Le Parlement européen a adopté par 546 voix pour, 32 voix contre et 17 abstentions, une résolution sur l'Arabie saoudite, ses relations avec l'Union et son rôle au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le Parlement européen rappelle que le Royaume d'Arabie saoudite (RAS) est un acteur influent au Moyen-Orient et dans le monde musulman dans le domaine politique, économique et religieux, ainsi que le premier producteur de pétrole au monde et l'un des fondateurs et membres éminents du Conseil de coopération du Golfe et du G20. Cest également un partenaire commercial important de l'Union européenne. Néanmoins, le contexte politique et stratégique en mutation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord exige un réexamen des relations entre l'Union et le RAS. Le Parlement évoque en particulier la nécessité dassurer, pour le RAS, une réelle liberté de culte, notamment en ce qui concerne la pratique en public et les minorités religieuses, conforme au rôle qui est le sien en tant que gardien des deux saintes mosquées de l'Islam de la Mecque et de Médine.
Reconnaissant l'interdépendance qui lie l'Union européenne et l'Arabie saoudite quant à la stabilité régionale, aux relations avec le monde musulman, au devenir du printemps arabe dans les pays en transition, au processus de paix israélo-palestinien, à la guerre en Syrie ainsi que sur toute une série dautres domaines, le Parlement évoque tout à la fois l'environnement géopolitique de lArabie saoudite et les enjeux sécuritaires en place ainsi que l'intérêt de l'Union pour une évolution pacifique et ordonnée dans la région. Le Parlement souligne en particulier le lancement d'un processus de réforme politique dans le Royaume et son impact en tant que facteurs essentiels de paix, de stabilité et de développement dans la région.
Sur ces bases, le Parlement demande aux autorités saoudiennes de :
La résolution invite également les institutions de l'Union européenne à accroître leur présence dans la région et à renforcer les relations de travail avec le RAS, en augmentant les moyens accordés à la délégation à Riyad et en programmant des visites régulières dans le pays, notamment de la Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Financement et soutien du terrorisme : le Parlement craint que certains citoyens et organisations du RAS apportent un soutien financier et politique à certains groupes religieux et politiques, notamment en Afrique du Nord, au Proche-Orient, en Asie, et en particulier dans le sud de l'Asie (à savoir au Pakistan et en Afghanistan), en Tchétchénie et au Daguestan. Il estime que cela pourrait se traduise par le renforcement des mouvements fondamentalistes et obscurantistes. Il appelle dès lors les autorités saoudiennes à coopérer avec l'Union européenne et à l'échelle internationale pour mettre un terme au soutien apporté par les mouvements salafistes aux opérations dirigées contre l'État malien par des groupes militaires rebelles, qui déstabilisent l'entière région.
La question syrienne : le Parlement souligne que le RAS est un membre clé de la Conférence internationale des amis du peuple syrien. Il invite le Royaume à contribuer à une issue pacifique et inclusive du conflit syrien, notamment en apportant son appui aux pourparlers de Genève II, sans poser de conditions préalables.
Il demande également :
Si le Parlement partage enfin certaines des préoccupations formulées par le RAS sur la question de la Syrie, il prie le gouvernement du Royaume de s'engager activement et de façon constructive vis-à-vis de la communauté internationale. Il se réjouit tout particulièrement de l'accord conclu entre les États-Unis et la Russie afin de débarrasser la Syrie des armes chimiques, tout en évitant une confrontation militaire.