OBJECTIF : conclure un accord commercial entre lUnion européenne, dune part, et la Colombie et le Pérou, dautre part.
ACTE PROPOSÉ : Décision du Conseil.
CONTEXTE : les négociations entre lUE et la Communauté andine en vue dun accord dassociation de région à région, comprenant un dialogue politique ainsi quun volet de coopération et déchanges, ont été lancées en juin 2007, à la suite dune décision du Conseil autorisant ces négociations au mois davril de la même année.
Malheureusement, un désaccord entre les pays andins, portant sur plusieurs questions commerciales clés a abouti à la suspension des négociations en juin 2008. Dans ces conditions, la Commission a présenté une recommandation au Conseil le 17 décembre 2008 en vue de modifier lautorisation existante, de manière à poursuivre des négociations daccord commercial avec les pays de la Communauté andine disposés à aller de lavant.
Le 19 janvier 2009, le Conseil a autorisé la Commission à négocier un accord commercial multipartite avec les pays désirant aboutir à un accord équilibré, ambitieux, global et compatible avec lOMC. Les présidents de la Colombie, de lÉquateur et du Pérou ont confirmé leur volonté de négociation, en janvier 2009. La Bolivie avait été très critique à légard du nouveau format et navait affiché aucun intérêt pour une participation éventuelle. De nouvelles négociations en vue dun accord commercial multipartite ont donc été lancées en janvier 2009 entre lUE et la Colombie, lÉquateur et le Pérou.
Après quatre cycles de négociations, lÉquateur a suspendu sa participation et les négociations se sont donc poursuivies avec le Pérou et la Colombie uniquement. Elles ont été conclues avec succès en mai 2010 et - après une phase danalyse juridique - le texte de laccord commercial a été paraphé par la Colombie et le Pérou le 23 mars 2011. Conformément à une décision du Conseil, l'accord a été signé au nom de l'Union, sous réserve de sa conclusion, et a été appliqué à titre provisoire.
Conformément aux directives de négociation, les objectifs consistant à supprimer les droits de douane élevés, à lever les obstacles techniques aux échanges, à libéraliser les marchés des services, à protéger des indications géographiques (IG) de valeur pour lUE, à ouvrir les marchés publics, à prévoir des engagements sur la mise en uvre de normes en matière de travail et denvironnement et à proposer des procédures efficaces et rapides pour régler les litiges ont été atteints. Lobjectif consistant à aller au-delà des engagements de lOMC et à obtenir des conditions similaires à celles dont bénéficient les autres concurrents dans la région, notamment les États-Unis, a également été atteint.
Laccord constitue avant tout loccasion pour lUE dancrer les réformes menées en Colombie et au Pérou dans léconomie mondiale ainsi que de renforcer la prospérité et de consolider la croissance en vue daméliorer les conditions de vie de la population dans ces deux pays.
Il ne porte pas atteinte aux droits des investisseurs des États membres de bénéficier d'un quelconque traitement plus favorable prévu par tout accord relatif à l'investissement auquel un État membre et un pays andin signataire sont parties.
Dautres membres de la Communauté andine sont également encouragés à participer à laccord commercial, en temps utile, moyennant une clause dadhésion.
Les États membres de lUE ont été informés oralement et par écrit du processus de négociation avec la Colombie, le Pérou et pendant la durée de sa participation lÉquateur, via le comité «Politique commerciale» du Conseil. Le Parlement européen a lui aussi été régulièrement informé de lévolution de la situation par lintermédiaire de sa commission «Commerce international» (INTA). Le texte complet résultant des négociations a été diffusé tout au long du processus auprès des deux institutions.
ANALYSE DIMPACT : une évaluation de limpact sur le développement durable (EIDD), examinant les effets potentiels de laccord sur le plan économique, social et environnemental, a été menée et publiée en octobre 2009.
BASE JURIDIQUE : article 91, article 100, par. 2, et article 207, par. 4, 1er alinéa, en liaison avec article 218, par. 6, point a) du traité sur le fonctionnement de lUnion européenne (TFUE).
