Accord UE/Arménie: réadmission des personnes en séjour irrégulier
OBJECTIF: conclure un accord entre l'Union européenne et lArménie concernant la réadmission des personnes en séjour irrégulier.
ACTE NON LÉGISLATIF : Décision 2013/629/UE du Conseil relative à la conclusion de laccord entre lUnion européenne et la République dArménie concernant la réadmission des personnes en séjour irrégulier.
CONTEXTE : conformément à la décision 2013/156/UE du Conseil, laccord entre lUnion européenne et lArménie concernant la réadmission des personnes en séjour irrégulier a été signé le 19 avril 2013, sous réserve de sa conclusion à une date ultérieure.
Il convient donc maintenant dapprouver laccord au nom de lUE.
CONTENU : avec la présente décision, laccord entre lUnion européenne et lArménie sur la réadmission des personnes en séjour irrégulier est approuvé au nom de lUE.
La décision porte sur les modalités techniques en vue de lapplication de laccord. La Commission, assistée dexperts des États membres, représenterait ainsi lUnion au sein du comité de réadmission mixte institué par laccord pour toutes les dispositions pertinentes.
Principales dispositions de laccord : les principaux éléments de cet accord peuvent se résumer comme suit:
- respect des droits de lhomme : laccord doit garantir le respect des droits de lhomme et des obligations et responsabilités qui incombent à lÉtat requis et à lÉtat requérant en vertu des instruments internationaux qui leur sont applicable ; lÉtat requis doit assurer plus particulièrement la protection des droits des personnes réadmises sur son territoire conformément à ces instruments internationaux. La même clause confirme que lÉtat requérant doit privilégier le retour volontaire par rapport au retour forcé ;
- clause de réciprocité : les obligations en matière de réadmission énoncées dans l'accord sont établies sur la base d'une réciprocité totale, s'appliquant aux ressortissants nationaux ainsi qu'aux ressortissants de pays tiers et aux apatrides ; l'obligation de réadmission des ressortissants nationaux englobe également les anciens ressortissants qui ont renoncé à leur nationalité sans obtenir la nationalité d'un autre État ;
- obligation de réadmission des membres de la famille : lobligation de réadmission des ressortissants nationaux porte également sur les membres de la famille (c'est-à-dire le conjoint et les enfants mineurs célibataires), quelle que soit leur nationalité, qui ne disposent pas d'un droit de séjour autonome dans l'État requérant ;
- conditions préalables à la réadmission : lobligation de réadmettre des ressortissants de pays tiers et des apatrides est liée aux conditions préalables suivantes: a) lintéressé détient, au moment du dépôt de la demande de réadmission, un visa ou un titre de séjour en cours de validité délivré par lÉtat requis, ou b) lintéressé est entré illégalement et directement sur le territoire de lÉtat requérant après avoir séjourné dans lÉtat requis ou transité par son territoire. Ces obligations ne sappliquent pas aux personnes en transit aéroportuaire ;
- modèle type de document de voyage : quil sagisse de ses propres ressortissants ou de ressortissants de pays tiers ou dapatrides, en cas dexpiration du délai précisé, lArménie devrait accepter lutilisation du modèle type de document de voyage de lUE établi à des fins déloignement ;
- modalités techniques régissant la procédure de réadmission : des dispositions sont prévues pour fixer les modalités techniques de la procédure de réadmission, en particulier : demande de réadmission, moyens de preuve, délais, modalités de transfert et modes de transport. Ces dispositions portent en outre sur la problématique des réadmissions «par erreur». La procédure est appliquée avec une certaine souplesse, aucune demande de réadmission nétant exigée lorsque la personne à réadmettre est en possession dun document de voyage ou dune carte didentité en règle ;
- procédure accélérée : laccord décrit la procédure applicable aux réadmissions accélérées pour les personnes appréhendées dans la «région frontalière», cest-à-dire dans une zone sétendant jusquà 15 kilomètres au-delà des territoires des ports maritimes, zones douanières comprises, et des aéroports internationaux des États membres ou de lArménie. Dans le cadre de la procédure accélérée, la demande de réadmission devrait être transmise dans un délai de 2 jours, et la réponse à celle-ci dans les 2 jours ouvrables, tandis que selon la procédure normale, le délai de réponse est de 12 jours calendrier ;
- règles de transit : laccord comporte des dispositions particulières pour les opérations de transit ;
- autres dispositions techniques : des dispositions sont enfin prévues pour fixer les règles en matière de coûts, de protection des données et de position de laccord par rapport à dautres obligations internationales ou pour fixer la composition du comité de réadmission mixte et ses attributions ;
- protocoles : en vue de faciliter l'application de l'accord, lArménie pourrait avoir la faculté de conclure des protocoles dapplication bilatéraux avec tous les États membres.
Dispositions territoriales : laccord comporte un certain nombre de dispositions destinées à tenir compte de la situation particulière du Danemark dans l'accord. Lassociation étroite de la Norvège, de lIslande, du Liechtenstein et de la Suisse à la mise en uvre, à lapplication et au développement de lacquis de Schengen a été prise en compte et le cas de lIslande, a été évoquée dans une déclaration commune annexée à laccord.
Á noter que le présent accord est adopté de manière concomitante à laccord sur la facilitation de la délivrance des visas conclu avec lArménie.
Ces accords entrent en vigueur simultanément.
ENTRÉE EN VIGUEUR : la décision entre en vigueur le 22 octobre 2013. La date dentrée en vigueur de laccord sera publiée au Journal officiel de lUnion européenne par les soins du secrétariat général du Conseil.