Le présent rapport de la Commission étudie les opérations de financement menées dans le cadre du mandat extérieur de la BEI en 2010 et fournit un récapitulatif des opérations sur risques propres. Les opérations de la BEI en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique (ACP) ainsi que dans les pays et territoires doutremer (PTOM) sont quant à elles couvertes par un rapport annuel séparé.
Le rapport dévoile deux évolutions majeures en 2010: i) la nécessité de soutenir lactivité de prêt en réponse à la crise et ii) lexpansion des opérations liées au changement climatique.
Réponse à la crise: le rapport note que la crise mondiale a touché plus durement les pays en phase de préadhésion et les États voisins de lEst et la Russie avec une contraction de leur PIB réel de respectivement 4,5% et 8,0% en 2009. Dans les pays en phase de préadhésion, la BEI a confirmé son rôle capital puisquelle contribue à plus dun demi-point de pourcentage du PIB cumulé et aide à contrer le resserrement du crédit dans la région. En conséquence, les prêts consentis aux PME dans cette région ont doublé en 2009. Avec la sortie de crise, ce stimulus a totalement disparu et lactivité de prêt dans la région a retrouvé ses niveaux davant-crise.
Pour faire face à la crise économique, il a fallu notamment travailler en coopération avec dautres institutions financières internationales (IFI) dans le cadre dun plan daction conjoint soutenant lactivité de prêt au secteur bancaire et à léconomie réelle en Europe centrale et orientale. Même si la croissance des financements consentis au secteur privé a totalement repris dans les pays en phase de préadhésion ainsi quen Asie et en Amérique latine (ALA), elle reste encore en dessous du niveau davant-crise dans la région méditerranéenne ainsi que dans les États voisins de lEst et en Afrique du Sud. Ainsi, la BEI doit encore aujourdhui jouer un rôle contracyclique important dans ces régions.
Lutte contre le changement climatique : les activités de la BEI se sont considérablement étendues, principalement en utilisant les mécanismes sur risques propres de la BEI. Au total, la BEI a investi 1,6 milliard EUR dans des projets dénergies et de transport durables, dont plus des trois quarts dans les régions dAsie et dAmérique latine et dans les régions voisines de lEst, cest-à-dire les régions couvertes par le mandat dont lefficacité énergétique est la plus faible. Cette relance, associée à laugmentation des investissements dans lénergie dans la région méditerranéenne afin de soutenir la sécurité énergétique européenne, permet de compenser totalement le retrait des investissements contracycliques réalisés en 2009.
Autres initiatives importantes : au cours de lannée 2011, plusieurs initiatives ont été lancées au niveau de lUE, notamment dans le sillage du Printemps arabe, comme laugmentation de la capacité de prêt de la BEI avec la garantie de lUE pour la région méditerranéenne, linitiative de partenariat du G8 de Deauville et la mise en place dun groupe de travail de lUE pour le sud de la Méditerranée. Le rapport de lannée prochaine examinera la contribution de la BEI à ces initiatives.
Après la révision de mi-parcours du mandat extérieur de la BEI, la Commission a soumis une nouvelle proposition de décision au Parlement européen et au Conseil en avril 2010, laquelle a été adoptée le 25 octobre 201 (décision 1080/2011/UE). La nouvelle décision couvre les opérations de financement signées durant la période comprise entre le 1er février 2007 et le 31 décembre 2013. Elle introduit des exigences supplémentaires en matière d'information qui seront applicables aux opérations de financement de la BEI signées à partir de 2012.
Volume de financement de la BEI dans les régions couvertes par la décision n° 633/3009/CE :
Coopération avec dautres institutions financières internationales (IFI) : en 2010, le financement conjoint avec dautres IFI ou institutions bilatérales européennes représentait 43% du volume total de financement de la BEI en dehors de lUE (les pays de lACP y compris). Dans le cadre du mandat, le volume cofinancé représentait 64% du total des contrats signés (y compris le capital-risque de la FEMIP financé par le budget de lUE). Cette proportion dopérations cofinancées a régulièrement augmenté depuis le début du mandat; de 42% en 2007, elle est passée à 55% en 2008 et à 60% en 2009.
Lévaluation à mi-parcours du mandat extérieur a jugé positivement la coopération de la BEI avec dautres IFI, reconnaissant le recours plus fréquent au cofinancement et les efforts réalisés pour garantir, le cas échéant, des conditions cohérentes pour les projets et les secteurs entre les IFI. La BEI a été invitée à poursuivre ses initiatives de cofinancement avec une confiance mutuelle accrue lorsque lintérêt des bénéficiaires du projet est en jeu et quand lefficacité de laide financière accordée par les IFI peut de ce fait être améliorée.