OBJECTIF : renforcer le marché unique en supprimant les obstacles fiscaux transfrontières pour les voitures particulières.
CONTEXTE : chaque année, près de 3 millions de voitures doccasion sont transférées entre les États membres, dont près dun million pour cause de déménagement dun État membre à lautre. Les problèmes de double imposition ou dimposition multiple et de discrimination fiscale potentielle en cas de transfert transfrontière de voitures particulières sont sources de préoccupation pour les citoyens et les prestataires de services de lUnion et sont autant de facteurs susceptibles dentraver la mobilité transfrontière et de constituer un obstacle pour les candidats à lexpatriation.
Dans son rapport de 2010 sur la citoyenneté de lUnion, la Commission a annoncé quelle allait chercher des solutions à la double imposition en matière de taxes dimmatriculation des véhicules. Dans sa communication «Lever les obstacles fiscaux transfrontaliers pour les citoyens de lUnion européenne», elle a mis laccent sur les procédures de réimmatriculation excessivement complexes qui peuvent amener les citoyens à payer deux fois la taxe dimmatriculation et/ou de circulation lorsquils transfèrent un véhicule dans un État membre autre que celui dans lequel ce véhicule est immatriculé.
À lheure actuelle, il ny a pas dharmonisation à léchelle de lUnion en matière de taxes dimmatriculation et de circulation pour les voitures. La Commission a présenté des propositions législatives visant à résoudre ces problèmes à trois reprises, en 1975, en 1998 et en 2005. La proposition de 1975 a débouché sur ladoption de la directive 83/182/CEE, qui prévoit des exonérations fiscales pour lintroduction temporaire dun véhicule routier à moteur dans un État membre depuis un autre État membre.
En dépit de la jurisprudence de la Cour et des initiatives législatives prises par la Commission, il na pas été possible de remédier à la fragmentation des régimes fiscaux nationaux ou déliminer la double imposition et la discrimination fiscale potentielle des citoyens qui transfèrent une voiture dun État membre à lautre.
CONTENU : la présente communication de la Commission décrit la situation actuelle dans le domaine des taxes sur les voitures particulières au sein de lUnion en expliquant les droits et obligations des États membres, des citoyens et des entreprises.
La Commission considère la suppression des taxes dimmatriculation et leur intégration (sans incidence sur les recettes) dans la taxe de circulation, ainsi que lharmonisation et lécologisation de la fiscalité automobile, comme la meilleure solution aux problèmes subsistants. Toutefois, comme sa proposition de 2005 na pas encore été adoptée, elle suggère dexplorer des solutions immédiates aux problèmes identifiés dans la communication.
La Commission a recensé les meilleures pratiques que les États membres devraient être en mesure de mettre en uvre dans le cadre juridique existant et propose aux États membres de les appliquer à court terme:
1) Manque dinformation : les États membres devraient fournir aux citoyens et aux entreprises des informations suffisantes et actualisées sur les taxes dimmatriculation et de circulation quils appliquent dans les situations transfrontières en cas dinstallation dans un autre État membre. À cette fin, il conviendrait de désigner un point de contact central pour les contribuables, vers lequel un lien pourrait être fourni sur le site web de la Commission.
2) Problème de la double imposition : pour éviter la double imposition et la «surimposition» lorsque les citoyens transfèrent une voiture de façon permanente dun État membre à lautre, les États membres qui ont initialement appliqué une taxe dimmatriculation devraient, au minimum, accorder un remboursement partiel de la taxe en tenant compte de la dépréciation du véhicule, indépendamment de la question de savoir si lÉtat membre de destination prévoit une exonération de la taxe dimmatriculation, le cas échéant.
3) Transfert temporaire dune voiture particulière et véhicules de location : les États membres devraient faire usage de la flexibilité que leur offre la directive 83/182/CEE pour appliquer un régime plus libéral autorisant lutilisation temporaire de véhicules sur leur territoire sans application des taxes dimmatriculation et de circulation. Sont notamment visées à cet égard les voitures de location immatriculées dans un autre État membre, mais également dautres situations dutilisation temporaire ou occasionnelle, par un résident, dune voiture immatriculée dans un autre État membre.
4) Fragmentation du marché automobile : les États membres devraient prendre des mesures pour réduire la fragmentation du marché automobile de lUnion imputable à lapplication divergente, par les États membres, des taxes dimmatriculation et de circulation. Il convient également de prendre en compte les prochaines lignes directrices relatives aux incitations financières pour des véhicules propres et économes en énergie.
Suivi : après avoir reçu lavis des institutions, la Commission a lintention de mettre en place un groupe de travail technique afin dexaminer lensemble de ces questions avec les États membres. À lissue de ce processus, les discussions au Conseil sur la proposition de 2005 pourraient connaître un nouvel élan. On pourrait également envisager la révision de la directive 83/182/CEE, afin de tenir compte de la jurisprudence de la Cour et de renforcer la transparence et la sécurité juridique.