La commission des droits de la femme et de l'égalité des genres a adopté un rapport dinitiative de Roberta ANGELILLI (PPE, IT) sur la prévention des maladies liées à l'âge chez la femme.
Même si les femmes vivent plus longtemps que les hommes (espérance de vie de 82,4 ans pour les femmes, contre 76,4 ans pour les hommes), les députés constatent quelles ne passent pas pour autant un nombre sensiblement plus grand d'années en bonne santé (61,7 ans pour les hommes contre 62,6 ans pour les femmes). Elles ont donc besoin d'une aide suffisante en matière de prise en charge médicale et d'entretien domestique, afin de pouvoir mener une vie autonome et bénéficier de droits égaux jusquà la fin de leur vie.
Les députés constatent que les femmes choisissent souvent des emplois flexibles, à domicile, à temps partiel, temporaires ou atypiques, qui nuisent à l'avancement de leurs carrières et qui ont des conséquences importantes sur le montant des cotisations de retraite versées, ce qui les rend particulièrement vulnérables face à la précarité et à la pauvreté. Ils réclament dès lors des mesures visant à mieux concilier la vie familiale et la vie professionnelle qui ne soient pas au détriment des femmes. Des mesures concrètes et efficaces sont également réclamées en vue de lutter contre les discriminations multiples auxquelles les femmes âgées sont confrontées, comme l'adoption de la directive sur l'égalité de traitement.
Pour favoriser un vieillissement actif et en bonne santé, les députés préconisent également :
Face aux implications de la grave crise économique et financière actuelle, les députés réclament la publication dune étude sur l'impact de la crise sur les femmes âgées, en prêtant une particulière attention à l'accès aux soins de santé préventifs et curatifs. Ils relèvent que la dépense publique dans le domaine de la santé compte pour 7,8% du produit intérieur brut de l'UE et que selon les estimations, du fait du vieillissement de la population, les dépenses d'assistance momentanée ou permanente augmenteront, jusqu'en 2060, à un rythme de 3%. Ils invitent dès lors les États membres à trouver un juste équilibre entre la mise en uvre de mesures draconiennes pour lutter contre la crise et l'apport de financements suffisants et adéquats pour la santé et l'aide sociale. Ils demandent également à la Commission et aux États membres de reconnaître pleinement la dimension sexospécifique en matière de santé comme un aspect essentiel des politiques européennes et nationales sur la santé.
Pathologies liées au vieillissement : les députés estiment que de nombreuses maladies sont souvent sous-évaluées chez les femmes, comme les pathologies cardiaques, qui sont tenues, à tort, pour un problème typiquement masculin (les députés rappellent au passage que les maladies cardiovasculaires font chaque année plus de deux millions de victimes dans les États membres, ce qui représente 42% de la mortalité annuelle, et qu'elles sont responsables, respectivement, de 45% des décès chez les femmes et de 38% chez les hommes). Des mesures simposent dès lors pour sensibiliser les femmes, aux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.
Les députés évoquent également l'augmentation de la consommation d'alcool en Europe parmi les femmes âgées et les ravages du tabagisme. Ils appellent les États membres et la Commission à introduire des programmes de lutte contre le tabagisme, en prêtant une attention spéciale aux jeunes femmes (puisque l'OMS estime qu'en Europe, le pourcentage de femmes fumeuses devrait passer d'actuellement 12% à près de 20% d'ici à 2025). La Commission devrait également encourager des initiatives en vue de promouvoir l'amélioration de linformation sur les risques liés à la consommation de tabac et d'alcool, les avantages d'un bon régime alimentaire et d'une activité physique adaptée comme moyens d'empêcher l'obésité et l'hypertension.
Dautres programmes de sensibilisation devraient être initiés afin de mieux informer le public à la problématique des maladies osseuses et articulaires et à la maladie d'Alzheimer qui touche une personne sur vingt après 65 ans, une sur cinq après 80 ans et une sur trois après 90 ans. Une approche holistique et sexospécifique à l'égard de la maladie d'Alzheimer et des autres démences est réclamée à cet égard.
Ils appellent encore la Commission à élaborer :
Accès aux services sanitaires : les députés encouragent les États membres à soutenir les initiatives nécessaires pour aider les femmes âgées à avoir accès aux services médicaux et de santé, notamment les femmes vivant loin des grands centres urbains ou dans des régions enclavées. Ils encouragent les États membres à poursuivre le développement des services de santé en ligne et de solutions sexospécifiques d'assistance à l'autonomie à domicile afin de favoriser la vie autonome à domicile et de rendre les services de santé plus efficaces et accessibles pour les femmes âgées isolées.
Les députés demandent en particulier :
Recherche et prévention : les députés notent avec inquiétude les résultats des recherches européennes, publiés en avril 2011, qui montrent que près de 28% des femmes âgées de 60 ans et plus ont été maltraitées au cours des 12 derniers mois. Ils considèrent dès lors que la protection des personnes âgées contre la maltraitance, les brutalités, l'abandon et l'exploitation, de manière délibérée ou par négligence, doit constituer une priorité politique. Á cet effet, les États membres sont appelés à renforcer leurs actions en matière de prévention des mauvais traitements à l'égard des personnes âgées, tant au domicile que dans les établissements.
En matière de recherche, les députés demandent que, dans le cadre d'Horizon 2020, un plan stratégique de recherche sur la santé des femmes soit développé pour la prochaine décennie et que soit créé un Institut de recherche sur la santé des femmes afin de garantir la mise en uvre du plan.
En matière de prévention, les députés invitent le Conseil, la Commission et les États membres, chacun à son niveau, à :
Les députés appellent également la Commission à :
Déplorant le fait que 97% des ressources budgétaires soient consacrées au seul traitement, et que seulement 3% aillent aux investissements dans la prévention, les députés appellent les États membres à augmenter leur budget de santé afin d'y inclure des actions de prévention. Ces derniers sont également appelés à :