La commission des droits de la femme et de l'égalité des genres a adopté le rapport dinitiative dAntigoni PAPADOPOULOU (S&D, CY) intitulé «le généricide : les femmes manquantes ?».
Les députés définissent le «généricide» comme un terme neutre désignant le massacre de masse systématique, délibéré et sélectif de personnes appartenant à un sexe donné. La pratique du généricide est souvent très profondément ancrée dans les cultures où la préférence pour les garçons est patente et où sévissent inégalités des genres, discriminations et stéréotypes à l'encontre des filles.
Dans ce contexte, les députés soulignent que le généricide demeure un crime et une grave violation des droits de l'homme qui exige que des moyens adéquats soient mis en place afin de léradiquer. Ils insistent sur l'obligation de tous les États et gouvernements de promouvoir et de protéger les droits de l'homme et d'empêcher les discriminations, ce qui constitue le socle fondamental pour toute action visant à éliminer tous les types de violences faites aux femmes.
Ils invitent également les gouvernements à prendre toutes les mesures nécessaires pour :
Les députés font également appel à la Commission pour promouvoir une recherche et un examen scientifiques approfondis concernant les causes principales des pratiques de sélection selon le sexe, afin d'encourager la recherche dans ce domaine.
Pour une législation anti-discrimination : les députés appellent à lélaboration d'une législation contre la sélection selon le sexe, laquelle devrait prévoir des mesures de protection sociale pour les femmes, un meilleur suivi de l'application de la législation existante et une orientation plus marquée vers les causes culturelles et socioéconomiques du phénomène.
Dune manière générale, les députés invitent également :
Lutter contre la surmasculinité de la société : les députés soulignent que, d'après plusieurs études, le déséquilibre entre les hommes et les femmes risque de conduire à une recrudescence de la traite des êtres humains à des fins de mariage et d'exploitation sexuelle ainsi quà dautres dérives menaçant toute la stabilité et la sécurité de la société. Des mesures simposent dès lors pour lutter contre cette surmasculinité de la société, notamment en sassurant de la mise en uvre efficace de la législation en matière d'égalité des genres et de non-discrimination, en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus et dans les pays en transition.
Entre autres mesures, les députés insistent sur :
Les députés appellent également la Commission et les États membres à dresser une liste des cliniques qui pratiquent l'avortement sélectif en Europe, de fournir des statistiques en la matière et d'élaborer un recueil des meilleures pratiques pour empêcher ces avortements.
Renforcer léducation dans les pays tiers : les députés insistent pour que la Commission et les organisations internationales encouragent les programmes éducatifs qui permettent aux femmes de s'émanciper. Ils invitent la Commission, le SEAE et les gouvernements des États tiers à élaborer des campagnes d'information qui promeuvent le principe d'égalité entre les hommes et les femmes et qui veillent à sensibiliser les populations au respect mutuel des droits fondamentaux de chacune des personnes du couple, surtout en matière de droit de propriété, d'emploi et de soins de santé.
Les gouvernements des pays partenaires et la Commission sont également appelés à :
Les députés invitent en outre la Commission et le SEAE à faire du généricide, lors des négociations concernant l'aide humanitaire, un des problèmes que les pays tiers concernés doivent résoudre en priorité en leur demandant de s'engager à éradiquer cette pratique sans plus attendre. Enfin, l'UE est appelée à se concentrer sur l'autonomisation des femmes dans l'agenda de la politique de développement de l'Union après 2015.
Á noter que le présent rapport a fait lobjet dune opinion minoritaire dans laquelle le «généricide» est défini comme une pratique d'avortement sélectif, basée sur le sexe du ftus. Lopinion minoritaire appelle tant la Commission que le SEAE à respecter les réserves visant l'avortement et les droits à la santé sexuelle et génésique exprimées par certains États, conventions et programmes internationaux.