OBJECTIF : proposer des normes de base relatives à la protection sanitaire contre les dangers résultant de lexposition aux rayonnements ionisants.
ACTE PROPOSÉ : Directive du Conseil.
CONTEXTE : lexposition aux rayonnements ionisants engendre un détriment sanitaire. En situation normale, les doses sont très faibles, de sorte quil ny a pas deffet tissulaire cliniquement observable, mais il reste un risque deffets tardifs, et notamment de cancer.
La législation Euratom sest toujours conformée aux recommandations de la CIPR (Commission internationale de protection radiologique). Cette organisation scientifique a récemment émis de nouvelles recommandations sur le système de radioprotection (publication 103 de 2007).
Le problème à ce stade est quau niveau communautaire : i) la législation actuelle ne reflète pas totalement le progrès scientifique; ii) il existe des incohérences entre les différents instruments législatifs en vigueur; iii) le champ dapplication de la législation ne couvre pas intégralement les sources naturelles de rayonnement ou la protection de lenvironnement.
Ce constat appelle la formulation de 4 objectifs spécifiques:
ANALYSE DIMPACT : de très nombreuses options ont été envisagées :
Loption 6, qui combine les options 4 et 5, couvre donc tout léventail des problèmes qui se posent en radioprotection. Tout comme loption 3, elle consolide lensemble de la législation. Cest donc, loption 6 qui permet datteindre tous les objectifs efficacement, grâce à une série de mesures efficientes. Cest également loption qui garantit une cohérence optimale par rapport au reste de la législation.
BASE JURIDIQUE : articles 31 et 32 du traité instituant la Communauté européenne de lénergie atomique.
N.B. : avant de proposer le présent texte, le groupe dexperts «article 31» a rendu un avis pour savoir si une directive concernant les substances radioactives dans les eaux destinées à la consommation humaine devait se fonder sur le traité Euratom ou sur le traité CE. Dans ces circonstances, il a été décidé daller de lavant avec la proposition de directive «normes de base» révisée, telle quapprouvée en février 2010 par le groupe dexperts «article 31» (telle que présentée par la Commission dans le résumé intitulé «Publication de la proposition législative initiale» daté du 29 septembre 2011).
La présente proposition constitue le texte définitif de la Commission.
CONTENU : la refonte de cinq directives débouche sur une directive unique volumineuse, comportant plus de 100 articles et de nombreuses annexes. Compte tenu de létendue et de la complexité des modifications, il a fallu renoncer à une procédure de refonte formelle.
Les principaux chapitres abordés par la directive peuvent se résumer comme suit :
Objet et champ dapplication : ce chapitre définit le champ dapplication de la nouvelle directive : finalité générale de la directive pour différentes catégories dexpositions et différentes situations dexposition ; finalités spécifiques résultant de lintégration des exigences applicables aux sources radioactives scellées de haute activité et concernant linformation du public; exclusion des expositions non maîtrisables.
Le champ dapplication est élargi pour inclure :
Système de radioprotection : ce chapitre inclut les principes généraux de radioprotection: justification, optimisation et limitation des doses. Il explique le rôle plus important des contraintes de dose et des niveaux de référence dans le processus doptimisation. Une annexe (I) spécifie les intervalles de niveaux de référence proposés par la CIPR pour les situations dexposition existante et durgence. Les limites de dose ne sont pas modifiées, excepté lintroduction dune définition uniforme de la limite de dose professionnelle annuelle (pas détablissement de moyenne sur 5 ans) et, en ce qui concerne les limites de dose aux organes, une limite de dose inférieure pour le cristallin, conformément aux recommandations de la CIPR. La nouvelle directive ninclut plus les mesures techniques entrant dans la définition de la dose efficace et dautres facteurs entrant dans lévaluation des doses, mais renvoie, à cet effet, à la publication 103 de la CIPR. En outre, la directive a été allégée des longues listes de coefficients de dose spécifiques aux différents radionucléides (doses par unité dincorporation de radionucléides ingérés ou inhalés), mais se réfère à une future publication consolidée de la CIPR qui pourra être téléchargée gratuitement.
