La commission du
développement a adopté le rapport dinitiative de
Davor Ivo STIER (PPE, HR) sur l'Union et le cadre de
développement mondial après 2015.
Les
députés soulignent tout dabord que les Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD) ont permis de
faire mieux prendre conscience du fait que léradication
de la pauvreté constituait un défi urgent à relever
et de la nécessité dune action mondiale prioritaire
en la matière. Toutefois, certaines lacunes des OMD devraient
être comblées dans le cadre de la définition du
cadre post-2015.
Les OMD: bilan
et nouveaux enjeux : rappelant que, si les OMD avaient
permis d'améliorer sensiblement l'existence des personnes
concernées, des questions essentielles telles que les
violations des droits de l'homme, les conflits armés et le
terrorisme, le changement climatique, l'insécurité
alimentaire, les flux migratoires, le chômage, les
évolutions démographiques, la corruption, la pénurie
de ressources, la croissance non durable à long terme et les
crises économiques et financières devaient continuer de
poser des problèmes complexes et inextricablement liés,
au cours des prochaines décennies. Il y a donc
nécessité de trouver de nouvelles voies de
développement qui puissent conduire à un
développement plus inclusif et plus durable pour tous.
Ce nouveau cadre
devrait en outre contribuer à apporter une réponse
efficace à lensemble de ces défis et aborder
d'autres questions importantes telles que le respect de la
dignité de chaque être humain, la justice, la bonne
gouvernance, l'éducation, la recherche et l'innovation, les
droits des femmes, des enfants, des jeunes et des
minorités.
Dans l'ensemble,
l'évaluation des progrès accomplis dans la
réalisation des OMD actuels ont montré que, dans le
nouveau cadre, un lien étroit entre l'éradication
de la pauvreté, la lutte contre les inégalités et la
promotion du développement durable, ainsi que la mise en place
d'un ensemble unique et universel dobjectifs incluant
diverses approches, sera crucial
Les
députés soulignent par ailleurs que la
responsabilité mutuelle et la transparence à tous les
niveaux devraient être un axe fondamental du nouveau cadre de
développement.
Une position
forte et cohérente de l'UE: l'UE est appelée à
adopter une position forte, cohérente et unifiée dans les
prochaines négociations intergouvernementales, en tenant
compte des priorités mises en évidence dans la
présente proposition de résolution. Le nouveau cadre
mondial devrait inclure une architecture institutionnelle
appropriée avec des lignes de conduite claires pour
lévaluation de sa mise en uvre. Les
députés estiment également que la cohérence des
politiques pour le développement durable (PCD) devrait devenir
un outil clé pour la mise en uvre du cadre post-2015.
À cette fin, ils demandent que l'UE veille à ce que les
orientations nécessaires, les évaluations d'impact et les
mécanismes de suivi et d'information permettent au PCD de
devenir une réalité dans le contexte du cadre
renouvelé.
Domaines
prioritaires
-
Éradication de la pauvreté et développement
durable : les députés insistent pour que
l'éradication de la pauvreté continue dêtre la
priorité du cadre de développement mondial pour
laprès-2015. Une approche fondée sur les droits
humains, l'éradication de la pauvreté ainsi que la bonne
gouvernance et le développement durable devraient être
des thèmes sous-jacents du nouveau cadre de développement
portant également sur les aspects multidimensionnels de la
pauvreté et des inégalités, allant au-delà du
simple déficit de revenus.
- Une approche
fondée sur les droits de l'homme : le programme pour
l'après-2015 devrait assurer une approche fondée sur les
droits de l'homme, ainsi que la promotion de sociétés
pacifiques. La justice, la bonne gouvernance, la démocratie et
la primauté du droit devraient également faire partie du
nouveau cadre.
