations en vue déviter la double imposition, la fraude fiscale et les paradis fiscaux et daugmenter la transparence fiscale. Elle insiste sur les points suivants :
En vue de lever les obstacles fiscaux transfrontaliers pour les citoyens de l'Union, le Parlement demande à la Commission :
· de partager les informations sur les bonnes pratiques dans les États membres de l'Union et dans les autres pays de l'OCDE en ce qui concerne l'information des citoyens et des entreprises ;
· de proposer des moyens de simplifier le respect des obligations fiscales dans les situations transfrontalières ;
· de traiter plus résolument les plaintes et dassurer davantage de transparence et d'information pour les citoyens quant à l'issue des plaintes relatives à la législation fiscale des États membres et aux résultats des procédures d'infraction ouvertes dans le domaine de la fiscalité ;
· de renforcer la coopération administrative entre les États membres dans le domaine de la double imposition en veillant à ce qu'un plus grand nombre de projets et de ressources du programme Fiscalis serve à trouver des solutions aux problèmes concrets des contribuables.
Les États membres sont invités à soutenir l'intention de la Commission d'améliorer la coordination et la coopération avec et entre les administrations fiscales des États membres pour trouver des solutions appropriées propres à éviter la double imposition ainsi que les obstacles fiscaux transfrontaliers.
Le Parlement salue l'intention de la Commission de créer un groupe de travail sur les problèmes de la double imposition en y associant les autorités fiscales des États membres et, le cas échéant, les associations de consommateurs. Il demande à la Commission d'ouvrir un nouveau forum sur la TVA et de proposer un mécanisme de règlement des différends pour couvrir les problèmes de double imposition rencontrés par les particuliers et les entreprises.
Les États membres sont invités à :
Dans le domaine de la fraude fiscale, le Parlement souligne la nécessité de parvenir à un bon équilibre entre, d'une part, le souci de lutter contre les abus et d'éviter les restrictions disproportionnées imposées aux activités transfrontalières au sein de l'Union, et, d'autre part, une meilleure coordination en ce qui concerne l'application de mesures anti-abus à l'égard des pays tiers. Il déplore dans ce contexte que certains États membres aient conclu, avec des pays tiers, des accords qui permettent à l'évasion fiscale et au secret fiscal de perdurer.
Les États membres sont notamment invités à :
Les députés demandent aux États membres d'accorder la priorité à la lutte contre l'utilisation des paradis fiscaux à des fins illicites et invitent la Commission à établir, en coopération avec le Parlement, une définition et une liste propres à l'Union, en tenant compte, dans un premier temps, de la définition et de la liste de l'OCDE des paradis fiscaux ou des juridictions opaques. Ils demandent une définition unique faisant l'objet d'un accord au niveau de l'Union, dans l'attente d'un accord sur une définition valable à l'échelle mondiale.