Exigences en matière denseignement, de formation et dinformation dans le domaine de la radioprotection : ce chapitre réunit les diverses exigences applicables à lenseignement et à la formation dans les différentes directives et inclut des dispositions en vue de la reconnaissance de l«expert en radioprotection» et de l«expert en physique médicale».
Justification et contrôle réglementaire des pratiques : lapplication du principe de justification reste une responsabilité nationale. Une attention spécifique est accordée à la justification de pratiques impliquant lexposition délibérée de personnes à des fins dimagerie non médicale (par exemple inspection-filtrage de sûreté dans les aéroports).
Le régime du contrôle réglementaire est désormais présenté comme un système à trois degrés (notification, enregistrement, octroi de licence) remplaçant le système à deux degrés antérieur (déclaration et autorisation préalable). Une liste plus détaillée des types de pratiques soumises soit à lenregistrement, soit à loctroi de licence est fournie. Ce chapitre contient aussi des exigences plus précises sur les informations à fournir lors dune demande de licence.
Protection des travailleurs, apprentis et étudiants : ce chapitre inclut, avec un petit nombre de modifications, les dispositions de la directive 96/29/Euratom relatives à lexposition professionnelle. Il contient aussi les exigences spécifiques de la directive «travailleurs extérieurs» et instaure une répartition claire des responsabilités entre lemployeur et lentreprise où la pratique est exercée. Le système de données pour le contrôle radiologique individuel des travailleurs exposés et lensemble minimal de données à communiquer pour les travailleurs extérieurs ont été actualisés.
Ce chapitre couvre également lexposition professionnelle dans toutes les situations dexposition, ce qui assure une protection plus explicite aux membres déquipes dintervention ainsi quaux travailleurs exposés à des niveaux élevés de radon à lintérieur des bâtiments sur leur lieu de travail.
Protection des patients et des autres personnes soumises à une exposition médicale : ce chapitre inclut les exigences pertinentes de la directive «expositions médicales» en les renforçant, notamment en ce qui concerne:
Protection des personnes du public : ce chapitre contient les exigences de la directive 96/29/Euratom concernant lexposition du public et traite dune manière plus explicite la délivrance dautorisations de rejets deffluents radioactifs.
Protection de lenvironnement : ce chapitre vise à fournir un moyen de démontrer le respect des critères environnementaux, conformément au champ dapplication élargi de la directive, sur le modèle des normes fondamentales internationales. Les autorités nationales seront chargées dévaluer les doses dexposition danimaux et de plantes représentatifs en matière de protection de lécosystème.
Des mesures techniques appropriées devront aussi être prises pour éviter les conséquences environnementales dun rejet accidentel et surveiller les niveaux de radioactivité existants dans lenvironnement, dans la double perspective de la protection de lenvironnement et de la santé humaine.
Exigences en matière de contrôle réglementaire : ce chapitre détaille les responsabilités des autorités de réglementation dans toutes les situations dexposition. La première section relative à l«infrastructure institutionnelle» impose une définition claire des responsabilités des différentes autorités. La Commission doit recevoir périodiquement des informations actualisées et les publier au Journal officiel. Cette section définit aussi les responsabilités de l«expert en radioprotection», du «responsable de la radioprotection» (dans les normes de base en vigueur, ces notions se confondaient dans la fonction d«expert qualifié») et d«expert en physique médicale».
Dispositions finales : le délai de transposition est fixé à 2 ans. Certaines dispositions spécifiques, telles que celles relatives à la protection de lenvironnement, pourront être transposées ultérieurement. Conformément au traité Euratom, les normes de base devront être appliquées de manière uniforme dans les États membres, sans préjudice toutefois des exigences pour lesquelles une certaine flexibilité ressort clairement de la formulation du texte. Cependant, les limites de dose, les valeurs dexemption par défaut, les niveaux de référence pour les matériaux de construction, etc., devront être transposés et appliqués de manière uniforme.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : la proposition n'a pas d'incidence sur le budget de l'UE.