Instrument européen de voisinage 2014-2020
La commission des affaires étrangères a adopté le rapport dEduard KUKAN (PPE, SK) sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil instituant un instrument européen de voisinage (IEV).
La commission parlementaire recommande que la position du Parlement européen adoptée en première lecture suivant la procédure législative ordinaire modifie la proposition de la Commission.
Les principaux amendements sont les suivants :
Objectif général : lobjectif de lIEV II serait dassurer la prospérité et les relations de bon voisinage entre lUE et les pays énumérés à lannexe I du futur règlement en mettant en place des relations fondées sur la coopération, la paix et la sécurité et le partage des valeurs universelles de démocratie, le renforcement de la loi et le respect des droits humains conformément au Traité sur lUnion européenne. Dans ce contexte, une attention particulière serait accordée à la coopération transfrontalière, en tâchant dassocier la Russie aux programmes multi-pays prévus au projet de règlement, en particulier dans le cadre des échanges détudiants.
Dans le cadre de la mise en uvre du règlement, la promotion de la démocratie et de ses valeurs serait favorisée par le dialogue et la coopération entre les parties. En conséquence, le financement issu du futur règlement devrait être conforme aux standards démocratiques ainsi quaux engagements européens sur le plan international et les politiques européennes pertinentes.
Objectifs spécifiques : une série de nouveaux objectifs spécifiques ont été ajoutés au programme dont :
- la lutte contre toutes les formes de discriminations ;
- le renforcement des politiques migratoires et la coopération transfrontalière en matière de mobilité ;
- la lutte contre lexclusion ;
- la promotion de linnovation ;
- la coopération régionale et les relations de bon voisinage.
Mesures dincitation, différentiation et indicateurs de performance : les progrès réalisés dans lensemble de ces domaines seraient évalués au travers dindicateurs de performance définis au projet de règlement. Il est en outre précisé que laide serait gérée en différentiant le soutien octroyé en fonction du partenaire concerné et en accordant des mesures dincitations spécifiques aux pays qui auraient particulièrement respecté un certain nombre de critères dont, le respect de la démocratie, la capacité dabsorption de laide ou la capacité à coopérer avec lUnion européenne.
Cette approche incitative ne toucherait toutefois pas les mesures spécifiquement adressées à la société civile et aux contacts interpersonnels ainsi quaux mesures liées à la crise.
Lapproche incitative du futur règlement ferait par ailleurs lobjet déchanges de vue réguliers entre le Parlement européen et le Conseil.
Suivi des progrès accomplis et re-modulation de laide : les pays partenaires devraient faire lobjet dun suivi régulier, en particulier en termes de progrès dans la politique de voisinage européenne. En cas de régression, laide pourrait être reconsidérée de manière appropriée.
Cadre général de lassistance: le soutien accordé au titre du règlement devrait être octroyé conformément au cadre général défini par la politique européenne de voisinage (en particulier Partenariat oriental et méridional) et par les résolutions pertinentes du Parlement européen dans ce domaine.
Implication de la société civile : dans le cadre de la mise en uvre du programme, une attention particulière serait accordée aux organisations de la société civile qui seraient également pleinement bénéficiaires des projets. Elles seraient en outre associées à la préparation, à la mise en uvre et au suivi de laide européenne ainsi quà lappropriation des mesures mises en uvre ou au processus de démocratisation engagé.
Mise en uvre : des dispositions ont été ajoutées pour clarifier la mise en uvre technique de lIEV II que ce soit en termes de planification stratégique ou de programmation.
Enveloppe financière : conformément à laccord global sur le cadre financier, l'enveloppe financière pour à la mise en uvre de lIEV II sétablirait à 15.432.634.000 EUR dont 5% seraient spécifiquement consacrés à la coopération transfrontalière.
Un pourcentage daide supplémentaire a été en outre prévu pour favoriser la politique incitative du futur règlement.
Il est également précisé que lUE devrait rechercher l'utilisation la plus efficace des ressources disponibles afin d'optimiser l'incidence de son aide financière au profit des pays bénéficiaires. Ceci devrait être réalisé au moyen d'une approche globale pour chaque pays reposant entre autre sur la cohérence et la complémentarité des programmes élaborés au titre de la politique extérieure de lUE.
Actes délégués : afin de pouvoir adapter laide européenne au besoin, la Commission se verrait accordé le pouvoir dadopter des actes délégués conformément à larticle 290 du TFUE pour la durée du programme en vue en particulier de modifier et mettre à jour les priorités définies à lannexe II du futur règlement. Les modifications envisagées devraient tenir compte des recommandations établies sur base du rapport de mise en uvre intérimaire de lIEV II et devraient être adoptées pour le 31 mars 2018 au plus tard.
Annexes : le futur règlement comporterait 2 annexes :
- lannexe I qui liste les pays bénéficiaires de lIEV à savoir : lAlgérie, lArménie, lAzerbaïdjan, le Belarus, lÉgypte, la Géorgie, Israël, la Jordanie, le Liban, la Lybie, la Moldavie, le Maroc, les Territoires palestiniens, la Syrie, la Tunisie et lUkraine.
- lannexe II qui définit les priorités de lUnion européenne au regard de laide ainsi que les priorités de laide en matière de coopération transfrontalière (notamment, dans le cadre des projets multi-pays).
Á noter que le projet de règlement tel que modifié est accompagnée dune série de déclarations conjointes, bilatérales ou unilatérales des institutions européennes dont :
- une déclaration unilatérale du Parlement européen sur la suspension de laide dans le cadre des instruments financiers de la politique extérieure. Celle-ci précise quen cas de non-conformité, dans les pays bénéficiaires, des standards démocratiques, et sachant que toute suspension de laide modifierait le cadre financier dans son ensemble tels quapprouvé selon la procédure législative ordinaire, le Parlement exercerait les prérogatives qui sont les siennes conformément au traité ;
- une déclaration unilatérale de la Commission sur les modalités du dialogue bilatéral à mettre en uvre avec le Parlement européen en amont de la programmation de laide ;
- une déclaration unilatérale de la Commission sur le recours aux actes délégués dans le cadre de la mise en uvre de certaines dispositions de lIAP II et du présent instrument de voisinage.