OBJECTIF : favoriser la libre circulation des citoyens et des entreprises en simplifiant lacceptation de certains documents publics dans lUnion européenne.
ACTE PROPOSÉ : Règlement du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : la mobilité des citoyens de lUnion est une réalité concrète : quelque douze millions dentre eux étudient, travaillent ou vivent dans un État membre dont ils ne sont pas ressortissants. À lheure actuelle, si les citoyens et les entreprises de lUnion exercent leur droit à la libre circulation ou les libertés du marché intérieur, ils rencontrent des difficultés lorsquils présentent les documents publics requis aux autorités, ainsi que pour les faire accepter par lÉtat membre, contrairement aux ressortissants et entreprises de ce dernier.
La légalisation et lapostille sont des formalités administratives qui doivent être remplies à lheure actuelle pour quun document public délivré dans un État membre puisse être utilisé à des fins officielles dans un autre État membre. Il sagit là de moyens dépassés et disproportionnés détablir lauthenticité de documents publics. Il conviendrait, dès lors, de mettre en place un cadre plus simple qui permettrait dapprofondir la confiance mutuelle et dobtenir une coopération plus étroite entre les États membres au sein du marché unique, notamment pour assurer une meilleure prévention des fraudes et de la falsification de documents publics.
Dans sa résolution relative au programme de Stockholm de 2009, le Parlement européen a appelé à adopter un «système européen simple et autonome de suppression de lobligation dobtenir la légalisation des actes». En réponse, la Commission a confirmé, dans son rapport 2010 sur la citoyenneté, son engagement à favoriser la libre circulation des documents publics dans lUnion. Avec son livre vert publié en décembre 2010, elle a lancé une consultation sur les moyens de favoriser lutilisation et lacceptation des documents publics entre les États membres.
La présente proposition constitue lune des initiatives phares de lAnnée européenne des citoyens organisée en 2013 et apporte simultanément une contribution effective à la politique de la «Justice au service de la croissance».
ANALYSE DIMPACT : la Commission a réalisé une analyse dimpact qui est jointe à la proposition.
La consultation publique montre la majorité des États membres et des parties prenantes se félicitent que la Commission veuille supprimer les formalités administratives relatives à la vérification de lauthenticité des documents publics. Ils soulignent néanmoins la nécessité dassortir cette suppression de garanties pour faciliter la transition entre le système actuel et le nouveau cadre, assurer la sécurité juridique et limiter le plus possible les fraudes.
BASE JURIDIQUE : article 21, paragraphe 2, et son article 114, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE).
CONTENU : la proposition rationnalise les règles et procédures actuellement appliquées entre les États membres en ce qui concerne la vérification de lauthenticité de certains documents publics.
Relèvent du champ dapplication de la proposition les documents publics délivrés par des autorités des États membres qui ont force probante formelle et sont relatifs à la naissance, au décès, au nom, au mariage, au partenariat enregistré, à la filiation, à ladoption, à la résidence, à la citoyenneté, à la nationalité, aux biens immobiliers, au statut et à la représentation juridiques dune société ou dune autre entreprise, aux droits de propriété intellectuelle et à labsence de casier judiciaire. Les documents établis sous seing privé et ceux délivrés par les autorités dÉtats tiers sont exclus du champ dapplication.
Concrètement, la proposition :
· fixe un corps de règles horizontales précises qui dispensent de la légalisation ou de la formalité similaire (apostille) les documents publics relevant de son champ dapplication ;
· prévoit la simplification dautres formalités relatives à lacceptation transfrontière des documents publics, à savoir les copies et traductions certifiées conformes ;
· instaure une coopération administrative efficace et sûre, fondée sur le système dinformation du marché intérieur («IMI») afin de garantir lauthenticité des documents publics qui circulent dun État membre à lautre. LIMI comprend une fonction permettant de constituer un répertoire de modèles de documents publics utilisés au sein du marché unique, qui peut servir de point de départ pour la vérification des documents peu connus ;
· établit des formulaires types multilingues de lUnion concernant la naissance, le décès, le mariage, le partenariat enregistré ainsi que le statut et la représentation juridiques dune société ou dune autre entreprise. Ces formulaires ne devraient pas être obligatoires mais, lorsquils sont utilisés, auraient la même force probante formelle que les documents publics similaires établis par les autorités de lÉtat membre de délivrance. De tels formulaires pourraient être créés ultérieurement pour les documents relatifs au nom, à la filiation, à ladoption, à la résidence, à la citoyenneté et la nationalité, aux biens immobiliers, aux droits de propriété intellectuelle et à labsence de casier judiciaire.
La Commission a veillé à ce que la proposition respecte les droits énoncés dans la Charte droits fondamentaux par lUnion européenne.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : les seuls coûts prévus à la charge du budget de lUnion portent sur des activités de formation et lorganisation de réunions.
Le coût total, et unique, des activités de formation nécessaires sur le système dinformation du marché intérieur exclusivement liées à la présente proposition sélèverait à quelque 50.000 EUR. Lincidence sur les dépenses administratives est estimée à 182.000 EUR pour la période 2014-2020.