Le Parlement européen a adopté par 534 voix pour, 121 voix contre et 52 abstentions, une résolution sur la promotion de l'esprit d'entreprise chez les jeunes par l'éducation et la formation.
Le Parlement rappelle qu'en février 2015, 4,85 millions de jeunes étaient toujours sans emploi dans l'UE-28 et que même si le chômage des jeunes a baissé de 494.000 par rapport à février 2014, cette diminution intervient encore trop lentement. Il souligne également que l'assainissement budgétaire dans les États membres ne doit pas se faire au détriment des emplois occupés par des jeunes.
Mettre l'accent sur la capacité et les compétences entrepreneuriales : rappelant limportance du rôle de l'éducation et la formation tout au long de la vie ainsi que de la mobilité internationale, le Parlement invite les États membres à promouvoir les compétences entrepreneuriales pour la jeunesse par des actions législatives visant à garantir des stages de qualité, en mettant l'accent sur l'apprentissage et de bonnes conditions de travail. Il estime quil faut plus clairement définir la notion d"esprit d'initiative et d'entreprise" caractérisé par la créativité, l'innovation et la prise de risque. Il convient également de revoir la conception de l'entrepreneuriat comme un ensemble de compétences transversales clés permettant d'atteindre des objectifs personnels et professionnels.
Il estime que les capacités et compétences entrepreneuriales, de même que les capacités et compétences transversales, intersectorielles et propres à certaines professions et à certains emplois, devraient être encouragées afin d'augmenter les taux d'emploi non salarié chez les jeunes et de donner à ces derniers une véritable chance de lancer leur propre entreprise. Pour cela, un nouveau cadre de compétences clés devra être mis en place à chaque niveau d'enseignement pour les compétences entrepreneuriales incluant : la motivation, l'esprit d'initiative et la bonne volonté, ainsi que le sens de la responsabilité sociale. Des modules portant sur les bases de la finance, de l'économie et de l'environnement de l'entreprise devraient être intégrés aux programmes scolaires et devraient s'accompagner de programmes de parrainage, de tutorat et d'orientation professionnelle destinés aux apprenants, notamment ceux issus des groupes défavorisés.
Le Parlement estime par ailleurs que ces apprentissages devraient i) utiliser des pédagogies innovantes, plus participatives et centrées sur l'apprenant, ii) favoriser la formation en alternance, iii) mobiliser un partenariat entre toutes les parties concernées, en particulier les organisations d'entrepreneurs, les entreprises et les établissements scolaires locaux, ainsi que le secteur privé.
Le Parlement souligne également limportance de lacquisition par les jeunes de compétences spécifiques dans le domaine des TIC (Technologies de lInformation des Communications) afin de permettre aux jeunes de tirer pleinement parti du potentiel du monde numérique.
Le Parlement met également en évidence la nécessité de renforcer:
Rôle des institutions de l'Union coordination, méthodologie et instruments financiers : le Parlement invite le Conseil et la Commission à élaborer soutien et des outils méthodologiques devant être mis à la disposition des systèmes éducatifs nationaux dans le domaine de l'éducation et la formation à l'esprit d'entreprise, y compris l'entrepreneuriat social, et à suivre une approche coordonnée qui incite les pouvoirs publics des États membres à coopérer de manière plus étroite avec les entreprises afin de diffuser les facteurs clés nécessaires à une amélioration de l'esprit d'entreprise.
Il demande plus particulièrement que la Commission:
Le programme Erasmus+ devrait en outre comprendre certains éléments suivants après la période 2014-2020:
Dune manière générale, le Parlement demande que des échanges de bonnes pratiques soient encouragés entre les États membres.
Rôle des États membres : le Parlement estime que les États membres devraient s'efforcer de promouvoir le développement de formations à la création et à la gestion de nouvelles entreprises, notamment par des parrainages, des incubateurs et des accélérateurs, des projets d'entreprises sociales en collaboration avec des communautés locales, et tout type d'environnement favorable à l'esprit d'entreprise qui facilite la création d'entreprises par des jeunes (y compris dans les milieux défavorisés).
Des mesures devraient être prises pour favoriser leur accès aux financements à tous les niveaux. Il invite les États membres, ainsi que les autorités régionales et locales, à utiliser toutes les ressources disponibles au niveau de l'Union, par exemple le Fonds social européen, l'initiative européenne pour l'emploi des jeunes, le programme de l'Union pour l'emploi et l'innovation sociale (EaSI), le programme "Erasmus pour jeunes entrepreneurs" et le programme COSME.
Le Parlement invite également les États membres à encourager la participation de partenaires privés à l'enseignement de l'esprit d'entreprise, par le financement ou l'offre de formation, dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises.
Tout doit également être fait pour supprimer la bureaucratie liée à la réalisation de plans d'entreprise par des jeunes, et pour s'attaquer aux difficultés financières que rencontrent les jeunes entrepreneurs et faciliter leur accès au crédit et à des subventions spéciales.
Des initiatives devraient être prises pour proposer aux étudiants qui font preuve d'innovation un accès facilité à des systèmes de bourses et de micro-prêts.
Des mesures spécifiques devraient également être prises pour sensibiliser les jeunes handicapés au travail indépendant et à la création d'entreprises, par exemple en mettant en avant le parcours professionnel de personnes handicapées déjà intégrées au marché du travail.
Mesures de suivi : le Parlement invite enfin la Commission à lui présenter avant la fin de la présente législature, un rapport d'évaluation sur les progrès réalisés dans la promotion de l'entrepreneuriat des jeunes par l'éducation et la formation, et indiquant dans quelle mesure celle-ci est parvenue à toucher les membres des catégories sociales les plus vulnérables.