La Commission présente un rapport sur la mise en uvre de la directive 2003/59/CE relative à la qualification initiale et à la formation continue des conducteurs de certains véhicules routiers affectés aux transports de marchandises ou de voyageurs. Le rapport concerne notamment l'équivalence des différents systèmes de qualification initiale prévus à l'article 3 de la directive et leur efficacité. Il sappuie sur les réponses des États membres et de la Norvège à un questionnaire distribué aux autorités nationales en février 2011.
Il faut rappeler que la directive 2003/59/CE rend obligatoires la qualification initiale et la formation continue pour les conducteurs professionnels qui sont ressortissants dun État membre ou qui travaillent pour une entreprise établie dans lUnion européenne. La qualification initiale et la formation continue sont attestées par un certificat délivré aux conducteurs, appelé «certificat daptitude professionnelle» (CAP). La formation est organisée par des centres de formation agréés par les États membres.
La plupart des États membres ont fourni des réponses complètes; dautres, cependant, ne disposaient pas de toutes les informations requises à cette fin.
Principales conclusions : si ladoption de la directive 2003/59/CE a contribué à garantir un niveau commun de formation pour les conducteurs professionnels dans lUnion européenne, lapplication de la directive diffère sur plusieurs points dun État membre à lautre.
1°) la directive permet aux États membres de choisir sous quelle forme organiser la qualification initiale: fréquentation dun cours et examen, ou examens uniquement. De la même manière, la formation continue peut être organisée de différentes façons: sous la forme dun cours unique pour certains États membres, ou sous la forme de 35 heures réparties sur plusieurs années dans dautres ;
2°) les programmes de formation et les méthodes denseignement ne sont pas harmonisés: le contenu des cours diffère dun État membre à lautre, de même que les modalités de la formation. Ainsi, certains États membres utilisent des modules denseignement sur ordinateur en parallèle avec des méthodes denseignement traditionnelles. De plus, les dispositions relatives aux instructeurs et aux lieux où sont organisés les cours diffèrent selon les États membres.
3°) le nombre de conducteurs par classe, la flotte de véhicules et la disponibilité dun simulateur haut de gamme dépendent du centre dexamen.
Dune manière générale, léquivalence des systèmes de qualification et lefficacité des moyens utilisés pour accorder cette qualification sont garanties par les systèmes de formation nationaux, qui doivent satisfaire aux exigences de lannexe I en ce qui concerne les matières à enseigner au minimum et la structure des examens. Le contrôle des centres de formation par les autorités nationales contribue également à garantir que les formations dispensées sont conformes aux objectifs de la directive.
Principaux aspects à améliorer et recommandations : sur la base des conclusions concernant lapplication de la directive, le rapport souligne le besoin daméliorer certains points particuliers :
- Exemptions : la directive exclut plusieurs catégories de conducteurs de son champ dapplication. La mise en uvre de certaines exemptions a donné lieu à des interprétations différentes en ce qui concerne certaines catégories de conducteurs (par exemple, conducteurs de grues, mécaniciens conduisant des véhicules transportant des engins agricoles hors dusage, etc.): les conducteurs concernés font des demandes dexemption, mais les pouvoirs publics continuent de vouloir les soumettre aux dispositions de la directive.
Le fait que plusieurs États membres appliquent des exemptions différentes risque de poser problème pour le trafic transfrontalier à lintérieur de lUE. Bien que la Commission nait pas connaissance, à ce jour, que de telles situations existent, il est en général conseillé aux conducteurs professionnels et aux entreprises de transport de se renseigner sur les différences pouvant exister entre les États membres concernant lapplication de larticle 2 de la directive. Il est donc possible que la Commission soit amenée, à moyen terme, à élaborer des lignes directrices afin de clarifier le champ dapplication des exemptions.
- Formation continue : les États membres ont choisi différents critères pour arrêter leur calendrier national applicable à la formation continue des conducteurs titulaires de droits acquis. Ces calendriers reposent par exemple sur la date de délivrance du permis de conduire, sur le jour anniversaire du conducteur, sur la date dexpiration du permis de conduire, sur lâge du conducteur ou sur le numéro du permis de conduire.
Le rapport note que les échanges de calendriers devraient aider les autorités chargées de faire appliquer la législation à surmonter les difficultés quelles pourraient rencontrer lors des vérifications portant sur des conducteurs étrangers. Ces échanges peuvent se faire au sein du comité institué en vertu de la directive.
La directive ne traitant pas cette question, il est essentiel de maintenir une collaboration étroite entre les États membres, notamment au sein du comité pour la formation des conducteurs professionnels. Afin de faciliter cette collaboration, une liste des points de contact nationaux a été établie par la Commission.
Enfin, le rapport souligne lutilité, à lavenir, d'associer étroitement les partenaires sociaux et de les consulter régulièrement.