La présente communication de la Commission et les deux propositions de règlement destinées à réviser la législation de lUnion européenne sur les dispositifs médicaux et les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (DDIV) répondent aux conclusions du Conseil du 6 juin 2011 sur linnovation dans le secteur des dispositifs médicaux et à la résolution du Parlement européen du 14 juin 2012 sur les implants mammaires en gel de silicone défectueux.
Le Conseil et le Parlement ont attiré lattention sur la nécessité dadapter la législation sur les dispositifs médicaux dans le but de mettre en place un cadre réglementaire solide, transparent et viable. Ce cadre devrait être un élément central à même de favoriser la mise au point de dispositifs médicaux et de DDIV sûrs, efficaces et innovants, dans lintérêt des patients, des consommateurs et des professionnels de la santé en Europe.
On estime que le nombre dEuropéens âgés de 65 ans et plus aura doublé en 2060 (152,6 millions contre 87,5 en 2010). Avec le vieillissement de la population et lévolution des modes de vie, on notera une prévalence croissante daffections chroniques et souvent multiples, telles que le cancer, le diabète, les maladies cardiaques, les troubles respiratoires, les accidents vasculaires cérébraux, la démence et la dépression. En 2010, il était estimé que plus dun tiers de la population européenne souffrait dau moins une maladie chronique.
Dans ce contexte, les dispositifs médicaux et les DDIV seront de plus en plus importants pour les services publics de santé et de soins médicaux.
Nécessité dune législation sûre, transparente et viable : la Commission estime quune législation appropriée est essentielle pour :
Restaurer la confiance des patients, des consommateurs et des professionnels de la santé : sur un marché intérieur de 32 pays connaissant de constants progrès technologiques et scientifiques, dimportantes divergences sont apparues dans linterprétation et lapplication de la réglementation, ce qui a nui aux objectifs principaux de la législation, à savoir la sécurité des dispositifs et leur libre circulation sur le marché intérieur. À cela sajoutent des lacunes ou des incertitudes réglementaires pour certains produits.
Le système réglementaire a également souffert dun manque de transparence et de lacunes dans son application, notamment dans le domaine de la surveillance et du contrôle du marché, ainsi que du bon fonctionnement des organismes notifiés.
En outre, de graves incidents survenus récemment dans le domaine des implants médicaux (tels que des implants mammaires et des prothèses de hanche métal sur métal) ont compromis la sécurité des patients et ont ébranlé la confiance que les patients, les consommateurs et les professionnels de la santé avaient placée dans les dispositifs auxquels ils peuvent avoir recours quotidiennement.
Ces événements plaident en faveur dune action ferme et dun renforcement de la législation pour que lUnion européenne puisse continuer de garantir un niveau élevé de protection de la santé. En particulier, les propositions de règlements présentées par la Commission prévoient :
Contribuer aux objectifs de la stratégie Europe 2020 : les secteurs des dispositifs médicaux et des DDIV se sont déjà révélés comme des vecteurs essentiels de la croissance économique en Europe.
Selon les estimations, les secteurs des dispositifs médicaux et des DDIV englobent plus de 500.000 produits. Ils contribuent dans une large mesure à la balance commerciale de lUnion européenne, emploient plus de 500.000 personnes dans quelque 25.000 entreprises; 80% des entreprises qui produisent des dispositifs médicaux et 95% de celles qui produisent des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro sont des PME ou des micro-entreprises. En 2009, leur chiffre daffaires sest élevé à 95 milliards EUR (Mrd EUR) environ (85 Mrd EUR pour les dispositifs médicaux et 10 Mrd EUR pour les DDIV) sur le marché européen (UE/AELE).
Les secteurs des dispositifs médicaux et des DDIV investissent chaque année des montants considérables en recherche et développement, qui représentent environ 6 à 8% du chiffre daffaires du premier secteur et 10% environ de celui du second, soit quelque 6,5 milliards et 1 milliard EUR, généralement via une collaboration avec les professionnels de la santé et les universités.
En particulier, la création dun outil denregistrement centralisé devrait contribuer à une réduction des coûts administratifs pouvant aller jusquà 157 millions EUR. De même, un portail de vigilance de lUnion qui centraliserait les déclarations dincidents graves, évitant ainsi des déclarations multiples, devrait permettre de réduire les coûts administratifs de manière non négligeable.
La communication souligne que linnovation dans le domaine des dispositifs médicaux et des DDIV occupe une position centrale parmi les initiatives relevant de la stratégie Europe 2020, en particulier les initiatives phares «Une Union pour linnovation» et «Une stratégie numérique pour lEurope». Les propositions de règlements sur les dispositifs médicaux et les DDIV ont pour but de réunir ces deux composantes dans deux ensembles réglementaires sûrs, transparents et viables bâtis sur une vision à long terme.