La commission du
développement a adopté un rapport dinitiative
dEleni THEOCHAROUS (PPE, CY) sur le rôle des
autorités locales des pays en développement en
matière de coopération au développement.
Les
députés estiment que la planification stratégique
au niveau national et local est indispensable à la
promotion et à l'intégration des trois principales
dimensions du développement, à savoir la dimension
sociale, la dimension économique et la dimension
environnementale.
Le rapport souligne
la nécessité de traduire concrètement les nouvelles
orientations de la communication
de la Commission concernant les autorités locales et la
reconnaissance de leur rôle comme acteurs étatiques dans
la mise en uvre de la coopération européenne tant
au niveau du 11e Fonds européen de développement (FED)
que de l'instrument de coopération au développement
(ICD).
L'Union
européenne est appelée à promouvoir la
coopération décentralisée comme moyen de mise en
uvre du cadre de développement post-2015.
Les
députés demandent à la Commission à cet effet,
i) d'envisager la possibilité de faire de la
décentralisation un secteur de concentration financière
de ses instruments financiers d'aide extérieure, au premier
rang desquels l'ICD et le FED, ii) de renforcer ses efforts
pour intégrer les autorités locales comme acteurs à
part entière de la mise en uvre du 11e FED tant
au niveau des pays partenaires que des régions, en lien avec
l'aide sectorielle et budgétaire.
Quant aux
États membres, ils devraient réserver une place
suffisante aux autorités locales dans leurs programmes de
développement et à coordonner leurs actions avec celles
de la Commission et d'autres États membres.
Le rapport souligne
limportance des points suivants :
- assurer un
transfert de ressources financières plus équitable du
niveau national vers le niveau sous-régional, des villes et
des communes, affecter partie de l'aide budgétaire
européenne au financement des autorités locales et mettre
en place un véritable dialogue politique avec les
autorités locales dans le cadre de la coopération
européenne ;
- tenir compte du
rôle des autorités locales dans la mise en uvre des
objectifs du Millénaire pour le développement : les
OMD ont révélé le rôle crucial joué par
les autorités locales dans la lutte contre la pauvreté et
dans la prestation de services communautaires, comme l'alimentation
en eau potable et lassainissement, les soins de santé
primaires et l'éducation; des moyens supplémentaires
devraient être alloués au renforcement des capacités
des autorités décentralisées dans ce contexte ;
- définir
des objectifs et des indicateurs fiables pour les objectifs de
développement durable qui répondent aux contextes,
aux besoins et aux préoccupations des populations locales; le
processus post-2015 devrait offrir une vision claire de la mise en
uvre des résultats de Rio+20 qui reconnaisse le
rôle des autorités locales;
- mettre en
uvre un partenariat mondial efficace renouvelé (avec les
organisations de la société civile, le secteur
privé) sappuyant sur une définition et une
répartition claires des responsabilités entre les
partenaires;
- renforcer les
partenariats avec le secteur privé en soutenant i)
l'émergence d'une classe moyenne à travers la promotion
de l'entrepreneuriat privé; ii) la création d'emplois
chez les micro-entreprises et les PME locales, notamment au moyen
de politiques associant les secteurs public et privé ; iii) la
mise en uvre de mécanismes efficaces de reddition de
comptes et la définition des garanties environnementales et
sociales obligatoires.
- renforcer le
partenariat avec la société civile : le programme de
développement mondial post-2015 devrait faire évoluer le
rôle et l'influence des organisations de la société
civile, notamment grâce à la mise en place des
mécanismes de dialogue régulier entre les États
membres et les organisations de la société civile ;
- soutenir la
reddition des comptes et le renforcement des capacités au
niveau national : les gouvernements devraient rendre compte aux
parties prenantes nationales et à la communauté
internationale. Le rapport insiste sur l'importance de promouvoir
la bonne gouvernance au niveau local à travers la promotion
des principes de responsabilisation, de transparence, de
participation, de réactivité et de primauté du droit
; des efforts devraient être déployés pour
améliorer la capacité des autorités locales à
fournir des services publics ;
- associer
davantage les populations autochtones à l'élaboration
de plans de développement local et régional et de plans
d'investissement ;
- créer un
environnement favorable au transfert de technologies au moyen
dune coopération incluant également des
investissements à long terme;
- prévoir
dans les plans de partenariat de la Commission un soutien à la
gestion de processus d'urbanisation durable abordant des
questions telles que la gestion des déchets et la
pauvreté urbaine ;
- renforcer la
coopération internationale visant à lutter contre les
mouvements illicites de capitaux en sappuyant sur la
décentralisation en tant quoutil efficace pour lutter
contre la corruption émanant d'entreprises multinationales
;
- renforcer la
mobilisation des ressources : le rapport souligne la
nécessité de consolider les capacités des
autorités locales de pays partenaires dans le domaine des
impôts communaux et de la planification budgétaire. Il
demande à la Commission de promouvoir la mobilisation de
sources innovantes de financement pour la coopération
décentralisée et invite l'Union européenne à
renforcer les budgets de financement décentralisé,
indispensables au développement local.