CONTENU : avec la présente proposition, laccord commercial entre lUnion européenne, dune part, et la Colombie et le Pérou, dautre part, est approuvé au nom de lUnion.
Les principales caractéristiques de cet accord sont les suivantes :
Objectif : laccord définit les conditions dans lesquelles les opérateurs économiques de lUE peuvent exploiter pleinement les possibilités commerciales et les complémentarités émergentes entre les économies respectives. Au cours de sa mise en uvre, laccord libérera pleinement les exportateurs européens de produits industriels et de produits de la pêche destinés au Pérou et à la Colombie du paiement de droits de douane.
Libéralisation des marchés respectifs : laccord répond aux critères de larticle XXIV du GATT :
Le Pérou et la Colombie, pour leur part, bénéficieront de nouveaux accès substantiels aux marchés de lUE, en particulier pour leurs principales exportations agricoles: bananes, sucre et rhum, alors que lUE accordera 100% de franchise de droit aux produits industriels et aux produits de la pêche dorigine colombienne et péruvienne au moment de lentrée en vigueur de laccord.
Accès au marché des services : dans le domaine des services, de la liberté détablissement et des marchés publics, laccord comporte des engagements denvergure dans tous les secteurs clés (en particulier, les services financiers, les télécommunications et le transport), notamment en ce qui concerne lapprovisionnement transfrontalier et le droit détablissement, alors que les préoccupations de lUE quant à la présence temporaire de personnes physiques à des fins professionnelles ont été traitées de manière satisfaisante. En ce qui concerne les marchés publics, lUE a obtenu lengagement de pouvoirs publics jusquau niveau central, moyennant des seuils raisonnablement bas.
Autres thèmes de coopération commerciale : laccord établit un ensemble de normes qui vont au-delà de ce qui a été convenu dans le cadre multilatéral, notamment en ce qui concerne :
Aspect institutionnel : laccord établit un comité «Commerce» ainsi quune série de sous-comités qui seront consultés sur des questions commerciales spécifiques, propres aux diverses rubriques de laccord. Lune des valeurs ajoutées essentielles de laccord réside par conséquent dans la pérennisation et la promotion de politiques douverture allant au-delà des dispositions découlant du cadre de lOMC et dans la mise en uvre des meilleures pratiques internationales au niveau national, tout en assurant un environnement transparent, non discriminatoire et prévisible pour les investisseurs et les opérateurs de lUE présents dans la région - en particulier via le mécanisme de règlement bilatéral des litiges prévu par laccord.
Appellations géographiques contrôles : des dispositions sont prévues pour que la Commission soit en mesure dapprouver des modifications à l'accord concernant des indications géographiques à adopter par le comité "Commerce" de l'accord et pour protéger ces indications et dautres appellations d'origine des produits agricoles et de denrées alimentaires.
Conformément à laccord, une dénomination protégée au titre de l'annexe de laccord avec les listes des indications géographiques ne pourra être utilisée que par un opérateur commercialisant des produits agricoles, des denrées alimentaires, des vins, des vins aromatisés ou des spiritueux qui sont conformes au cahier des charges correspondant.
Par ailleurs, l'accord est conçu de telle sorte quil ne devrait pas être interprété comme conférant des droits ou imposant des obligations susceptibles d'être invoqués directement devant les juridictions de l'Union ou des États membres.
Assistance technique : laccord comporte également un titre relatif à lassistance technique et au renforcement de capacités commerciales visant à encourager la compétitivité et linnovation et à faciliter les échanges et les transferts de technologies entre les parties.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : la proposition na pas dincidence financière sur les dépenses de lUE, mais elle a des répercussions sur les recettes communautaires. Leffet prévu serait de 137,5 millions EUR en recettes. Cette estimation repose sur la moyenne des importations relatives à la période 2007-2009 et représente les pertes en recettes annuelles dues:
Au cours des années précédentes, les pertes en recettes afficheront un niveau inférieur, compte tenu également de laccroissement probable des importations de produits dont les droits seront progressivement réduits et qui compenseront partiellement les pertes encourues.