La commission de lenvironnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire a adopté le rapport dElisabetta GARDINI (PPE, IT) sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative au mécanisme de protection civile de lUnion.
La commission du développement, exerçant les prérogatives de commission associée conformément à larticle 50 du règlement intérieur du Parlement, a également été consultée pour émettre un avis sur le présent rapport.
La commission parlementaire recommande que la position du Parlement européen adoptée en première lecture suivant la procédure législative ordinaire modifie la proposition de la Commission comme suit :
Passer dun mécanisme de coordination à un mécanisme européen : les députés considèrent quil est urgent de sortir dun système de coordination ad hoc pour le mécanisme, pour aller vers un mécanisme européen de gestion des catastrophes efficient et basé sur une approche intégrée.
Objectifs généraux du mécanisme : les députés précisent que les mesures de soutien, de coordination et de complément de lUnion devraient améliorer les capacités de prévention, de préparation et de réaction des États membres face aux catastrophes majeures, dans le but de minimiser dabord les pertes humaines mais aussi les pertes environnementales et matérielles.
En vue de souligner le principe de subsidiarité, les députés précisent que laction de lUnion doit permettre de rendre le mécanisme plus efficient, et mobiliser les ressources plus rapidement, tout en ne portant pas atteinte aux prérogatives propres aux États membres.
Les députés ont également apporté des détails techniques aux objectifs spécifiques du mécanisme de sorte que celui-ci porte également sur la sensibilisation et la préparation du public aux catastrophes majeures.
1) Volet prévention : pour ce volet, les députés ont insisté sur les points suivants :
2) Plans de gestion des risques : afin de garantir lefficacité du mécanisme, les États membres devraient communiquer leurs plans de gestion des risques à la Commission. Ces derniers devraient au moins offrir une synthèse des informations figurant dans des plans nationaux ou régionaux, y compris, sans sy limiter, les risques éventuels, avec les cartes de risques, les capacités disponibles et les plans durgence en place. La communication dinformations concernant à la fois les plans nationaux et les plans régionaux, ainsi que des plans eux-mêmes, et de toutes les données pertinentes sera encouragée.
En termes de calendrier, les députés estiment que les États membres devraient veiller à ce que, pour la fin de lannée 2014 (et non 2016) au plus tard, leurs plans de gestion des risques soient disponibles et aient été communiqués à la Commission. Ils devront en outre mettre à jour leurs plans de gestion des risques tous les 2 ans et les communiquer à la Commission. La participation des différentes administrations régionales ou locales et dinstitutions hautement spécialisées à la préparation et à la mise à jour des plans de gestion des risques est également souhaitée.
3) Volet préparation : les députés demandent que la Commission assure la gestion du centre de réaction durgence (ERC), en coordination avec les structures nationales et régionales existantes, de manière à ce que celui-ci soit opérationnel 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. De nombreuses autres modifications ont été proposées notamment en vue de lintégration et la coordination du dispositif.
Dune manière générale, la Commission devrait élaborer, en coopération avec les États membres et sur la base dexpériences opérationnelles, des lignes directrices en matière de soutien fourni par le pays hôte et soutenir létablissement de programmes dévaluation volontaire, sous la forme dun examen par les pairs, des stratégies de préparation des États membres.
Les députés insistent encore sur les points suivants :
4) Volet réaction : en ce qui concerne ce volet du mécanisme, les députés insistent sur le rôle des États membres notamment au moment de la réaction en cas de catastrophe majeure dans lUE. En cas de catastrophe majeure en dehors de lUE, les députés insistent sur le renforcement du lien entre urgence, réhabilitation et développement avec les acteurs humanitaires et du développement.
Recours aux capacités militaires en dernier ressort : les députés estiment que le recours aux capacités militaires sous contrôle civil en dernier ressort devrait apporter une contribution importante à la réaction en cas de catastrophe. Lorsque le recours aux capacités militaires en dernier ressort est envisagé pour appuyer des opérations de protection civile, la coopération avec les militaires devrait être conforme aux modalités, aux procédures et aux critères établis par le Conseil ou ses organes compétents ainsi quaux directives des Nations unies portant sur lutilisation des ressources militaires et de la protection civile étrangères dans le cadre dopérations en cas de catastrophe (directives dOslo, révision 1.1 de novembre 2007).
Cohérence et complémentarité : les députés demandent que lUE et ses États membres coordonnent leurs programmes daide respectifs en vue daccroître lefficacité de loctroi de laide et de renforcer le dialogue politique conformément aux orientations qui ont été arrêtées pour le renforcement de la coordination opérationnelle et pour lharmonisation des politiques et des procédures. La coordination comprend des consultations régulières ainsi que de fréquents échanges dinformations et de bonnes pratiques.
Participation des pays tiers au mécanisme : les députés précisent que le financement au titre du mécanisme de protection civile de lUnion devrait venir compléter le financement issu dautres sources, comme lIAP et lIEVP, garantissant ainsi un financement plus important des activités de protection civile pour les pays candidats et les pays candidats potentiels ainsi que les pays relevant de la politique européenne de voisinage.
Actes délégués : les députés restructurent totalement le mode décisionnel du mécanisme. Ils considèrent que le pouvoir dadopter des actes conformément à larticle 290 du TFUE devrait être conféré à la Commission en ce qui concerne :
Enveloppe financière : dans le projet de résolution législative, les députés rappellent que l'enveloppe financière n'est qu'une indication destinée à l'autorité législative et qu'elle ne pourra pas être fixée tant qu'un accord n'aura pas été obtenu sur la proposition de règlement établissant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020. Ils réaffirment qu'il est nécessaire de prévoir des ressources supplémentaires suffisantes dans le prochain CFP pour permettre à l'Union de réaliser ses priorités politiques et ses nouvelles missions assignées par le traité de Lisbonne. Ils soulignent que même une augmentation d'au moins 5% du niveau des ressources affectées au prochain CFP par rapport au niveau de 2013 ne permettra que partiellement de contribuer à la réalisation des objectifs et des engagements fixés par l'Union.
Á noter également que les députés proposent une répartition indicative (sous forme de pourcentage) du montant des lignes budgétaires pertinentes pour financer le mécanisme : 70% seraient issus de rubrique 3 «Sécurité et citoyenneté» du cadre financier et 30% de la rubrique 4 «LEurope dans le monde». Au moins 20% de lenveloppe financière globale seraient consacrés aux actions générales visant à renforcer la prévention, la préparation et lefficacité de la réaction. Cette portion daide spécifique pourrait être accordée aux pays candidats et aux pays candidats potentiels ne participant pas au mécanisme, ainsi quaux pays relevant de la politique européenne de voisinage, dans la mesure où elle complète le financement au titre de linstrument daide de préadhésion (IAP) et de linstrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP).