OBJECTIF: accorder une assistance macrofinancière (AMF) à la Jordanie d'un montant de 180 millions EUR.
ACTE PROPOSÉ : Décision du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : depuis 2011, léconomie jordanienne est sensiblement affectée par les événements intérieurs liés au Printemps arabe et par les troubles qui secouent lensemble de la région. Les effets conjugués dun contexte mondial défavorable et de la transition politique dans le pays ont provoqué une dégradation considérable des recettes extérieures et mis à mal les finances publiques.
La Jordanie pâtit également de laggravation de la crise syrienne, qui provoque des arrivées massives de réfugiés sur son territoire, pesant sur ses finances publiques (la Jordanie abrite le camp de réfugiés à la croissance la plus forte - environ 1.000 Syriens chaque jour) et a accueilli environ 180.000 réfugiés depuis janvier 2013). Si ce pays est parvenu jusquà présent à préserver sa stabilité macroéconomique, grâce notamment à des efforts considérables dassainissement budgétaire et au soutien financier de donateurs étrangers, ses besoins de financement et les besoins de sa balance des paiements restent très importants.
Sous la pression dun effondrement de ses réserves de change au cours du premier semestre de 2012, la Jordanie a conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) un accord de confirmation d'un montant de 2 milliards de dollars des États-Unis (USD) (800% de sa quote-part) et d'une durée de 36 mois, approuvé en août 2012.
Compte tenu de laggravation de la situation et des perspectives économiques du pays, le gouvernement jordanien a en outre demandé à lUE une assistance macrofinancière (AMF) de 200 millions EUR en décembre 2012.
En conséquence, la Commission soumet une proposition dAMF en faveur de la Jordanie qui prendrait la forme dun prêt à moyen terme de 180 millions EUR au maximum.
BASE JURIDIQUE : article 212 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE).
CONTENU : la proposition vise à octroyer à la Jordanie une assistance macrofinancière d'un montant maximal de 180 millions EUR, afin de soutenir la stabilisation et les réformes économiques de ce pays. Cette assistance contribuerait à couvrir les besoins de la balance des paiements de la Jordanie inscrits dans le programme du FMI en cours dexécution pour la période 2013-2014.
LAMF serait intégralement fournie à la Jordanie sous forme de prêts pour une durée maximale de 15 ans.
La Commission serait habilitée, au nom de l'Union, à emprunter les fonds nécessaires sur les marchés des capitaux ou auprès d'établissements financiers afin de les prêter à la Jordanie.
Objectifs du prêt : lAMF permettrait de couvrir une partie des besoins de financement extérieur résiduels de la Jordanie pour la période 2013-2014, dans le cadre du programme du FMI. Elle aiderait le pays à faire face aux effets économiques persistants du Printemps arabe ainsi quaux chocs extérieurs que subit son secteur de l'énergie. Elle permettrait de réduire les problèmes liés à la balance des paiements à court terme et à la situation budgétaire qui fragilisent l'économie, tout en facilitant l'exécution des programmes dajustement et de réforme convenus avec le FMI et la Banque mondiale, ainsi que les réformes convenues au titre des opérations d'appui budgétaire de l'Union.
L'aide financerait en particulier :
Conditions dexécution du prêt : la Commission serait chargée de :
LAMF serait mise à la disposition de la Jordanie pour une durée de 2 ans, à compter du jour suivant lentrée en vigueur du protocole daccord prévu à la proposition.
Autres dispositions dexécution :
Compétences dexécution : afin dassurer luniformité des conditions dexécution de la proposition de décision, les compétences dexécution seraient conférées à la Commission conformément au règlement (UE) nº 182/2011 du Parlement européen et du Conseil. Le fait que l'assistance soit d'un montant substantiel et qu'elle ait par conséquent une incidence potentiellement importante justifie le recours à la procédure dexamen, dans ce contexte.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : lAMF prendrait la forme d'un prêt et devrait être financée par une opération demprunt de la Commission. Son coût budgétaire correspondra au provisionnement, au taux de 9%, des montants versés dans le Fonds de garantie des prêts daide extérieure de lUE, sur la ligne budgétaire 01 04 01 14.
Dans lhypothèse d'un premier décaissement de 100 millions EUR en 2013 et dun second de 80 millions EUR en 2014, et conformément aux règles régissant le mécanisme du Fonds de garantie, le provisionnement sera inscrit dans les budgets 2015-2016.