Le présent
rapport de la Commission constitue une nouvelle étape dans le
processus de révision du règlement nº 2006/2004 du
Parlement européen et du Conseil relatif à la
coopération entre les autorités nationales chargées
de veiller à lapplication de la législation en
matière de protection des consommateurs (règlement CPC).
Il sappuie sur les rapports bisannuels de la Commission et
des États membres et sur les résultats dune
consultation publique sur les principaux domaines
damélioration possibles.
Le règlement
CPC instaure un cadre unique regroupant les autorités
nationales de tous les États membres de lUE aux fins du
contrôle de lapplication de la législation de
lUnion protégeant les intérêts
économiques des consommateurs. Son objectif principal est la
lutte contre les infractions transfrontières au moyen de
procédures déchange dinformations, de
demandes de mesures dexécution transfrontalières et
dactions coordonnées destinées à empêcher
les commerçants qui commettent des infractions de
délocaliser leurs activités au sein de lUnion dans
le but de profiter des failles des frontières
juridictionnelles.
Avantages du
règlement CPC : le rapport montre que depuis 2007,
lapplication du règlement CPC a, dans lensemble,
donné des résultats positifs et a permis de
créer un mécanisme de coopération fondé sur un
réseau, exemplaire pour dautres secteurs du marché
unique. Le règlement procure des avantages substantiels aux
consommateurs de lUE. En particulier:
- le
mécanisme dassistance mutuelle du réseau CPC a
fourni un cadre juridique précis et complet pour les
échanges mutuels dinformation et les mesures
dexécution transfrontalières. Linnovation la
plus importante réside dans la possibilité de faire
exécuter les lois protégeant les intérêts des
consommateurs au-delà des frontières. À la fin de
2013, les États membres avaient soumis, au total, 1454
demandes dassistance mutuelle, dont 699 demandes
dinformations et 755 demandes de mesures
dexécution;
- les
opérations «coup de balai» dans de nombreux
secteurs (ex : billets davion, contenus téléphone
mobile, crédit à la consommation) et les approches
communes en matière dapplication de la
législation basées sur le règlement CPC ont permis
aux États membres de coordonner leur action à plus grande
échelle dans ce domaine. Une opération «coup de
balai» est un passage au crible de sites web à
léchelon de lUnion européenne dont
lobjectif est de détecter les violations des droits des
consommateurs puis de faire assurer le respect de la
législation. Depuis 2007, ces opérations «coup de
balai» ont lieu une fois par an. Sur la période
2007-2013, plus de 3000 sites web ont été inspectés
;
- le
mécanisme dalerte du réseau CPC fournit, pour
la première fois, un cadre permettant aux États membres
déchanger des informations sur les infractions
émergentes et de déterminer les infractions susceptibles
de nécessiter une approche coordonnée.
Améliorer
le mécanisme de coopération : la Commission estime
que le règlement CPC garde toute sa pertinence et
constitue un atout pour lavenir de la politique
européenne des consommateurs. Il ressort clairement de
lévaluation, des rapports bisannuels de la Commission et
des États membres et des résultats de la consultation
publique quil est nécessaire de donner une
orientation globale au réseau CPC, notamment en vue
relever les nouveaux défis posés par
léconomie numérique.
Il pourrait aussi
savérer utile de poursuivre le développement du
cadre CPC, au besoin après révision du règlement
CPC, dans les domaines suivants:
- renforcer les
mécanismes dassistance mutuelle, y compris les
questions et les dispositions légales et procédurales
assurant une coopération globale ;
- étendre les
activités dapplication communes telles que les
opérations «coup de balai» ou les mesures
dexécution communes à dautres secteurs ;
des progrès sont nécessaires pour lutter contre les
pratiques commerciales frauduleuses et agressives, qui peuvent
nécessiter des moyens dexécution spécifiques
;
- développer
la surveillance du marché et le mécanisme
dalerte du réseau CPC pour assurer une
détection rapide des menaces émergentes pour les
consommateurs susceptibles de nécessiter une action de
coopération pour protéger ces derniers ; dautres
acteurs, comme les organisations de consommateurs et les centres
européens des consommateurs pourraient être
associés;
- remédier aux
difficultés découlant des différentes règles
et normes procédurales en vigueur dans les procédures
dexécution nationales qui constituent un obstacle à
une coopération efficace et clarifier les outils à la
disposition des autorités compétentes et leurs pouvoirs
communs minimaux ;
- faire en sorte
que la Commission ait un rôle plus actif au sein du
réseau CPC (comme le demandent les participants à la
consultation publique) de façon à mener dautres
actions à lavenir pour lutter contre les infractions
généralisées commises à léchelle de
lUE, qui portent gravement préjudice à son
économie ;
- étendre la
coopération avec les partenaires commerciaux au vu des
défis de plus en plus nombreux posés par les pratiques
commerciales des pays tiers dans une économie numérique
mondialisée.
Pour
déterminer la meilleure façon possible de valoriser la
coopération en matière de protection des consommateurs,
la Commission procède actuellement à des études
danalyse dimpact. Ces études permettront
dexaminer lensemble des options disponibles - qui vont
du maintien du cadre actuel à lintroduction dune
nouvelle législation - pour relever les défis de
lapplication de la législation à lavenir et
permettre à la Commission se prononcer sur la stratégie
la plus efficace.