OBJECTIF : lancer une consultation en vue de faciliter les paiements sûrs et innovants par carte, internet et téléphone mobile (Livre vert de la Commission).
CONTEXTE : le SEPA (espace unique de paiements en euros) repose sur lidée première quil ne devrait pas y avoir de distinction dans l'UE entre les paiements de détail électroniques en euros selon qu'ils sont transfrontaliers ou nationaux. Le projet SEPA englobe les principaux instruments de paiement de détail: les virements, les prélèvements et cartes de paiement. Partant de là, le SEPA devrait constituer un tremplin pour la création dun marché européen des paiements qui soit compétitif et novateur de deux manières.
Le marché des paiements de détail en euros est lun des plus vastes au monde. En 2009, selon les statistiques de la Banque centrale européenne (BCE), près de 58 milliards dopérations de paiement de détail ont été effectuées dans la seule zone euro. Les taux de croissance annuelle de la taille du marché du commerce électronique au cours des cinq prochaines années sont estimés à environ 10%. Au niveau de lUE, on prévoit que les dépenses moyennes par habitant vont passer de 483 EUR en 2009 à 601 EUR en 2014.
Les avantages économiques de lintégration de ce marché sont considérables. Par exemple, des études indiquent que les retombées directes et indirectes d'une migration totale des virements, prélèvements et cartes de paiement vers le SEPA pourraient dépasser 300 milliards EUR sur une période de six ans. Au niveau européen cependant, le degré actuel dintégration des systèmes de paiement varie considérablement entre les différents instruments de paiement (tels que les virements, prélèvements et cartes de paiement) et les canaux utilisés (e-paiement ou m-paiement) pour effectuer un paiement :
En vue de promouvoir et daccélérer lintégration du marché dans le domaine des paiements par carte, des e-paiements et des m-paiements, il reste un certain nombre de points à régler, tels que la sécurité, la liberté de choix, labsence dentrave à linnovation technique et commerciale, la normalisation des différents composants et linteropérabilité.
CONTENU : le présent Livre vert fait l'analyse du paysage actuel des paiements par carte, internet et téléphone mobile et identifie les lacunes qui font que la situation actuelle s'écarte de la vision d'un marché des paiements pleinement intégré, ainsi que les obstacles à l'origine de ces lacunes.
Lobjectif du Livre vert est de lancer un processus de consultation à grande échelle auprès des acteurs concernés et de contribuer à identifier les mesures appropriées pour améliorer lintégration du marché.
Les principales questions abordées par le livre vert sont :
1) Laccès au marché et laccès transfrontalier aux marchés : le document identifie un certain nombre de questions distinctes, qui se posent de la même façon pour les e-paiements et les m-paiement :
2) La transparence et l'efficience de la tarification des services de paiement : le véritable coût des services de paiement est souvent opaque, autant pour les consommateurs que pour les commerçants, ce qui entraîne des coûts de paiement plus élevés pour léconomie de lUE. Le manque de transparence concerne principalement le marché des cartes, mais les liens entre cartes, e-paiements et m-paiements, ont des répercussions sur tous ces modes de paiement.
En outre, le renforcement de la transparence dans la tarification doit être considéré comme un moyen de réduire le coût des transactions de paiement pour toutes les parties concernées et, au final, doptimiser les coûts dans toute lUE. Un autre problème lié à la tarification des services de paiement concerne les micropaiements, c'est-à-dire les paiements de faible valeur, lesquels sont souvent, de par leur nature, effectués par carte, e-paiement ou m-paiement. Les frais de paiement sont souvent perçus comme excessifs, par les consommateurs comme par les commerçants.
3) La normalisation technique : si linteropérabilité transfrontalière se réalise, les utilisateurs de services de paiement européens (entreprises, consommateurs, commerçants) profiteront pleinement de la concurrence, de la liberté de choix et dopérations de paiement plus efficients. Cela concerne tous les paiements électroniques et implique de multiples acteurs du processus de paiement, en fonction du mode de paiement.
Cependant, la normalisation des différents composants (par exemple, les protocoles, interfaces, applications, services) doit être assurée en profondeur afin de réduire au minimum les risques d'exclusion d'innovations ou de concurrents éventuels.
La question se pose de savoir si lutilisation de normes communes pour les paiements par carte serait bénéfique et si les dispositifs de gouvernance actuels sont suffisants pour coordonner, piloter et assurer ladoption et la mise en uvre de normes communes pour les paiements par carte dans un délai raisonnable.
4) L'interopérabilité entre prestataires de services : la coopération est une exigence clé dans une industrie en réseau telle que celle des paiements, étant donné que tout paiement requiert un accord entre le prestataire de services de paiement du payeur et le prestataire de services de paiement du bénéficiaire. Pour que tout paiement puisse atteindre nimporte quel bénéficiaire sans préjudice pour les acteurs et intermédiaires impliqués, un niveau de coordination plus élevé est souhaitable sous la forme dune interopérabilité totale.
Conformément à la proposition de la Commission sur les virements et les prélèvements, le principe dinteropérabilité pourrait sappliquer au marché des cartes, tout en éliminant les obstacles mentionnés ci-dessus, en particulier en ce qui concerne le choix de lacquéreur et les règles commerciales.
5) La sécurité des paiements et la protection des données : la sécurité des paiements de détail est un préalable essentiel pour les utilisateurs de systèmes de paiement comme pour les commerçants. La consultation publique sur lavenir du commerce électronique au sein du marché intérieur a désigné la sécurité des systèmes de paiement comme lun des principaux obstacles à ladoption généralisée du commerce électronique.
6) La gouvernance : jusquà présent, le SEPA a principalement évolué sous la forme d'un projet autorégulé, mis en place et géré par le secteur bancaire européen, par l'intermédiaire du Conseil européen des paiements (CEP), avec le soutien de la BCE et de la Commission.
Toutes les parties intéressées sont invitées à soumettre leur point de vue sur les questions ci-dessus. Les contributions doivent parvenir à la Commission le 11 avril 2012 au plus tard.