Décharge 2011: budget général UE, Parlement européen
En adoptant le rapport dEva ORTIZ VILELLA (PPE, ES), la commission du contrôle budgétaire appelle le Parlement européen à octroyer la décharge à son Président sur l'exécution du budget du Parlement européen pour l'exercice 2011.
Procédure de décharge : les députés mettent en exergue la valeur ajoutée de la procédure parlementaire qui mène à la décharge annuelle du Parlement européen et réaffirment que celle-ci constitue une possibilité supplémentaire dexercer, publiquement, un contrôle critique de la gestion financière de linstitution, en aidant les citoyens européens à mieux comprendre sa structure de gouvernance. Pour les députés, ce contrôle est nécessaire pour garantir que ladministration du Parlement est comptable de ses actes et pour éviter tout risque dopacité au niveau de sa gestion. Les députés estiment par ailleurs quil faut éviter jusquaux plus petites déficiences qui seraient susceptibles de ternir les succès politiques remportés par linstitution démocratique de lEurope et les efforts quelle consent pour parvenir à une plus grande transparence et une gestion financière plus solide.
Ils indiquent au passage que la présente proposition de résolution sattache principalement à vérifier que largent public, venu des contribuables, est employé du mieux possible.
Gestion du Parlement européen en 2011 : les députés se réjouissent des mesures dites «dépargne intelligente» initiées par le Parlement et qui ont permis déconomiser près de 40 millions EUR. Ils souhaitent toutefois que cela naffecte ni lefficience des activités parlementaires ni les ressources mises à la disposition de chacun des députés.
Une fois de plus, les députés reviennent sur la question du maintien de plusieurs sièges pour le Parlement, maintes fois évoquée. Ils proposent que les propres services danalyse dimpact du Parlement européen examinent la question, notamment en ce qui concerne lincidence de la présence ou de la présence partielle du Parlement sur les communautés et régions respectives avec une évaluation pour juin 2013, afin que ces conclusions puissent être prises en considération dans le cadre du prochain cadre financier. Ils observent parallèlement que le traité loblige à disperser ses travaux entre trois lieux et quil en résulte des charges supplémentaires. Mais ils rappellent également quune modification de cette situation dépend dabord des États membres.
Code de conduite : les députés accueillent favorablement le nouveau code de conduite des députés et rappellent que ce dernier implique de révéler entièrement toutes les activités rémunérées des parlementaires, hors du Parlement européen, et interdit expressément aux députés daccepter une somme dargent ou tout autre don contre leur influence sur les décisions du Parlement européen. Les députés notent toutefois quun an après lentrée en vigueur du code de conduite, les mesures dapplication concernant la transparence des frais de voyage, dhébergement et de séjour des députés, financés par des tiers ne sont toujours pas arrêtées. Pour les députés, tous les frais de voyage, dhébergement et de séjour payés par des tiers doivent être rendus publics à partir de 150 EUR.
Ils demandent en outre à ses services de publier sur le site internet du PE, à la page du profil des députés, la totalité des déclarations dintérêts financiers des députés, triées par année.
Statut des députés : les députés remarquent que 2011 était la deuxième année pleine dapplication du nouveau statut des députés et du statut des assistants et précisent que ce dernier a produit un système unique régissant le statut des assistants parlementaires accrédités qui uvrent sur les trois lieux de travail du Parlement européen. Ils souhaitent que soit évaluée la mise en uvre du statut des assistants, y compris de ses ajustements éventuels, avant les prochaines élections européennes.
Gestion budgétaire et financière : les députés constatent que les crédits autorisés dans le budget initial du Parlement pour 2011 se montaient à 1.685.829.393 EUR, soit une augmentation de 5% par rapport au budget de 2010. Ils constatent également que 93% des crédits définitifs ont été engagés, soit un taux dannulation de seulement 6%. Ils rappellent également que le budget du Parlement représente un peu plus de 1% du budget européen et sélève à 20% des dépenses administratives de lensemble des institutions européennes pour 2011.
Déclaration dassurance et avis de la Cour des comptes : dune manière générale, les députés se réjouissent de la déclaration du secrétaire général du 24 avril 2012, concernant les rapports annuels dactivité des ordonnateurs pour 2011, dans laquelle il certifie avoir lassurance raisonnable que le budget du Parlement européen a été exécuté conformément aux principes de bonne gestion financière. Ils se réjouissent également de la position favorable de la Cour des comptes sur lexécution du budget du Parlement pour lexercice 2011.
Les députés reviennent par ailleurs, sur certaines questions spécifiques de la gestion administrative du Parlement et sexpriment comme suit :
- Traduction et interprétation : les députés attirent lattention sur lexcellente qualité des services dinterprétation et de traduction du Parlement européen même sils continuent à représenter une part considérable de son budget. Ils demandent dès lors que soit élaboré un document détaillé sur la structure des coûts de la traduction et de linterprétation, ainsi que sur les mesures à prendre pour en réduire encore le coût.
- Rapports dactivité des directeurs généraux : les députés constatent que, chaque année, les directeurs généraux rendent compte de lexercice de leurs fonctions dans un rapport dactivité et quen 2011, aucun ordonnateur na émis dans sa déclaration, de réserves concernant lidentification par les directeurs généraux de problèmes significatifs dans lemploi des ressources ou linsuffisance des procédures de contrôle.
Les députés font par ailleurs une série dobservations sur les activités de certaines DG internes du PE :
- DG Présidence : les députés réaffirment que la sécurité est un domaine essentiel et rappellent que la fréquentation journalière dans les locaux de Bruxelles est en moyenne de 12.000 personnes. Ils se réjouissent par ailleurs de linternalisation des services de sécurité et espèrent que cette décision dinternalisation réduira les coûts de sécurisation à Bruxelles et à Strasbourg.
- DG Communication: les députés insistent sur le fait que le budget communication du PE ne peut être utilisé que pour linformation factuelle des citoyens sur les politiques de lUnion. Cette tâche revient également aujourdhui aux médias sociaux. Ils déplorent vivement laudience de la chaîne Europarl TV, qui continue dêtre infime pour ce qui concerne les spectateurs directs malgré le financement considérable que cette chaîne a encore reçu en 2011 (8 millions EUR). Ils déplorent en outre quaucune évaluation nait été faite de lintérêt dEuroparl TV par rapport à son coût.
- DG IT : une fois encore, les députés regrettent une dépendance exagérée vis-à-vis de lexpertise (technique) extérieure, notamment en informatique, qui résulte de déséquilibres structurels entre ressources internes et ressources externes. Ils signalent que lexternalisation des services informatiques devrait toujours garantir que la gestion et le contrôle de cette fonction demeurent aux mains du Parlement européen et insistent pour que les menaces pour la sécurité et la confidentialité des données soit proprement évaluées et atténuées.
Politique immobilière : prenant acte des projets en cours, les députés déplorent que, pour la deuxième fois, des défauts structurels aient été découverts dans les bâtiments du Parlement européen, cette fois dans la charpente du plafond de bois de lhémicycle de Bruxelles. Ils invitent la DG Infrastructures et logistique à réaliser un examen complet de la situation structurelle de tous les bâtiments du Parlement européen, en commençant par ceux qui bénéficient encore de la garantie du promoteur du projet contre les vices cachés, si possible avec le soutien dexperts choisis dans les administrations compétentes de divers États membres.
Les députés font en outre une série de recommandations en matière de passation des marchés, de gestion budgétaire et financière des groupes et partis politiques du Parlement européen et en matière de gestion environnementale du Parlement.