La Commission présente un rapport sur la conduite, les résultats et lévaluation globale de lAnnée européenne de lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale, conformément à la Décision n° 1098/2008/CE du Parlement européen et du Conseil. Le rapport passe en revue la conduite, les résultats et les réalisations globales de cette Année européenne, en sappuyant sur les conclusions dune évaluation externe.
Exécution financière : un budget de 17,25 millions EUR a été alloué à des activités dans les 29 pays participants (UE-27 plus lIslande et la Norvège) et à léchelon européen.
- au niveau des États membres : des organismes dexécution nationaux (OEN) ont coordonné lAnnée européenne 2010 et géré les fonds de lUnion à léchelon des pays, conformément à des programmes nationaux élaborés en consultation avec les principales parties prenantes. Dans lensemble, les 29 OEN ont obtenu un total de 9,27 millions EUR du budget de lUnion, conformément à la procédure de gestion centralisée indirecte. Chaque pays devait compléter la subvention de lUnion par un montant au moins équivalent. Certains pays ont alloué plus de fonds que demandé. En outre, le financement privé était garanti par des appels à propositions assortis dun pourcentage de cofinancement variable.
- au niveau de lUE : un budget de 8 millions EUR a été alloué à des initiatives à léchelon européen: il sagissait, pour la plupart dentre elles, dactivités clés. Pour lessentiel, ces initiatives ont été financées intégralement, les autres (conférences douverture et de clôture) bénéficiant dun cofinancement à hauteur de 80%.
Le rapport donne des informations chiffrées sur la mise en uvre technique de lAnnée :
Réalisations de lAnnée européenne en 2010 : lAnnée européenne a réussi à insuffler une nouvelle dynamique à la lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale en Europe. En ces temps particulièrement difficiles pour léconomie et la société, elle a ouvert les yeux de nombreuses personnes à la réalité de la pauvreté et de lexclusion sociale en Europe, tout en rappelant la nécessité de trouver des programmes innovants plus efficaces.
Le rapport met notamment en lumière les actions suivantes :
- un engagement politique ferme en dépit dun contexte économique difficile : la lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale a été reconnue comme lune des principales priorités de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive. Pour la première fois, cet engagement a été lié à un objectif quantitatif, à savoir «sortir au moins 20 millions de personnes de la pauvreté et de lexclusion sociale dici 2020». LAnnée a également contribué à mettre en uvre la stratégie Europe 2020 à léchelle nationale puisque plusieurs pays ont saisi loccasion pour élaborer ou lancer de nouvelles initiatives et pour rapprocher la question dautres thèmes stratégiques, tels que la santé, la justice, la lutte contre la discrimination ou les finances. Cependant, si ces évolutions représentent une avancée sur la voie dun engagement plus résolu de lUE et des États membres, elles doivent toutefois être considérées du point de vue de la situation des plus vulnérables, situation qui, bien souvent, sest détériorée en 2010 ;
- conclusion de partenariats et dalliances nouveaux : lAnnée a incité de manière déterminante au renforcement des partenariats et à la participation à léchelle européenne dacteurs locaux. Ces alliances ont été nouées, dans un premier temps, entre les parties prenantes (ONG et fondations, notamment), mais elles se sont ouvertes aussi à des acteurs institutionnels de différents niveaux (autorités locales, universitaires, organisations culturelles, écoles, etc.). En outre, lAnnée a donné une impulsion à leffacement des frontières traditionnelles grâce à la participation dacteurs qui, pour être moins directement engagés dans la lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale, nen exercent pas moins une influence déterminante (monde des affaires, médias, autorités publiques autres que les services dinclusion, etc.). Dans certains pays, lintervention des «ambassadeurs» de lAnnée européenne 2010 a joué un rôle important. Mais, en dépit de certains exemples positifs, les possibilités de resserrement des liens avec les partenaires sociaux et le secteur privé nont pas été pleinement exploitées ;
- nécessité dune meilleure communication : les informations sur lAnnée européenne ont touché environ un dixième des Européens par la radio et la télévision, contribuant ainsi à sensibiliser les citoyens aux différentes facettes de la pauvreté en Europe et au rôle de lUE. LAnnée a également bénéficié dune large couverture médiatique. En ce qui concerne limpact sur les stéréotypes, limpact est difficilement mesurable. Néanmoins, plusieurs initiatives nationales, régionales et locales ont suscité une discussion fort utile sur la meilleure façon de rendre compte dun enjeu complexe par la combinaison des intérêts des personnes en situation de pauvreté avec les contraintes de plus en plus exigeantes du travail des journalistes ;
- participation accrue des personnes confrontées à la pauvreté : lAnnée na répondu que partiellement à ces attentes en donnant la parole aux hommes et aux femmes directement concernés, en faisant entendre leur voix lors dévénements clés (conférences douverture et de clôture, événements destinés au grand public, universités populaires) et auprès des médias (vidéo, conférence sur les perceptions de la pauvreté), et en valorisant leur présence en tant que participants à de tels événements ;
- compléter les initiatives existantes de lUnion : lAnnée européenne 2010 est venue compléter les initiatives et programmes existants de lUnion dans le domaine de linclusion sociale et de la réduction des inégalités, tel que le programme PROGRESS ou la MOC sociale ;
- élaboration de méthodes novatrices : plusieurs méthodes novatrices ont été expérimentées au cours de lAnnée européenne 2010 : i) utilisation des médias sociaux pour communiquer; ii) participation de journalistes; iii) méthodes participatives plus poussées en matière de planification; iv) politique sociale et entreprenariat social basés sur les faits. Certaines initiatives ont permis de jeter des passerelles vers dautres domaines daction, dont la santé, la justice et les finances. Ces innovations ont un potentiel considérable et pourraient être exploitées davantage. Néanmoins, les économies budgétaires actuelles seront un obstacle de taille à toute généralisation ;
- intégration des politiques dégalité entre hommes et femmes : des dispositions ont été mises en place pour intégrer la question de légalité des sexes, par exemple dans la gouvernance de lAnnée européenne 2010, et des éléments indirects suggèrent toutefois que les questions spécifiques dintégration des politiques dégalité entre hommes et femmes, telles que la monoparentalité et le sans-abrisme, ont été abordées de manière équilibrée.
Laccent doit maintenant être mis sur la préservation de la dynamique insufflée par lAnnée européenne 2010. Dans cette perspective, la Commission européenne collaborera avec le Conseil, le Parlement européen et toutes les parties prenantes clés afin de valoriser les instruments fournis par la stratégie Europe 2020 et la Plate-forme européenne contre la pauvreté et lexclusion sociale.
Les Années européennes suivantes (Volontariat en 2011, Vieillissement actif et solidarité intergénérationnelle en 2012, Citoyens en 2013) sont étroitement liées aux thèmes abordés en 2010 et les enseignements tirés de lAnnée européenne 2010 pourraient être appliqués dans leur préparation et leur conduite.