Avis n° 1/2013 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif au statut et au financement des partis politiques européens et des fondations politiques européennes et sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE, Euratom) n° 966/2012 relatif au financement des partis politiques européens.
Tout en reconnaissant que les propositions de la Commission remédient à un certain nombre dinsuffisances affectant les dispositions actuellement en vigueur, la Cour estime que certaines autres problématiques doivent être abordées pour encourager une culture politique européenne de lindépendance, de lobligation de rendre des comptes et de la responsabilité, pour renforcer le contrôle des partis politiques européens et des fondations politiques européennes et pour éviter le détournement potentiel des règles de financement.
Les points principaux de lavis de la Cour des comptes peuvent se résumer comme suit :
Dons : la Cour considère que :
Contributions : alors que le projet de règlement relatif au statut plafonne les dons à 25.000 EUR/an et par donateur, aucun plafond nest fixé pour les contributions individuelles de membres des partis et des fondations politiques.
Prêts : rien nest prévu concernant les prêts, leurs sources et leurs conditions et modalités. En labsence de telles dispositions, les règles relatives aux dons et aux contributions risquent dêtre contournées au moyen de prêts obtenus à des conditions particulièrement avantageuses.
Sanctions : dans le cadre de la proposition de règlement, le montant maximal de lamende est limité à 10% du budget annuel du parti ou de la fondation en question correspondant à lannée au cours de laquelle la sanction est infligée. Le Parlement européen fixe le montant de lamende en prenant en considération un certain nombre de paramètres. Dans le cas dirrégularités concernant des dons et des contributions, la Cour recommande dadopter une démarche plus codifiée. Il conviendrait de calculer le montant de lamende en appliquant un coefficient multiplicateur aux montants indûment perçus, sans fixer de plafond.
La Cour recommande en outre dinfliger doffice des sanctions administratives et financières lorsque le Parlement européen ou la Cour sont empêchés dexercer leur pouvoir de contrôle.
Dons directs à des candidats ou à des élus : la Cour souligne la nécessité que les règles concernant le financement de partis politiques sappliquent par analogie au financement des campagnes des candidats individuels aux élections européennes ou des élus. Cette précaution permettrait datténuer le risque de voir les dispositions relatives au financement de partis politiques contournées au moyen de dons directs aux candidats ou aux élus.
Conditions dadmissibilité à un financement par lUE et dautres notions essentielles devant être mieux définies : la Cour estime que les points suivants méritent des éclaircissements :
Obligations en matière de comptes et de rapports : en vue daméliorer la comparabilité et la transparence, il serait préférable de prévoir une présentation standardisée des comptes suivant le principe de la comptabilité dexercice ainsi que des obligations détaillées en matière de production de rapports. Il conviendrait, à cet effet, dimposer lutilisation dun modèle commun à lensemble des partis et fondations politiques indépendamment du droit applicable dans lÉtat membre dans lequel ils ont leur siège. Il devrait en outre être prévu que les personnes chargées de laudit externe soient sélectionnées, investies dun mandat et payées par le Parlement européen. Cette disposition contribuerait à assurer la cohérence de lexercice de la fonction daudit externe et à faciliter le suivi de cette activité.