OBJECTIF : établir une plateforme européenne dans lobjectif de renforcer la coopération visant à prévenir et à décourager le travail non déclaré.
ACTE PROPOSÉ : Règlement du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : le travail non déclaré a de lourdes incidences budgétaires, car il entraîne une baisse des recettes fiscales et des cotisations sociales. Il a des répercussions négatives sur lemploi, la productivité, les conditions de travail, le développement des compétences et lapprentissage tout au long de la vie. Il se traduit par des droits à pension moindres et un accès plus limité aux soins de santé. Il a en outre pour effet de fausser la concurrence entre les entreprises.
Un autre phénomène y est étroitement lié, à savoir le travail faussement déclaré, ou faux travail indépendant, situation qui a également des conséquences négatives sur la santé, la sécurité et la couverture sociale des travailleurs concernés, ainsi que sur les recettes fiscales.
Le Parlement européen, dans sa résolution du 14 janvier 2014, a appelé à une amélioration de la coopération et à un renforcement des dispositifs dinspection du travail pour lutter contre le travail non déclaré.
La lutte contre le travail non déclaré sappuie essentiellement sur trois types dorganes chargés de faire appliquer la législation: a) les services dinspection du travail, qui interviennent en cas de comportement illicite par rapport aux conditions de travail et/ou les normes de santé et de sécurité, b) les services dinspection de la sécurité sociale, responsables de la lutte contre la fraude aux cotisations sociales et c) ladministration fiscale, qui combat la fraude fiscale. Dans certains États membres, les partenaires sociaux participent également à la réalisation de ces tâches. En outre, dans certains États membres, les autorités douanières, les instances chargées du contrôle des migrations, la police et le ministère public interviennent aussi. On a toutefois constaté que la coopération entre ces différents acteurs à léchelon national nétait pas toujours aussi structurée ou efficace que nécessaire.
Étant donné que les défis sont communs aux États membres et que le travail non déclaré a souvent une dimension transfrontière, une action à léchelle de lUE peut jouer un rôle important en permettant de renforcer la coopération entre les autorités chargées de faire appliquer la législation, à léchelon national et transnational, en vue de prévenir et de décourager le travail non déclaré.
Il nexiste actuellement aucun mécanisme formel englobant lensemble des autorités compétentes des États membres pour traiter les questions liées aux aspects transfrontières du travail non déclaré.
En 2012, avec sa communication intitulée «Vers une reprise génératrice demplois», la Commission avait souligné la nécessité dune meilleure coopération entre les États membres et annoncé le lancement de consultations en vue de la création dune plateforme denvergure européenne entre les inspections du travail et dautres organismes de répression du travail non déclaré, afin daméliorer la coopération et de permettre léchange de pratiques exemplaires et le recensement de principes communs en la matière. Il convient donc maintenant dinstituer une telle plateforme.
ANALYSE DIMPACT : la Commission a envisagé plusieurs options dans son analyse dimpact et a abouti à la conclusion que loption privilégiée serait létablissement dune plateforme européenne à laquelle la participation serait obligatoire.
BASE JURIDIQUE: article 153, par. 2, point a) du le traité sur le fonctionnement de lUnion européenne (TFUE).
CONTENU : la proposition établit une plateforme dont lobjectif serait de renforcer, à léchelle de lUE, la coopération visant à prévenir et à décourager le travail non déclaré. La plateforme rassemblerait les autorités nationales chargées de faire appliquer la législation, telles que désignées par chacun des États membres et la Commission.
Observateurs: des représentants des partenaires sociaux intersectoriels au niveau de lUnion, ainsi que les partenaires sociaux des secteurs marqués par une incidence élevée du travail non déclaré pourraient participer en tant quobservateurs à la Plateforme. Seraient aussi conviés des représentants de la Fondation européenne pour lamélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), de lAgence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) et de lOIT.
Objectifs: la plateforme devrait contribuer à une meilleure application du droit de lUE et de la législation nationale, à la diminution du travail non déclaré et à la création demplois dans léconomie formelle de la manière suivante:
Á cet effet, la plateforme devrait : i) procéder à léchange de bonnes pratiques et dinformations; ii) développer lexpertise et lanalyse; iii) coordonner les actions opérationnelles transfrontières.
Tâches: aux fins de laccomplissement de sa mission, la plateforme serait chargée, entre autres, des tâches suivantes:
Point de contact unique: pour atteindre ses objectifs, la plateforme devrait sappuyer sur un «point de contact unique» dans chaque État membre, qui devrait disposer de lautorité nécessaire pour assurer la liaison avec les autorités nationales chargées des divers aspects du travail non déclaré.
Fonctionnement: la Commission assurerait la coordination des travaux de la plateforme et assurerait la présidence des réunions. La plateforme devrait en outre adopter à la majorité son règlement intérieur, son programme de travail pour deux ans, et la décision de créer des groupes de travail chargés détudier les questions abordées dans ses programmes de travail.
Réexamen: 4 ans après lentrée en vigueur de la future décision, la Commission devrait soumettre un rapport sur son application en vue dévaluer dans quelle mesure la plateforme a contribué à la réalisation de ses objectifs énoncés.
INICIDENCE BUDGÉTAIRE: le règlement (UE) n° 1296/2013 du Parlement européen et du Conseil a établi un programme européen pour lemploi et linnovation sociale (EaSI) pour la période 2014-2020. Le financement de la plateforme proviendrait du volet «Progress» de ce programme.
Un montant annuel indicatif de 2,1 millions EUR est prévu pour lexécution des tâches, telles que la mise en place doutils pratiques, les activités de soutien confiées à des prestataires de services, la publication de lignes directrices et principes communs, ainsi que de manuels, létablissement dune capacité de formation permanente et dun cadre unique pour la tenue de formations communes, lorganisation dévaluations par les pairs et le lancement de campagnes européennes.
En outre, des subventions aux projets permettant dappuyer la réalisation des objectifs de la plateforme seraient incluses. Un montant annuel maximal de 224.000 EUR serait affecté au remboursement des coûts liés à la participation aux réunions de la plateforme.