- Prévention
des conflits, relèvement après conflit, consolidation de
la paix et promotion d'une paix durable : le cadre
post-2015 devrait refléter les aspects de consolidation de la
paix et les objectifs de construction d'un État de droit tels
que convenus à Busan. Une attention particulière devrait
ainsi être accordée aux États fragiles dans ce
contexte. La promotion de sociétés pacifiques est l'une
des priorités de l'UE et ceci devrait également
transparaître dans le nouveau cadre. Il serait toutefois
également nécessaire de sattaquer aux causes
sous-jacentes des conflits et des fragilités. Les institutions
de l'UE sont donc appelées à mettre en place des
procédures plus efficaces et sensibles dans les situations
post-conflit et à adopter une stratégie permettant à
l'aide au développement de contribuer à rencontre les
objectifs de sécurité, et ce de manière aussi
efficace que possible.
-
Atténuation du changement climatique et réduction des
risques de catastrophe : les députés estiment
que l'atténuation du changement climatique et
ladaptation doivent être effectivement
intégrées au sein du cadre de développement pour
l'après-2015. Une attention particulière devrait
être accordée aux énergies durables car cet aspect
est crucial pour atténuer le changement climatique. Les
députés soulignent par ailleurs l'importance d'inclure
dans le nouveau cadre des aspects tels que l'aide humanitaire, le
renforcement des capacités, la prévention des
catastrophes et des mesures participatives permettant de
réduire efficacement les risques de catastrophes et de
renforcer la résilience.
-
Sécurité alimentaire, nutrition, agriculture durable,
dégradation des terres, accès à leau potable
et assainissement: les députés saluent le fait que la
sécurité alimentaire et la nutrition soient devenues des
domaines prioritaires pour le nouveau cadre de développement
global. Ils soulignent l'importance d'aborder les liens existant
entre l'amélioration de la productivité de l'agriculture
et de la pêche et la réduction des gaspillages
alimentaires, la gestion transparente des ressources naturelles et
l'adaptation au changement climatique. Ils appellent à aller
au-delà de la sécurité alimentaire et de
considérer la nourriture comme un droit humain
fondamental, afin d'être en mesure de fixer un objectif
clair de «0 faim» dans le monde et de mettre fin
au scandale de la faim d'ici 2025. Ils soulignent également
l'importance de la bonne gouvernance mondiale en vue de
prévenir le phénomène de l'accaparement des
terres par des consortiums d'entreprises et de promouvoir
l'accès universel à l'eau potable.
- Santé et
éducation : les députés appellent l'Union
à se concentrer sur la promotion de la protection dune
santé équitable, universelle et durable dans le nouveau
cadre. La prévention de l'exclusion et de la discrimination
des groupes les plus vulnérables en matière de
systèmes de soins de santé a également été
soulignée. Les députés mettent également en
évidence la nécessité de permettre l'accès
à tous les niveaux d'éducation de qualité, afin de
favoriser une citoyenneté participative et de promouvoir des
sociétés fondées sur linnovation et le
savoir.
- Rôle
central des femmes dans le nouveau cadre de
développement : les députés saluent le fait
que l'autonomisation des femmes a été reconnue comme une
priorité dans l'agenda de développement pour
laprès-2015. Ils considèrent en outre quil
faut donner la priorité à l'élimination de toutes
les formes de violence contre les femmes et les filles. Il est
également crucial que l'UE fixe l'élimination de toutes
les pratiques néfastes vis-à-vis des femmes et des
enfants telles que le phénomène des mariages
précoces ou forcés ou les mutilations génitales qui
doivent devenir des priorités du nouveau cadre.
- Mobilisation
des ressources financières : l'UE est enfin
appelée à prendre en compte une approche internationale
cohérente et globale en vue de financer le cadre post-2015.
Les députés réitèrent à cet effet la
nécessité de poursuivre la coopération étroite
instaurée avec les autres donateurs pour mettre au point de
nouveaux mécanismes financiers innovants, comme la taxe sur
les transactions financières. Ils invitent une nouvelle fois
à faire de la lutte contre la corruption, le blanchiment
d'argent, la fraude et l'évasion fiscales, les paradis
fiscaux, les flux de capitaux illégaux et les structures
fiscales nuisibles une priorité absolue dans le cadre du
financement du développement.