La commission des droits de la femme et de l'égalité des genres a adopté le rapport dinitiative de Marije CORNELISSEN (Verts/ALE, NL) sur les droits des femmes dans les pays des Balkans candidats à l'adhésion.
Dune manière générale, les députés appellent les femmes des Balkans occidentaux à endosser un rôle de premier plan dans la société par leur participation active et leur représentation dans la vie politique, économique et sociale à tous les niveaux. Constatant par ailleurs que les pays des Balkans candidats à l'adhésion avaient adopté une grande partie de la législation exigée dans le cadre du processus d'adhésion à l'Union, les députés déplorent le fait que cette législation, dans de nombreux cas, n'est pas effectivement mise en uvre. Ils invitent dès lors la Commission à élever au rang de priorité, la mise en uvre des droits des femmes, l'intégration de l'égalité des genres et le combat permanent contre les violences domestiques, en continuant à traiter ces questions, à contrôler leur mise en uvre, à en rendre compte dans les rapports de suivi.
Les députés constatent également avec inquiétude que les femmes restent sous représentées sur le marché du travail, ainsi que dans les instances de décision économique et politique. De même, leur taux d'emploi reste peu élevé et, dans certains États de cette région, les femmes entrepreneures souffrent fréquemment de discrimination lorsqu'elles tentent d'obtenir des prêts ou des crédits pour leur entreprise, confrontées quelles sont, en outre à des obstacles fondés sur des stéréotypes de genre.
Dans ce contexte, les députés demandent aux gouvernements des Balkans:
Les députés constatent également que 30% des victimes de la traite transfrontalière d'êtres humains dans l'Union sont des ressortissants des pays des Balkans et que les femmes et les jeunes filles constituent l'essentiel des victimes identifiées. Ils invitent dès lors les autorités nationales de la région à collaborer à la création d'un front commun de lutte et à financer des actions efficaces.
Le projet de résolution insiste également sur le rôle des femmes en matière de stabilisation et de résolution de conflits, rôle crucial pour la réconciliation dans l'ensemble de la région. Ils saluent à cet égard les efforts accomplis par les réseaux tel que "Regional Women's Lobby" en vue de soutenir les femmes dans la construction de la paix et de leur donner accès à la justice dans les pays en situation d'après-conflit.
Les députés soulignent en outre l'importance des campagnes de sensibilisation dans la lutte contre les stéréotypes, la discrimination (fondée sur le genre, la culture ou la religion) et les violences domestiques, et dans la lutte en faveur de l'égalité des genres en général. En conséquence, les gouvernements des pays candidats à l'adhésion sont appelés à favoriser la sensibilisation de la population à travers les médias, des campagnes publiques et des programmes éducatifs visant à éliminer les stéréotypes fondés sur le genre. Ils demandent également la promotion de modèles féminins ainsi que la participation active des femmes dans tous les secteurs de la vie.
Les députés demandent par ailleurs aux délégations de l'Union dans les pays des Balkans de surveiller attentivement les progrès réalisés en matière de droits des femmes et d'égalité des genres en vue d'une future adhésion à l'Union. Ils invitent chaque délégation à nommer un membre du personnel responsable des politiques en matière d'égalité des genres, afin de faciliter l'échange de bonnes pratiques dans les Balkans.
Le rapport développe enfin pour chacun des sept pays ou territoires de la région, une approche individualisée de légalité des genres - Albanie, Bosnie-et-Herzégovine, Croatie, Kosovo, Ancienne République yougoslave de Macédoine (FYROM), Monténégro et Serbie sachant quils se trouvent à différents stades des négociations en vue de leur adhésion à lUE. Pour chacun dentre eux, des recommandations spécifiques sont formulées dans le sens dune plus grande égalité des chances.