Autorités locales et société civile: engagement de l'Europe en faveur du développement durable

2012/2288(INI)

La commission du développement a adopté un rapport d’initiative de Corina CREŢU (S&D, RO) sur les autorités locales et la société civile: l'engagement de l'Europe en faveur du développement durable.

Le rapport salue les évolutions politiques récentes au niveau européen et international qui sont axées sur un partenariat plus ambitieux avec les organisations de la société civile et les autorités locales, sur la base :

  • d'une approche du développement fondée sur les droits de l'homme, y compris les droits économiques, sociaux et culturels ainsi que les traités internationaux en matière de protection de l'environnement et de la biodiversité,
  • d'un engagement clair en faveur du renforcement du processus démocratique et de la responsabilité.

Les députés estiment que non seulement les gouvernements, mais aussi les organisations de la société civile, les autorités locales et les parlements nationaux, jouent un rôle essentiel dans la mise en relation des citoyens avec le gouvernement et pour garantir une appropriation démocratique large des programmes de développement des pays.

En vue de créer un environnement favorable aux organisations de la société civile et aux autorités locales, la Commission et le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) sont invités à :

  • élaborer des plans d'orientation et d'application en faveur d'une approche de la coopération au développement de l'Union fondée sur les droits de l'homme en concertation avec les organisations de la société civile ;
  • intégrer la promotion d'un environnement propice aux organisations de la société civile et aux autorités locales et à considérer cet aspect comme une priorité pour la place de l'Union dans les négociations en cours sur le cadre de développement pour l'après 2015.

Le rapport encourage également l'Union à promouvoir des mécanismes institutionnalisés en vue d'un dialogue à plusieurs niveaux et recommande que l'Union applique à chaque pays partenaire des dispositions relatives aux consultations avec les autorités locales, comme le prévoit l'accord de Cotonou pour les États ACP.

Efficacité du développement : les députés invitent la Commission et au SEAE à :

  • allouer les ressources adéquates lors de la future période de programmation pour permettre aux organisations de la société civile et aux autorités locales des pays partenaires de suivre et d'analyser les progrès en matière de cohérence des politiques au service du développement aux niveaux local, national et international;
  • promouvoir un «partenariat pour la responsabilité» en vue d'une coopération stratégique entre les représentants élus au niveau national et local et les organisations de la société civile;
  • soutenir l'intégration de représentants des autorités locales au sein du comité de pilotage du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement;
  • élaborer également des feuilles de route nationales pour les autorités locales et à prévoir la création de feuilles de route nationales communes pour les organisations de la société civile et les autorités locales;
  • adopter l'agenda du développement durable, en tenant compte du fait que ses trois composantes essentielles (environnementale, sociale et économique) sont des paramètres d'égale importance et inséparables.

L’Union est invitée à :

  • exploiter le partage des connaissances et les méthodes de renforcement des capacités, en mettant à profit  l'expérience des autorités locales des États membres de l'Union en matière de transition vers un développement durable ;
  • adopter un programme ambitieux, visant à accroître la part des expériences concluantes réalisées avec les projets et initiatives des organisations de la société civile comme des autorités locales financés par l'Union.

Décentralisation et approche territoriale du développement : le rapport demande à la Commission et au SEAE d'établir un dialogue plus ambitieux avec les pays partenaires pour promouvoir l'approche territoriale du développement et une approche globale de la décentralisation. Il souligne également l'importance de renforcer les compétences et l'engagement du personnel de l'Union, en particulier au niveau des délégations.

Éducation : rappelant la déclaration écrite du Parlement sur «l'éducation au développement et la citoyenneté mondiale active», les députés  demandent  à la Commission :

  • d'élaborer une stratégie globale en matière d'éducation et de sensibilisation du grand public aux problèmes du développement,
  • d'augmenter les ressources financières qui seront allouées à l'éducation et la sensibilisation du grand public aux problèmes du développement dans la future période de programmation.

Documents de programmation et modalités de l'aide : le rapport salue l'engagement de la Commission d'introduire systématiquement une analyse d'économie politique au niveau national et recommande que celle-ci inclue une analyse du statut politique et juridique des organisations de la société civile et des autorités locales.

La Commission est invitée à :

  • améliorer la coordination et la complémentarité entre les programmes et les instruments thématiques et géographiques;
  • encourager un essor de la participation des autorités locales à tous les programmes de l'instrument de coopération au développement (ICD);
  • soutenir la coopération décentralisée et les partenariats entre les autorités locales de l'Union et celles des pays partenaires;
  • faciliter le partage d'expériences et de compétences entre les autorités locales de l'Union et celles des pays partenaires
  • nouer des partenariats plus stratégiques avec les associations et réseaux d'autorités locales nationaux, régionaux et internationaux.

Enfin, le rapport encourage les partenariats entre les autorités locales dans les pays fragiles afin de développer, de transférer et d'échanger des compétences administratives et techniques.