Accord UE/Colombie: exemption de visa de court séjour
OBJECTIF : conclusion de l'accord entre l'Union européenne et la Colombie relatif à l'exemption de visa de court séjour.
ACTE PROPOSÉ : Décision du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Conseil ne peut adopter lacte que si le Parlement européen a approuvé celui-ci.
CONTEXTE : le règlement (UE) n° 509/2014 du Parlement européen et du Conseil a modifié le règlement (CE) n° 539/2001 du Conseil fixant la liste des pays tiers dont les ressortissants sont soumis à lobligation de visa pour franchir les frontières extérieures des États membres et la liste de ceux dont les ressortissants sont exemptés de cette obligation. Le règlement (UE) n° 509/2014 a été adopté le 20 mai 2014 et est entré en vigueur le 9 juin 2014.
Le règlement (UE) n° 509/2014 a ainsi transféré 19 pays vers l'annexe reprenant les pays tiers dont les ressortissants sont exemptés de l'obligation de visa. Ces 19 pays sont les suivants: la Colombie, la Dominique, les Émirats arabes unis, la Grenade, Kiribati, les Îles Marshall, la Micronésie, Nauru, les Palaos, le Pérou, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les Îles Salomon, le Samoa, le Timor-Oriental, les Tonga, Trinité-et-Tobago, les Tuvalu et le Vanuatu.
Conformément au considérant 5 du règlement (UE) n° 509/2014 et à la déclaration commune faite lors de l'adoption dudit règlement, la Colombie et le Pérou ont fait l'objet d'une procédure spécifique nécessitant une évaluation supplémentaire de leur situation par rapport aux critères applicables, avant que la Commission ne puisse présenter au Conseil des recommandations de décisions autorisant l'ouverture de négociations sur des accords d'exemption de visa avec ces deux pays.
En octobre 2014, la Commission a adopté un rapport évaluant globalement la situation de la Colombie. Au terme de son analyse, la Commission a conclu à lamélioration significative de la situation sécuritaire, économique et sociale de la Colombie au cours des dernières années justifiant que les colombiens puissent se voir octroyer l'accès sans visa au territoire des États membres, tandis que les risques liés à la libéralisation du régime des visas étaient considérés comme gérables, notamment en raison du renforcement de la coopération en matière de retour et de la mise en uvre correcte des contrôles aux frontières. En outre, laccord dexemption de visa contient les garanties nécessaires en vue de suspendre ou de résilier laccord si cela devait savérer nécessaire pour éviter les risques en matière de sécurité ou de migration pour lUnion.
En mars 2015, la Commission a présenté une recommandation au Conseil pour qu'il l'autorise à ouvrir des négociations relatives à des accords d'exemption de visa avec la Colombie et le Pérou. Le 19 mai 2015, le Conseil lui a adressé ses directives de négociation. Le 20 mai 2015, les négociations avec la Colombie ont été ouvertes à Bruxelles. Le 9 juin 2015, l'accord a été paraphé par les négociateurs principaux.
La Commission considère que les objectifs fixés par le Conseil dans ses directives de négociation ont été atteints et que le projet daccord dexemption de visa est acceptable pour lUnion.
CONTENU : la Commission propose que le Conseil approuve l'accord entre l'Union européenne et la Colombie relatif à l'exemption de visa de court séjour.
Le contenu de laccord peut se résumer comme suit :
Objet et durée du séjour : laccord prévoit un régime de déplacement sans obligation de visa en faveur des citoyens de lUnion et des ressortissants de Colombie qui se rendent sur le territoire de lautre partie contractante pour un séjour dune durée maximale de 90 jours sur toute période de 180 jours.
Afin de préserver légalité de traitement de tous les citoyens de lUnion, laccord comporte une disposition qui prévoit que la Colombie ne peut suspendre ou dénoncer laccord quà légard de tous les États membres de l'Union européenne et que l'Union ne peut le suspendre ou le dénoncer quà légard de lensemble de ses États membres.
Laccord tient compte de la situation des États membres qui nappliquent pas encore lacquis de Schengen dans son intégralité. Tant que ces États membres (Bulgarie, Croatie, Chypre et Roumanie) ne font pas partie de lespace Schengen sans frontières intérieures, les ressortissants de Colombie ont le droit de séjourner pendant 90 jours sur toute période de 180 jours sur leur territoire, indépendamment de la durée calculée pour lensemble de lespace Schengen.
Champ dapplication : lexemption de visa concerne toutes les catégories de personnes (titulaires de passeports ordinaires, diplomatiques, de service/officiels, ou spéciaux) voyageant pour quelque motif que ce soit, hormis lexercice dune activité rémunérée. En ce qui concerne cette dernière catégorie, chaque État membre, de même que la Colombie, restent libre dimposer une obligation de visa aux ressortissants de lautre partie, conformément au droit de l'Union ou au droit national applicable. Afin de garantir une application uniforme, une déclaration commune est annexée à laccord, qui porte sur linterprétation de la notion de «personnes voyageant pour exercer une activité rémunérée».
Passeports biométriques : laccord comporte une série de déclarations dont une déclaration sur:
- la mise en uvre de passeports biométriques par la Colombie, et attestant que ce pays sengage à délivrer des passeports biométriques pour le 31 août 2015 - labsence de mise en place de passeports biométriques au 31 décembre 2015 constituerait un motif suffisant pour la suspension de laccord;
- la coopération en matière de migration irrégulière avec un engagement de convenir entre les parties un accord de réadmission à la demande de lune des parties, notamment dans le cas dune augmentation de la migration irrégulière et des problèmes en ce qui concerne la réadmission des migrants en situation irrégulière - le fait de ne pas parvenir à conclure un accord de réadmission constituerait également un motif suffisant pour suspendre laccord.
Application territoriale : en ce qui concerne la France et les Pays-Bas, lexemption de visa limitera le séjour des ressortissants de Colombie au seul territoire européen de ces États membres.
Les dispositions de laccord ne sappliquent pas au Royaume-Uni ni à lIrlande.
Laccord institue un comité mixte de gestion de laccord, qui arrête son règlement intérieur.