La Commission présente le 8ème rapport sur la mise en uvre en 2013 de laide communautaire conformément au règlement (CE) n° 389/2006 du Conseil portant création dun instrument de soutien financier visant à encourager le développement économique de la communauté chypriote turque.
La Commission rappelle les grands objectifs de la programmation de laide qui depuis 2006 a permis doctroyer quelque 337 millions EUR à Chypre pour des opérations menées au titre du règlement. Aux fins de la programmation pour 2013, un montant de 31 millions EUR ont été engagés pour des actions dans lîle.
Actions financées en 2013 : lannée 2013 a été marquée par quelques belles avancées:
Dans le cadre dune évaluation générale du programme, la qualité a été jugée «bonne» dans lensemble. La Commission a également réussi à inscrire laide en faveur de la communauté chypriote turque dans une perspective pluriannuelle dans le contexte du cadre financier pour la période 2014-2020.
Toutefois le contexte politique empêche des avancées décisives sur certains dossiers et lannée 2013 a été marquée par un problème déjà présent antérieurement: des contractants locaux ont porté des litiges contractuels devant des «tribunaux» locaux, lesquels ont rendu des «jugements» à lencontre de la Commission, comportant des injonctions empêchant dappeler les garanties bancaires fournies par des banques locales. Cette situation a été partiellement désamorcée par des modifications apportées aux textes juridiques locaux, mais il reste à vérifier si la protection des garanties fournies par des banques locales est adéquate. En outre, cette protection ne semble pas avoir deffet rétroactif et la Commission nest toujours pas en mesure dencaisser certaines garanties bancaires. Ce problème a retardé la signature de contrats de subvention.
Principales conclusions : le rapport détaille les progrès des projets par objectifs du règlement. Dune manière générale, le rapport conclut quil est nécessaire daccomplir de nouveaux progrès pour atteindre lobjectif principal du règlement, à savoir favoriser la réunification de Chypre en encourageant le développement économique. Cet objectif reste ardu, compte tenu du contexte opérationnel dans la partie nord de lîle.
Le rapport rappelle que le règlement de la question chypriote se fera à lissue dun processus politique, mais le programme daide de lUE est essentiel pour accélérer lintégration économique et sociale. Malgré le contexte difficile dans la partie nord de Chypre, des résultats solides, découlant de projets qui ont été réalisés précédemment sont désormais visibles. Par ailleurs, limportance que revêt lapplication dune approche cohérente nest plus à prouver, car certains projets deviennent aujourdhui beaucoup plus efficaces et productifs après plusieurs années de mise en uvre.
Au cours de lannée 2013, des risques qui avaient été identifiés précédemment, liés notamment à la protection des contrats et des garanties bancaires, ont effectivement causé de graves problèmes et des retards dans certains projets. Cela a nui à la capacité dabsorption. Il incombe à la Commission non seulement de suivre et de contrôler le niveau de risque, mais également de faire en sorte que les fonds alloués soient pleinement absorbés pour relever les défis sociaux et économiques qui existent.
La livraison des infrastructures et des grands équipements reste difficile, mais les projets de ce type qui ont abouti ont été de réels succès et bénéficié dune grande visibilité. Même des projets de moindre retentissement réalisés antérieurement, comme le renouvellement des réseaux de distribution deau, ont permis daméliorer de manière significative la vie quotidienne des Chypriotes turcs.
Prochaines étapes : la stabilité accrue offerte par le cadre financier (CFP) 2014-2020 devrait aider à la progression de certains dossiers. Lévaluation du programme effectuée en 2013 a débouché sur des conclusions globalement positives, bien que des enseignements soient tirés en permanence. Dans certains domaines notamment, il reste difficile dobtenir lensemble des résultats escomptés des interventions et la viabilité à long terme continue de poser problème, en raison de la faible capacité des bénéficiaires et du manque de ressources au niveau local, qui entravent la participation de la communauté chypriote turque et nuisent à la durabilité des projets.
La Commission ne peut toutefois pas mettre un terme à ses travaux dans ces domaines, car bon nombre dentre eux ont trait à des éléments essentiels de lacquis et revêtent une importance capitale pour le bien-être économique et social des citoyens de lUE.