Le Parlement européen a adopté par 525 voix pour, 62 voix contre et 24 abstentions, une résolution sur la télévision hybride (télévision connectée).
Le Parlement note que les dispositions de lactuelle directive 2010/13/CE sur les "Services de médias audiovisuels" ne reflète pas la convergence technologique en cours dans le monde audiovisuel, ce qui crée des conditions de concurrence inégales et des variations inacceptables dans la protection des consommateurs ainsi que de nouvelles questions concernant l'accès aux contenus, leur mode de diffusion ainsi que la possibilité de les trouver, indépendamment du type de média.
Le Parlement estime que les objectifs de réglementation de la directive "Services de médias audiovisuels", notamment la garantie et la promotion de la diversité d'opinions et des médias, la protection de la dignité humaine et des mineurs, l'incitation des fournisseurs de services de médias à garantir l'accessibilité pour les personnes souffrant d'un handicap visuel ou auditif, la garantie d'une concurrence loyale, ainsi que la réglementation de la publicité de qualité et axée sur le contenu, conservent leur importance pour la société et leur justification réglementaire. Toutefois, les limites de l'efficacité et de l'applicabilité de ces dispositions de protection se font de plus en plus manifestes en raison des possibilités d'utilisation auxquelles les systèmes de réception hybrides donnent accès, mêlant télévision et Internet, et permettant aux utilisateurs de naviguer de manière indifférenciée entre les chaînes de télévision et les services Internet, y compris les sites illégaux de contenus audiovisuels. Les possibilités d'utilisation des appareils hybrides remettent ainsi en question des principes qui sont au cur de la directive "Services de médias audiovisuels", comme l'obligation de séparation entre les publicités et les programmes ou les réglementations relatives aux interruptions publicitaires.
Dans ce contexte densemble, le Parlement appelle la Commission à évaluer dans quelle mesure il est nécessaire de réviser la directive "Services de médias audiovisuels" et d'autres exigences existantes de la réglementation relative à l'internet et aux médias (par exemple, le paquet "Télécommunications") en ce qui concerne les dispositions sur la possibilité de trouver les contenus et l'accès non discriminatoire aux plateformes, tant pour les fournisseurs et créateurs de contenus que pour les utilisateurs, en élargissant la notion de plateforme par exemple. Le Parlement demande en particulier la modification de la notion de services de médias définie à l'article 1er de la directive de manière à ce que la nécessité de réglementation par les États membres soit davantage associée aux effets spécifiques et potentiels des offres sur la société, notamment à leur importance pour la formation et la diversité des opinions, ainsi qu'à la responsabilité éditoriale.
La résolution appelle plus particulièrement la Commission à :
Enfin, le Parlement appelle les États membres, lors des négociations sur le cadre financier pluriannuel, à réfléchir à la réduction des moyens alloués à la direction générale des réseaux de communication, du contenu et des technologies (DG Connect, CNECT) pour le développement des infrastructures de télécommunications, du montant initialement proposé de 9,2 milliards EUR à 1 milliard EUR.