OBJECTIF : établir un cadre juridique et financier commun pour la distribution de fruits et légumes et de lait aux enfants dans les écoles.
ACTE PROPOSÉ : Règlement du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : les programmes «lait à lécole» et «fruits à lécole» ont été élaborés séparément et à des périodes différentes. Le programme en faveur de la consommation de lait à lécole (date de la création de lorganisation commune des marchés dans le secteur du lait en 1968) et est réellement appliqué depuis 1977. Le programme en faveur de la consommation de fruits à lécole est un programme plus récent, qui répond à un engagement politique pris en 2007 dans le contexte de la réforme de lorganisation commune des marchés dans le secteur des fruits et légumes.
Les programmes actuels sinscrivent chacun dans un cadre juridique et financier propre et présentent des différences notables sur le plan de leur conception et de leur fonctionnement. Toutefois, les raisons qui ont conduit à linstauration de ces deux programmes à destination des écoles sont toujours valables dans le contexte actuel de baisse de la consommation de fruits et légumes et de produits laitiers.
La proposition vise non seulement à remédier aux problèmes inhérents au fonctionnement des programmes afin daccroître leur efficacité, mais aussi à mettre en place une politique plus unifiée de manière à garantir que ces programmes puissent mieux répondre aux problèmes généraux de la baisse de la consommation de fruits et légumes et de lait et de laugmentation de lobésité, tout en établissant un lien essentiel avec lagriculture et une large gamme de produits qui en sont issus.
La proposition répond également à lengagement pris par la Commission de réexaminer les modalités de financement des programmes actuels, à savoir laide à la distribution de lait ainsi que le cofinancement des coûts du programme «fruits à lécole».
ANALYSE DIMPACT : loption privilégiée est celle dun nouveau cadre, qui prévoit un changement de politique considérable avec linstauration dun cadre juridique et financier commun pour la distribution dun nombre restreint de produits, complété par un renforcement de la dimension éducative au service des objectifs à long terme.
CONTENU : la Commission propose détablir un cadre juridique et financier commun pour la distribution de fruits et légumes et de lait aux enfants dans les écoles, complété par un renforcement des mesures éducatives afin de réaffirmer le lien avec lagriculture et une large gamme de produits qui en sont issus, ainsi quavec des considérations plus générales telles que la santé publique et lenvironnement.
Les éléments clés de la nouvelle proposition sont les suivants :
1) Recentrer la distribution: il est proposé daxer la distribution de produits dans les écoles sur deux «produits phares»: les fruits et légumes frais (dont la banane), dune part, et le lait de consommation, uniquement, dautre part, la teneur en matière grasse du lait de consommation étant à fixer par les autorités sanitaires nationales. Ce ciblage inscrirait la distribution dans le cadre dun budget préétabli, réduirait la charge organisationnelle des écoles et répondrait à la nécessité de contribuer à inverser la tendance à la baisse de la consommation pour ces deux groupes de produits.
2) Unifier les dispositions financières et améliorer les conditions de financement : compte tenu des différences entre les produits ainsi que des disparités de consommation entre les États membres, des «enveloppes» distinctes seraient allouées à ces derniers pour les fruits et légumes (y compris la banane) et pour le lait. Lenveloppe allouée pour les fruits et légumes est conforme au budget de la PAC 2020 (150 millions EUR) et lenveloppe allouée pour le lait correspond à lutilisation attendue des fonds (80 millions EUR).
Une certaine flexibilité serait prévue pour permettre aux États membres de transférer une partie limitée de leur allocation dune enveloppe à lautre en fonction de leurs besoins (établissement de priorités dintervention au moyen de stratégies). Ainsi, sans dépasser le plafond global de 230 millions EUR les États membres pourraient transférer jusqu'à 15% de leurs allocations indicatives pour les fruits et légumes, y compris les bananes ou du lait à l'autre secteur, dans des conditions à définir par la Commission par voie d'actes délégués.
Sur la base de lexpérience acquise à ce jour, le niveau de la contribution de lUnion au prix des produits serait limité, non par des taux de cofinancement de lUnion, mais par un plafond daide de lUnion par portion de fruits et légumes et par portion de lait. Le niveau de subvention de lUnion pour le lait serait augmenté. Les États membres seraient autorisés à maintenir les aides nationales complémentaires ou à attirer des financements privés afin délargir le champ et/ou lintensité de leur intervention dans les programmes à destination des écoles.
Pour les fruits et légumes, y compris la banane, laide serait accordée sur base de critères objectifs reposant sur: i) le nombre denfants âgés de six à dix ans par rapport à la population ; ii) le niveau de développement des régions de lÉtat membre, afin dassurer un niveau daide plus élevé aux régions moins développées ; iii) pour le lait, le critère serait celui de lutilisation historique des fonds au titre des programmes précédents de distribution de lait et de produits laitiers aux enfants.
3) Renforcer la dimension éducative : la mise en uvre de mesures éducatives de soutien serait obligatoire également dans le cas du programme «lait à lécole», ce qui permettra de combler le fossé entre les deux programmes. Ces mesures auraient une forte dimension éducative, laccent étant mis sur les questions agricoles, la nutrition/la santé (alimentation équilibrée) et lenvironnement.
Les mesures éducatives devaient cibler la population scolaire et, si possible, associer la famille et la collectivité. Elles devront également répondre au problème plus général de loffre actuelle de boissons et daliments sains dans les écoles.
Les États membres pourraient aussi opter pour des mesures éducatives thématiques qui porteraient occasionnellement sur des produits agricoles autres que les deux produits phares, comme les yaourts, les fruits et légumes transformés, le miel, lhuile dolive ou dautres produits similaires.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : lincidence de la proposition est neutre sur le plan budgétaire par rapport au statu quo.
En ce qui concerne la répartition des dépenses, le soutien sera accordé en majeure partie aux mesures de distribution et aux mesures éducatives de soutien. Dautres coûts, comme les coûts dévaluation, de suivi et de communication, pourront également bénéficier dun soutien.
ACTES DÉLÉGUÉS : la proposition contient des dispositions habilitant la Commission à adopter des actes délégués conformément à larticle 290 du traité sur le fonctionnement de lUnion européenne.