La Commission présente une communication sur la «croissance bleue», cest-à-dire les possibilités de croissance durable dans les secteurs marin et maritime. Léconomie bleue de lUnion européenne représente 5,4 millions demplois et une valeur ajoutée brute de près de 500 milliards EUR par an. Au total, 75% du commerce extérieur de lEurope et 37% des échanges au sein de lUE se font par voie maritime.
La communication marque une nouvelle étape vers la réalisation de la politique maritime intégrée (PMI) de la Commission et donne le coup denvoi dun processus qui placera durablement léconomie bleue au centre des préoccupations des États membres, des régions, des entreprises et de la société civile. Elle décrit la manière dont les États membres et les politiques de lUE soutiennent déjà léconomie bleue. Elle recense ensuite les domaines spécifiques dans lesquels une action ciblée pourrait donner une impulsion supplémentaire. Un ensemble dinitiatives seront lancées ultérieurement en vue dexplorer et de développer le potentiel de croissance dans ces domaines.
Les domaines prioritaires de la «croissance bleue» : une analyse du potentiel de création demplois, du potentiel damélioration technologique et dinnovation que recèlent la recherche et le développement et de la nécessité dune action au niveau de lUE montre que cinq chaînes de valeur pourraient engendrer une croissance et des emplois durables dans léconomie bleue. Elles pourraient donc bénéficier dune élaboration des politiques, permettant au secteur privé de jouer un rôle de premier plan dans les efforts à fournir pour que léconomie bleue réalise son potentiel de croissance durable. Cette liste ne doit pas être considérée comme exhaustive.
La communication a relevé cinq domaines dans lesquels des efforts supplémentaires au niveau de lUE pourraient stimuler la croissance à long terme et procurer des emplois durables dans léconomie bleue, conformément aux objectifs de la stratégie Europe 2020 :
1) Énergie bleue : les énergies marines peuvent rendre lexploitation des ressources énergétiques européennes plus efficace, réduire au minimum les exigences du secteur de la production délectricité en matière dutilisation du sol et faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de lEurope (denviron 65 millions de tonnes de CO2 en 2020).
2) Aquaculture : globalement, laquaculture enregistre un taux de croissance de 6,6% par an, ce qui en fait le secteur de production daliments dorigine animale connaissant la plus forte croissance. Le poisson compte pour environ 15,7% dans la consommation mondiale de protéines animales. LOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture estime que laquaculture contribue pour moitié à ce pourcentage et que dici à 2030, la part de ce secteur atteindra 65%. Elle est actuellement de 25% dans lUE.
Dans le cadre de la réforme de la politique commune de la pêche, la Commission propose dencourager laquaculture par une «méthode ouverte de coordination» fondée sur des lignes directrices stratégiques non contraignantes, des plans stratégiques nationaux pluriannuels et des échanges de bonnes pratiques. Il existe de grandes marges de progrès pour lamélioration des pratiques administratives, surtout en matière doctroi de licences.
3) Tourisme maritime, tourisme côtier et tourisme de croisière : le secteur du tourisme maritime et côtier est désormais lactivité économique maritime unitaire la plus importante, employant 2,35 millions de personnes, ce qui représente 1,1% de lemploi total dans lUE. Plus de 90% des entreprises sont des entreprises de moins de 10 personnes. Le secteur de la croisière, en pleine expansion, emploie près de 150.000 personnes et génère un chiffre daffaires direct de 14,5 milliards EUR.
La diversité du tourisme en Europe fait que la plupart des initiatives visant à générer de la croissance sinscriront inévitablement sur un plan local ou régional. Chacun des bassins maritimes de lEurope présente ses propres défis et perspectives, ce qui rend nécessaire la mise en place dapproches sur mesure.
4) Ressources minérales marines : les années 2000 à 2010 ont vu une augmentation annuelle denviron 15% du prix de nombreuses matières premières non énergétiques, principalement en raison de la demande de consommation dans les économies émergentes. Il existe un risque de pénurie dapprovisionnement pour plusieurs dentre elles. Dici à 2020, 5% de la quantité mondiale de minéraux, y compris le cobalt, le cuivre et le zinc, pourraient provenir des fonds marins. Ce chiffre pourrait passer à 10% dici à 2030. Le chiffre daffaires annuel mondial de lexploitation minière marine pourrait passer de pratiquement zéro à 5 milliards EUR dans les 10 prochaines années et atteindre jusquà 10 milliards EUR dici à 2030.
Si cette expansion de lextraction des minéraux des fonds marins a lieu, les sociétés européennes sont actuellement bien placées pour fournir des produits et des services de haute qualité. Le maintien de leur compétitivité dépend de laccès au financement, de la mise en uvre dactivités de recherche ciblées dans le domaine des techniques dextraction, de la possibilité dobtenir des licences dans les eaux internationales et de ladoption de mesures fortes visant à éviter tout dommage à des écosystèmes qui sont uniques.
5) Biotechnologie bleue : une grande partie du monde sous marin étant encore inexplorée et peu étudiée, la capacité des organismes marins autres que les poissons et les coquillages à contribuer à léconomie bleue commence seulement à être appréciée, en partie grâce à de nouvelles technologies de séquençage des gènes dorganismes vivants. À très court terme, le secteur devrait devenir un marché de niche orienté vers des produits à haute valeur ajoutée destinés aux secteurs de la santé, des cosmétiques et des biomatériaux industriels.
Une approche stratégique de la recherche et de linnovation devrait fournir les bases scientifiques et technologiques nécessaires pour étayer les décisions stratégiques qui sont essentielles pour les nouveaux secteurs industriels.
Solutions envisagées par la Commission : pour chacune des cinq activités mises en évidence, la Commission procèdera à un examen des solutions stratégiques possibles et envisagera de nouvelles initiatives. Il sagira:
Dans chacun de ces domaines, lévaluation des solutions possibles commencera par une consultation des États membres, de lindustrie et des autres parties intéressées en vue délaborer des approches communes qui donneront limpulsion supplémentaire dont léconomie bleue a besoin pour apporter une contribution positive à lavenir économique de lEurope, tout en préservant notre milieu marin si unique pour les générations futures.