OBJECTIF : présenter un plan daction de lUnion européenne pour le secteur de lacier.
CONTEXTE : lUnion est le deuxième producteur mondial dacier, avec plus de 177 millions de tonnes par an, soit 11% de la production totale. Aujourdhui, la sidérurgie européenne se retrouve toutefois dans une situation très précaire. Elle subit les effets simultanés dune faiblesse de la demande et de surcapacités de production, sur un marché de lacier mondialisé. Dans le même temps, elle est confrontée à une hausse des prix de lénergie et se doit dinvestir pour sadapter aux exigences de léconomie «verte» et proposer des produits innovants.
La crise économique qui perdure a entraîné un net ralentissement de lactivité industrielle et, partant, de la demande dacier, qui demeure inférieure de 27% à son niveau davant la crise, ce qui a provoqué près de 40.000 suppressions demplois au cours des dernières années. La pression en faveur des restructurations et de la réduction des capacités de production devrait rester, dans les années à venir, lun des principaux défis à relever dans ce secteur.
La capacité de production dacier devrait continuer à saccroître au cours des deux prochaines années, lOCDE estimant quelle devrait atteindre 2,171 milliards de tonnes en 2014. De lavis de la Commission, il est essentiel que lEurope demeure une région de forte production sidérurgique et ce, non seulement pour des raisons économiques, sociales et environnementales, mais aussi du point de vue de la sécurité de son approvisionnement.
CONTENU : la présente communication constitue la réponse de la Commission à la crise de lacier. Elle définit des mesures ciblées visant à garantir lexistence dun environnement opérationnel favorable à une industrie sidérurgique compétitive et durable, afin de permettre au secteur de résoudre ses problèmes structurels, daffronter la concurrence mondiale et de mettre au point la prochaine génération de produits sidérurgiques qui seront indispensables aux autres industries européennes majeures.
Selon la Commission, seul un cadre politique et réglementaire adéquat, accompagné dune action ciblée de la Commission, des États membres et de lindustrie, aidera le secteur de lacier à surmonter ses difficultés, à accroître sa compétitivité et à fabriquer les produits nécessaires à la préservation et à laccroissement de sa part de marché.
La Commission propose un plan daction pour lacier afin de relever les grands défis qui pèsent sur la compétitivité de lindustrie sidérurgique européenne. Le plan daction sarticule autour des axes suivants :
1) Adapter le cadre réglementaire : les effets cumulés des différentes politiques et de la législation peuvent avoir une incidence sur le potentiel dinnovation des entreprises et sur leur capacité de prendre des décisions dinvestissement. Dans ce contexte, la Commission procède actuellement à une évaluation des coûts cumulés dans certains secteurs, tels que lacier ou laluminium. La définition dobjectifs environnementaux plus rigoureux, lutilisation de règles et de normes harmonisées ainsi que le recours aux marchés publics peuvent aussi stimuler sensiblement linnovation.
2) Renforcer la demande dacier : lindustrie sidérurgie mondiale affiche aujourdhui une surcapacité de quelque 542 millions de tonnes, dont près de 200 millions sur le territoire chinois. Selon les estimations, la surcapacité actuelle de lUnion sétablit à environ 80 millions de tonnes, pour une capacité de production totale de 217 millions de tonnes. La Commission entend stimuler la demande dacier dans les secteurs clés consommateurs dacier, tels que le bâtiment et lautomobile, dont la part cumulée représente environ 40% de la demande.
3) Améliorer laccès aux marchés étrangers : la Commission entend : i) utiliser, dans le contexte de sa stratégie commerciale globale, différents outils et instruments stratégiques (négociations commerciales, par exemple) pour garantir laccès des producteurs dacier européens aux marchés des pays tiers ; ii) agir contre les pratiques commerciales déloyales dans la sidérurgie; iii) assurer un suivi des marchés de la ferraille ; iv) dialoguer avec les principaux pays producteurs en dehors de lUnion, afin délaborer des stratégies communes face aux difficultés qui se présentent à léchelle mondiale.
4) Garantir un prix de lénergie abordable et traiter la question du changement climatique : selon les estimations, les coûts énergétiques représentent jusquà 40% de lensemble des coûts dexploitation de lindustrie de lacier. La part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique a une incidence sur le prix de lélectricité. Par conséquent, il est important que le coût des énergies renouvelables baisse et que les régimes daide nationaux soient rentables.
La Commission se dit également prête à :
5) Stimuler linnovation : dans le cadre de la stratégie Horizon 2020, la Commission soutiendra les projets de R&D, de démonstration et les projets pilotes destinés à favoriser de nouvelles technologies plus propres ayant un meilleur rendement énergétique. Elle invite : i) les États Membres à explorer la viabilité de sources de financement spécifiques dans le but de mettre sur pied des programmes spécialement consacrés au financement de projets de RDI dans le secteur sidérurgique ; ii) la Banque européenne dinvestissement à étudier les demandes de financement à long terme concernant des projets sidérurgiques.
6) Accompagner la restructuration et répondre aux besoins de compétences : dans un contexte de mutation et de restructuration, le Fonds social européen (FSE) et le Fonds européen dajustement à la mondialisation (FEM) devraient être pleinement mis à contribution pour soutenir la mise à niveau et lactualisation des compétences des travailleurs du secteur et pour aider ceux qui risquent de perdre leur emploi à bénéficier dune transition professionnelle positive et rapide.
A noter enfin que la Commission propose de créer officiellement un groupe à haut niveau sur lacier. Ce groupe se réunirait notamment une fois par an à un échelon élevé et servirait essentiellement de plate-forme européenne de dialogue et déchanges dinformations et de meilleures pratiques.