Le Parlement européen a adopté une résolution sur une stratégie européenne en matière de déchets plastiques dans l'environnement.
Le Parlement a salué le livre vert de la Commission, notant que les déchets plastiques s'accumulent en grandes quantités (selon les estimations, il en flotterait au total 80 Mt dans les océans Pacifique et Atlantique) et persistent dans l'environnement pendant des centaines d'années, tuant la vie marine, provoquant des réactions toxiques et libérant dans l'environnement, et donc dans les chaînes alimentaires, des perturbateurs endocriniens et des agents cancérigènes.
Selon les députés, le faible degré de mise en uvre et d'application de la législation de l'Union relative aux déchets dans les États membres, l'absence d'objectifs et de mécanismes tarifaires pertinents, l'insuffisance de la demande interne en matériaux recyclés, les déversements illégaux, les exportations illégales, ainsi que les conditionnements, le traitement et les transports inappropriés des déchets plastiques ont occasionné un préjudice pour la santé humaine et l'environnement et une hausse des exportations de déchets, d'où une perte importante de matières premières et d'emplois dans l'Union.
Le Parlement a souligné que la pleine mise en uvre de la législation de l'Union relative aux déchets permettrait d'économiser 72 milliards EUR par an, d'augmenter de 42 milliards EUR le chiffre d'affaires annuel du secteur de la gestion et du recyclage des déchets de l'Union et de créer plus de 400.000 emplois d'ici à 2020.
Sachant que quelque 40% des déchets plastiques sont issus d'emballages et principalement de produits à usage unique, les députés ont suggéré de réexaminer durgence la directive 94/62/CE relative aux emballages.
De plus, les députés ont souligné que le potentiel économique du recyclage des déchets plastiques était bien supérieur aux performances actuelles, qui s'établissent à 33% pour les déchets d'emballages plastiques et à 25% pour l'ensemble des déchets plastiques,
Le premier objectif de la législation de l'Union en matière de déchets devrait être leur réduction et la révision de la législation devrait inclure :
Le rapport a invité la Commission à présenter d'ici à 2014 des propositions visant à éliminer progressivement la mise en décharge des déchets recyclables et valorisables à l'horizon 2020 en veillant à ce que des critères d'efficacité écologique s'appliquent à toutes les solutions. Le recours à la valorisation énergétique des déchets plastiques ne devrait être possible que dans les cas où toutes les autres possibilités auront été épuisées.
Les députés ont jugé essentiel d'introduire des mesures appropriées pour décourager l'incinération de produits plastiques recyclables, compostables et biodégradables, de manière à optimiser le cycle de vie de chaque type de matière plastique, tout en respectant la hiérarchie des déchets (prévention, réutilisation, recyclage et valorisation). Ils ont également invité la Commission à proposer des mesures de conception aptes à améliorer l'incidence environnementale globale des produits. Le rapport a insisté sur les points suivants :
Les députés ont également préconisé daccroître les investissements publics et privés dans la recherche et dans les technologies visant à obtenir des plastiques plus durables permettant le développement des processus de biodégradation des matières plastiques, des méthodes de tri des déchets, du traitement et du recyclage mécanique, de la valorisation des matières plastiques qui se trouvent dans les océans, de l'écoconception et des emballages intelligents. La stratégie Horizon 2020 pourrait ouvrir des perspectives pour répondre à ce besoin sociétal essentiel.
Le Parlement a suggéré les actions suivantes :
Enfin, le Parlement a estimé que l'identification des besoins futurs du marché du travail devait être une priorité ; il a insisté sur la nécessité dune formation et de compétences suffisantes pour que les éco-innovations puissent être fécondes et que la législation européenne relative aux déchets puisse être appliquée correctement.
La résolution a recommandé que les États membres intègrent le modèle de l'économie circulaire dans leurs programmes de formation professionnelle et a rappelé que le Fonds social européen pourrait contribuer à satisfaire la demande d'emplois durables de qualité dans les secteurs d'activité mobilisant moins de ressources.