Décharge 2014: entreprise commune ENIAC pour la mise en oeuvre de l'initiative technologique conjointe sur la nanoélectronique
OBJECTIF : présentation du rapport de la Cour des comptes de l'Union européenne sur les comptes annuels de lentreprise commune ENIAC relatifs à lexercice 2014, accompagné des réponses de lentreprise commune.
CONTENU : conformément aux tâches et objectifs conférés à la Cour des comptes par le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, celle-ci fournit dans le cadre de la procédure de décharge, tant au Parlement européen qu'au Conseil, une déclaration d'assurance concernant la fiabilité des comptes, ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes de chaque institution, organe ou agence de l'UE, sur base d'un audit externe indépendant.
Cet audit a également porté sur les comptes annuels de l'entreprise commune ENIAC (nanoélectronique).
Déclaration dassurance : conformément aux dispositions de l'article 287 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), la Cour a contrôlé:
- les comptes annuels de lentreprise commune ENIAC, constitués des états financiers et des états sur l'exécution du budget pour l'exercice clos le 31 décembre 2014;
- la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes.
Opinion sur la fiabilité des comptes : la Cour estime que les comptes annuels de lentreprise commune présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de celle-ci au 31 décembre 2014, ainsi que les résultats de ses opérations et les flux de trésorerie pour lexercice clos à cette date, conformément aux dispositions de sa réglementation financière et aux règles comptables adoptées par le comptable de la Commission.
Opinion avec réserve sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes : la Cour précise que pour cette entreprise commune, laudit des déclarations de coûts relatives aux projets a été délégué à des autorités de financement nationales dans le cadre des accords administratifs en vigueur. Toutefois, ENIAC na pas systématiquement évalué la qualité de ces audits. La Cour a procédé à une évaluation des stratégies daudit (y compris les rapports daudit) des autorités de financement nationales. Elle en conclut que les méthodes utilisées navaient pas permis à lentreprise commune de calculer un taux derreur pondéré fiable, ni un taux derreur résiduel. Par conséquent, la Cour a estimé que les informations disponibles sur la mise en uvre de la stratégie daudit ex post dENIAC nétaient pas suffisantes pour lui permettre de conclure que cet outil de contrôle fonctionnait de façon efficace. Cest pourquoi, la Cour a émis une opinion avec réserve.
L'audit a également mis en lumière les points suivants :
- gestion budgétaire et financière: le taux dutilisation des crédits dengagement reste très faible avec seulement 43% des crédits (ce qui reflète lexécution sur 6 mois de crédits adoptés pour une année entière);
- marchés publics : la Cour note que le taux final de crédits engagés pour les appels à propositions a atteint un taux se situant entre 90 et 100%;
- contrôles internes : les audits ex post constituent pour les entreprises communes un outil essentiel pour veiller à léligibilité et à lexactitude des coûts déclarés par les bénéficiaires et/ou les partenaires. Lentreprise commune ECSEL na pas adopté de stratégie daudit ex post et donc la Cour a émis une réserve sur ce point.
Remarques transversales pour lensemble des entreprises communes : les modalités du suivi et de la communication des résultats de la recherche sont définies dans le 7ème programme-cadre (PC) de recherche. Les entreprises communes ont intégré dans les conventions de subvention signées avec les membres et dautres bénéficiaires des dispositions spécifiques régissant les droits de propriété intellectuelle et la diffusion des résultats et activités de recherche. Les entreprises communes effectuent un suivi de lapplication de ces dispositions à différentes étapes des projets financés et des progrès considérables ont été accomplis en 2014. Afin de satisfaire aux exigences du programme «Horizon 2020» et de mieux contribuer à la diffusion des résultats de la recherche dans le cadre du 7ème PC, la Cour estime que la coopération entre les entreprises communes et la Commission devrait toutefois être renforcée dans toute la mesure du possible, particulièrement en ce qui concerne lintégration plus poussée de certaines données des entreprises communes dans les systèmes de la Commission.
La Cour indique également que les procédures pourraient être améliorées, en particulier la mise en uvre de la stratégie daudit ex post, et la coopération avec la Commission concernant lintégration des résultats de la recherche.
Réponses de l'entreprise commune : lentreprise commune répond point par point à lensemble des éléments techniques pointés par la Cour des comptes. Elle indique notamment quECSEL a mené des évaluations détaillées des systèmes nationaux dassurance qui lui ont permis de conclure que ces derniers pouvaient fournir une protection raisonnable des intérêts financiers des membres de lentreprise commune. Toutefois, comme la indiqué la Cour des comptes, les méthodologies nationales ne permettent pas de calculer un taux derreur pondéré ni un taux derreur résiduel en ce qui concerne les projets lancés dans le cadre des entreprises communes Artemis et ENIAC.
En ce qui concerne les activités de l'entreprise commune en 2014, le rapport renvoie au rapport annuel d'activité 2014 disponible à ladresse www.ecsel.eu.
Á noter que le budget de lentreprise commune pour 2014 était de 2.356.000 EUR en crédits dengagement et de 76.500.250 EUR en crédits de paiement.
Remarque : les entreprises communes Artemis et ENIAC ont été fusionnées afin de créer linitiative technologique conjointe ECSEL (Electronic Components and Systems for European Leadership Joint Technology Initiative, composants et systèmes électroniques pour un leadership européen). Cette dernière combinera non seulement linitiative Artemis sur les systèmes embarqués et linitiative ENIAC sur la nanoélectronique, mais elle intégrera également des travaux de recherche et dinnovation dans le domaine des systèmes intelligents. Linitiative technologique conjointe ECSEL a été lancée en juin 2014 pour une durée de 10 ans.