OBJECTIF :
protéger le système financier contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme par des mesures de
prévention, de détection et denquête.
ACTE PROPOSÉ :
Directive du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU
PARLEMENT EUROPÉEN : le Parlement statue conformément
à la procédure législative ordinaire sur un pied
dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme font peser
une menace élevée sur lintégrité, le bon
fonctionnement, la réputation et la stabilité du
système financier. La nature changeante du blanchiment de
capitaux et du financement du terrorisme impose dadapter en
permanence le cadre juridique devant permettre de contrer ces
menaces.
Au niveau de
lUE, la
directive 2005/60/CE (troisième directive
anti-blanchiment) établit le cadre relatif à la
prévention de lutilisation du système financier aux
fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.
Les règles de lUE se fondent, dans une large mesure, sur
les normes internationales adoptées par le groupe
daction financière internationale (GAFI).
Au niveau
international, le GAFI a entrepris une révision fondamentale
de ses normes et adopté un nouvel ensemble de recommandations
en février 2012. Parallèlement à cette
évolution internationale, la Commission européenne a
engagé son propre réexamen du cadre européen. La
révision de la directive proposée est complémentaire
des recommandations révisées du GAFI, qui
représentent un renforcement substantiel du cadre de lutte
contre le blanchiment de capitaux et de financement du
terrorisme.
ANALYSE
DIMPACT : la Commission a réalisé une analyse
dimpact, dans le cadre de laquelle elle a étudié
les conséquences potentielles du blanchiment de capitaux et du
financement du terrorisme. Limpact de la proposition sur les
droits fondamentaux a également été
analysé.
Pour remédier
aux problèmes identifiés, lanalyse conclut que les
objectifs opérationnels suivants devraient être
atteints:
- assurer la
concordance entre les règles nationales des
différents États membres et, dans les cas
appropriés, une certaine souplesse dans leur mise en
uvre, en renforçant et en précisant les exigences
actuelles;
- veiller à ce
que les règles soient centrées sur le risque et
ajustées de manière à répondre aux nouvelles
menaces émergentes, en renforçant et en précisant
les exigences actuelles;
- veiller à ce
que lapproche de lUE concorde avec lapproche
suivie au niveau international, en étendant le champ
dapplication de la directive et en renforçant et en
précisant les exigences actuelles.
BASE JURIDIQUE :
article 114 du traité sur le fonctionnement de lUnion
européenne (TFUE).
CONTENU : la
proposition intègre et abroge la directive 2006/70/CE de la
Commission portant mesures de mise en uvre de la directive
2005/60/CE en vue daméliorer laccessibilité
et lintelligibilité du cadre juridique relatif à la
lutte contre le blanchiment de capitaux. La Commission propose
dapporter à la troisième directive
anti-blanchiment les principales modifications suivantes:
- étendre le
champ dapplication de la directive au-delà des seuls
casinos pour couvrir les prestataires de services de jeux
dargent et de hasard;
- inclure une
référence explicite aux infractions fiscales
pénales dans le champ dapplication en tant
quinfraction principale;
- pour les
transactions en espèces, abaisser de 15.000 EUR à
7.500 EUR le seuil à partir duquel les négociants en
biens de haute valeur entrent dans le champ dapplication de
la directive et ont des obligations de vigilance à
légard de la clientèle;
- instaurer
lobligation, pour les États membres, de procéder
à une évaluation des risques au niveau national et de
prendre des mesures pour atténuer les risques;
- imposer aux
États membres de veiller à lapplication
dobligations renforcées de vigilance à
légard de la clientèle dans certaines situations de
risque élevé, mais leur permettre dautoriser
lapplication dobligations simplifiées dans
les situations de moindre risque;
- exiger de toutes
les sociétés quelles conservent des informations
sur leurs bénéficiaires effectifs;
- maintenir
lapproche en vertu de laquelle le bénéficiaire
effectif doit être identifié à compter dun
seuil de participation de 25%, mais préciser ce à
quoi ce seuil de 25% fait référence;
- instaurer de
nouvelles règles précisant que les filiales et les
succursales établies dans un autre État membre que le
siège appliquent les règles anti-blanchiment de
lÉtat membre daccueil et renforcer les accords de
coopération entre les autorités de surveillance des
États membres dorigine et daccueil;
- supprimer les
dispositions en matière déquivalence positive des
régimes de pays tiers étant donné que
lapplication dexemptions sur la base de critères
purement géographiques devient moins pertinente ;
- prévoir un
ensemble de sanctions, qui devraient exister dans tous les
États membres pour les cas de violation systématique des
exigences fondamentales de la directive;
- intégrer les
dispositions de la décision 2000/642/JAI du Conseil relative
aux modalités de coopération entre les cellules de
renseignement financier des États membres en ce qui
concerne léchange dinformations, ainsi
quétendre et renforcer leur coopération;
- confier
certaines tâches aux Autorités européennes de
surveillance (ABE, AEAPP et AEMF) : i) procéder à une
évaluation et émettre un avis sur les risques de
blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ; ii)
produire des normes techniques de réglementation sur certains
points sur lesquels les établissements financiers devront
adapter leurs contrôles internes pour faire face à
certaines situations spécifiques ;
- introduire des
dispositions visant à clarifier linteraction entre les
exigences relatives, dune part, à la lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et,
dautre part, à la protection des données
;
- instaurer de
nouvelles exigences pour les personnes politiquement
exposées nationales et les personnes politiquement
exposées travaillant dans des organisations
internationales.
INCIDENCE
BUDGÉTAIRE : la proposition na aucune incidence sur le
budget de lUnion européenne.