La commission des
droits de la femme et de l'égalité des genres a
adopté un rapport dinitiative de Marc TARABELLA
(S&D, BE) sur les progrès accomplis en matière
d'égalité entre les femmes et les hommes dans l'Union en
2013.
Le rapport invite
les institutions européennes et les États membres à
:
- prendre en compte
la perspective du genre et du droit des femmes dans
l'élaboration des politiques et des procédures
budgétaires, en particulier dans le cadre des politiques
de relance, en procédant systématiquement à des
analyses d'impact selon le genre;
- intégrer un
pilier concernant l'égalité entre les hommes et les
femmes dans le cadre de la stratégie Europe 2020, pour
mesurer les progrès en matière de réduction de
l'écart entre hommes et femmes en matière d'emploi;
- élaborer un
plan d'investissement général en matière
d'infrastructures sociales, puisque, selon les prévisions,
un plan d'investissement axé différencié selon le
sexe permettrait une hausse progressive du PIB européen.
Le rapport formule,
entre autres, les recommandations suivantes :
- lutter contre
la pauvreté féminine, en particulier celle des femmes
âgées et des mères célibataires, mais aussi des
femmes victimes de violences sexistes, des femmes handicapées,
des femmes immigrées et des femmes issues de minorités,
notamment au travers Fonds social européen et les Fonds
structurels;
- tenir compte de
l'évolution des structures familiales lors de
l'élaboration des politiques d'imposition et d'indemnisation,
notamment en soutenant financièrement les familles
monoparentales à travers des crédits d'impôts ou des
aides en matière de soins de santé;
- réduire
l'écart de rémunération et de pension entre les
femmes et les hommes, notamment en remédiant à la
concentration persistante des femmes dans des emplois à temps
partiel, mal rémunérés et précaires en leur
offrant des structures d'accueil de qualité pour les
enfants. Le rapport considère que l'urgence est ici
d'appliquer la directive
2006/54/CE relative à la mise en uvre du principe de
l'égalité des chances et de l'égalité de
traitement entre hommes et femmes en matière d'emploi et de
travail.
- mettre en
uvre des politiques volontaristes en faveur de l'emploi
de qualité des femmes pour atteindre les objectifs de la
stratégie Europe 2020, notamment en luttant contre les
stéréotypes, la ségrégation professionnelle
verticale et horizontale;
- définir
des objectifs spécifiques en matière d'emploi dans le
cadre des programmes nationaux de réforme, afin que les femmes
et les hommes bénéficient du même accès au
marché du travail et des mêmes possibilités d'y
rester;
- mettre en place
des services abordables, flexibles, de qualité et
facilement accessibles de prise en charge de personnes qui ne
peuvent assumer seules les activités de la vie quotidienne
afin de leur permettre de concilier vie personnelle, vie familiale
et vie professionnelle.
Déplorant le
blocage de la directive
sur le congé de maternité au sein du Conseil, les
députés exhortent les États membres à
reprendre les négociations sur ce dossier et
réitèrent leur volonté de coopérer.
Le rapport demande
également à la Commission d'adopter des politiques
décisives afin de lutter contre les stéréotypes
liés au sexe et invite les États membres, dans leurs
systèmes éducatifs, à mieux sensibiliser les
élèves au respect de l'égalité des droits et
des chances entre les hommes et les femmes.
En ce qui concerne
les violences faites aux femmes, les députés
demandent à la Commission de soumettre une proposition d'acte
législatif établissant des mesures pour encourager et
appuyer l'action des États membres dans le domaine de la
prévention de la violence à l'égard des femmes et
des filles, et de mettre en place un cadre d'action global
et efficace en matière de violence fondée sur le sexe.
Les États membres devraient s'efforcer systématiquement
de donner aux femmes les moyens de signaler les cas de violence aux
autorités.
La Commission et
les États membres sont appelés à instituer une
Année européenne de lutte contre la violence envers les
femmes en 2016.
Le rapport insiste
sur le fait que les femmes doivent avoir le contrôle de leur
santé et de leurs droits sexuels et reproductifs,
notamment grâce à un accès aisé à la
contraception et à l'avortement.
Enfin, les
députés regrettent que le rapport annuel ne
constitue désormais plus qu'un document de travail annexé
au rapport sur l'application de la charte européenne des
droits fondamentaux et demandent à la Commission de rendre
à ce rapport toute sa légitimité politique en
favorisant son adoption officielle et distincte.