Le Parlement a adopté une résolution sur l'impact, les interventions et la déconcentration de la gestion de l'aide extérieure par la Commission, de ses services centraux vers ses délégations.
Il rappelle quune approche décentralisée des interventions rapproche la prise de décision de la réalité des interventions et permet une plus grande coordination et harmonisation entre les bailleurs de fonds sur le terrain. Il indique par ailleurs que la déconcentration de laide extérieure gérée par la Commission vise en définitive à accélérer le déploiement de laide, à accroître la fiabilité des procédures de gestion financière et à améliorer la qualité de laide dans les pays partenaires.
Dans ce contexte, il indique que 74% de laide extérieure issue du budget de lUE et du Fonds européen de développement (FED) est directement gérée par 136 délégations. Le Parlement souligne parallèlement, quavec la création du SEAE, les délégations ont été contraintes daccepter des compétences supplémentaires alors qu'elles doivent toujours relever les défis existants en matière de coordination, de cohérence et de pénuries de ressources. Cest la raison pour laquelle des mesures doivent être prises pour renforcer lefficacité de laide. Le Parlement se rallie dès lors à la position de la Cour des comptes qui invite la Commission à poursuivre ses efforts dans ce domaine et pour améliorer la manière dont elle évalue la qualité et les résultats de ses interventions pour aboutir à une plus grande responsabilisation dans les interventions financières de lUnion européenne. Le Parlement engage dès lors la Commission à renforcer les procédures d'évaluation de la qualité des projets financés, afin d'accroître la qualité de l'aide et de réduire le nombre de projets non performants.
Situation dans les délégations : le Parlement sinquiète quentre 2005 et 2008, la composition du personnel des délégations se soit orientée vers des fonctions plus politiques et commerciales et invite la Commission à trouver un bon équilibre entre la gestion de laide et les autres fonctions lors de la composition du personnel des délégations. Il considère en particulier que le taux élevé de renouvellement du personnel au sein des délégations est inacceptable (40% des membres du personnel de la Commission sont des agents contractuels), étant donné que cela affaiblit la mémoire institutionnelle et nuit à l'efficacité des opérations. Il remarque également que 6% des engagements du budget disponible pour 2006 nont pas fait lobjet dun contrat à l'échéance de 2009 et ont par conséquent été perdus. Il insiste donc pour que lon réduise ce pourcentage. Dune manière générale, le Parlement insiste également auprès de la Commission pour quelle garantisse à son siège (à Bruxelles) des capacités et des ressources humaines suffisantes pour apporter un soutien adéquat aux délégations par lintermédiaire de la direction «Qualité des opérations».
Par ailleurs, le Parlement invite la Commission et le SEAE à :
Mandat du SEAE : le Parlement estime que tant le mandat que les compétences du SEAE en matière de coopération et développement ne sont toujours pas clairs. Il invite dès lors le Conseil et la Commission à prendre les mesures nécessaires pour résoudre la situation. Il observe, dans ce contexte, que la séparation entre les fonctions politiques et administratives du SEAE et les fonctions de gestion de laide de la Commission pourraient constituer une source dincohérences éventuelles dans la mise en uvre des principes de la déclaration de Paris (sur la cohérence de laide au développement).
Renforcer lefficacité de laide au développement : le Parlement invite la Commission et le Conseil à continuer à plaider en faveur dune diminution du nombre de domaines dintervention, conformément au code de conduite de lUE sur la complémentarité et la division du travail dans la politique de développement et au programme pour le changement. Les instruments financiers pertinents de lUE et le Fonds européen de développement (FED) devraient notamment être plus axés sur la pauvreté et plus flexibles en ce qui concerne leur orientation et leur fonctionnement. De manière générale, le Parlement demande plus de responsabilité, de transparence, et un meilleur rendement en termes de réalisation des actions et de résultats à atteindre.
Améliorer le contrôle de laide : le Parlement attend de la Commission qu'elle prenne toutes les mesures nécessaires pour surmonter les faiblesses affectant les systèmes de contrôle et de surveillance, en particulier au niveau des délégations (dès 2012). Il prend acte des critiques formulées par la Cour des comptes en ce qui concerne la relation de travail en matière de gestion de laide extérieure entre les services centraux et les délégations de la Commission et demande quil soit procédé à une simplification globale en vue dune réduction des charges administratives internes. Il encourage ainsi la Commission à exiger systématiquement des délégations qu'elles effectuent des visites de contrôle technique et financier au niveau des projets.
Déconcentrer laide au développement pour plus defficacité : le Parlement invite la Commission à montrer comment la poursuite de la déconcentration des responsabilités financières et des ressources humaines depuis les services centraux de la Commission vers les délégations apporte une valeur ajoutée en renforçant le dialogue, la coordination et la programmation de laide européenne sur le terrain. Il souligne que ni la Commission ni les États membres ne devraient utiliser la crise économique et financière pour justifier une approche consistant «à faire plus avec moins». Dans lintérêt dune bonne exécution du budget de lUnion, les chefs de délégation devraient notamment pouvoir déléguer la gestion de tâches opérationnelles ainsi que la gestion des dépenses administratives dune délégation à leurs adjoints. Si nécessaire, le règlement financier devrait être révisé en ce sens. Il invite également la Commission et les États membres à déployer davantage defforts pour améliorer les liens entre les délégations européennes, les agences bilatérales, les gouvernements partenaires et les autres groupes du développement (universités, fondations, ONG, ) pour optimiser le processus de déconcentration, tout en évitant un dédoublement inutile des efforts. Dans la foulée, le Parlement demande que lon veille, lors de la déconcentration de la gestion de l'aide extérieure de l'UE de ses services centraux vers ses délégations, à ce quil conserve ses pouvoirs de contrôle et de surveillance.