Le Parlement
européen a adopté une résolution sur la
mobilité éducative et professionnelle des femmes dans
lUnion européenne.
La résolution
souligne la nécessité daccroître la prise
de conscience de la situation des femmes des différents
groupes dâge, dans le contexte des politiques de
lUnion en matière déducation,
dintégration sociale, de conciliation de la vie
professionnelle et de la vie familiale, de migration,
demploi, de lutte contre la pauvreté et de soins de
santé, ou dans celui de ses politiques de protection
sociale.
Reconnaissant le
fait que la mobilité éducative et professionnelle
constitue une valeur ajoutée de lUE, la Parlement
souligne que la crise économique rend dautant plus
nécessaire dorienter son choix dune profession en
fonction de loffre sur le marché du travail et
quil est de plus en plus essentiel pour les femmes de savoir
mieux sadapter, dans le cadre dun changement de
profession, aux exigences découlant des nouvelles
opportunités de carrière.
Constatant par
ailleurs que le droit de vivre et travailler dans un autre pays
de lUnion constitue lune des libertés
fondamentales garantie aux citoyens européens par le
traité sur lUnion européenne, le Parlement
rappelle que mobilité professionnelle et mobilité
éducative contribuent à nourrir lattachement des
gens à leur citoyenneté européenne et
quelles constituent en même temps un principe
européen pour parvenir à la cohésion et à la
solidarité dans lUnion.
Dune
manière générale, la résolution appelle les
États membres à :
- inclure des
dispositions destinées à garantir la transparence et
linformation relatives aux droits des femmes et des
membres de leur famille à légard de la
mobilité, lorsquils conçoivent leurs
stratégies et programmes de réforme nationaux ;
- collecter et
analyser des données liées aux difficultés en
matière de mobilité des femmes, à
léchelle et à la structure de cette
mobilité,
- faire
connaître et diffuser, sur leur territoire, les avantages de
la mobilité professionnelle sur le marché intérieur,
de même que les avantages liés à la mobilité
éducative et professionnelle à létranger;
- intensifier leur
coopération en vue de lutter contre la traite des
êtres humains pratiquée par des réseaux
internationaux qui attirent des travailleurs, en particulier des
femmes, par de fausses promesses demplois ;
- suivre la
situation des travailleurs qui prennent soin denfants ou
dautres personnes dépendantes, et fournir aux femmes qui
partent à létranger exercer un tel travail, toutes
les informations nécessaires, notamment sur laccès
à des emplois déclarés et à la formation
dans ce domaine, et sur les droits sociaux et de
santé,
- prévenir ou
compenser certains effets résultant de la mobilité
professionnelle dans certains États membres et dans certains
domaines (par exemple, la mobilité du personnel médical,
qui est en majorité constitué de femmes) ;
- assurer la
reconnaissance mutuelle des diplômes et des qualifications
professionnelles et faciliter la simplification des
procédures de reconnaissance;
- rendre
davantage transparente lévolution des salaires de
façon à contrer le maintien voire
lélargissement des écarts de salaire ;
- promouvoir
auprès des femmes, dès un âge précoce, les
métiers et professions exigeant des compétences
scientifiques, techniques, dingénierie ou de
mathématiques, en vue dune meilleure
employabilité.
Le Parlement
demande également aux États membres de faciliter les
procédures pour les autorités locales et
régionales de façon à (entre autres) : i)
élaborer et mettre en pratique des programmes destinés
à intégrer femmes et hommes aux communautés locales
et favoriser les échanges interculturels; ii) aborder la
question des femmes soumises ; iii) soutenir les campagnes de
sensibilisation des organisations à but non lucratif
concernant les femmes dans les communautés internationales,
telles que les épouses et partenaires
dexpatriés.
La
Commission est appelée à :
- surveiller et
faire périodiquement rapport sur la manière dont les
financements de lUnion destinés à
léducation et à la formation, à la
mobilité éducative et professionnelle et à la
participation au marché du travail se partagent entre hommes
et femmes;
- mettre
laccent sur toutes les dimensions de lenseignement et
de la formation professionnelle, de lenseignement
supérieur et de la formation des adultes, dans le but
daméliorer la qualité de lenseignement et
dobtenir ainsi de meilleures perspectives davenir en
termes demploi ;
- soutenir et
étendre les projets visant à accroître la
mobilité professionnelle des femmes;
- soutenir de
façon adéquate la répartition des ressources
financières vers des programmes faisant la promotion de
lemploi des femmes et de la qualité de la formation des
groupes défavorisés.
Le Parlement
demande enfin tant aux États membres quà la
Commission de :
- améliorer la
détection et la correction sur le marché du travail des
atteintes aux droits des femmes et de les sanctionner de
manière effective ;
- accorder une
attention particulière au problème de la pauvreté
chez les femmes âgées, en raison de la perception de
pensions plus faibles ;
- lutter contre
laugmentation de la féminisation de la pauvreté en
promouvant lemploi et lesprit
dentreprise chez les femmes ;
- développer,
en coopération avec les partenaires sociaux, des politiques
propres à supprimer lécart des salaires entre
hommes et femmes, en vue de leur intégration sur le
marché du travail et de leur mobilité;
- lutter contre les
stéréotypes de genre ;
- mettre rapidement
en uvre le paquet "Emplois-Jeunesse" en vue
dencourager précocement la mobilité éducative
et professionnelle des jeunes femmes.